
• ^Hi i i
V 'm>-
3 I 2 F LORE D ' É G Y P T E .
Plusieurs auteurs ont nomme le Lotus rose Ff'w Ils ont aussi donné
aux diverses parties de cette plante les noms ([ue je citerai. Ses feuilles étoiciu
grandes, suivant Thcopliraste, comme les chapeaux Tiiessaliens. On voit que la
forme orbiculairc et peitce de ces feuilles leur donne de la ressemblance avec ccs
chapeaux, qui ctoient larges et aplatis. Strabon rapporte (jue ces mêmes feuilles
fort larges servoient commodément de plats et de gobelets, en sorte que les
boutiques d'Alexandrie en ctoient pleines (i). Les Égyptiens modernes ont substitué,
pour cet usage, les feuilles du Ricin à celles du Faba oegyptiaca. Ils enveloppcm
dans des feuilles de ricin beaucoup d'objets frais qu'ils achètent dans les matrlu's^
tels que le fromage, le miel, &c., et ils se servent de ces feuilles comme de plats
ou d'assiettes : mais cet usage n'a lieu qu'au-dehors des maisons, parmi les gens
du peuple.
Les feuilles du F aba iPgyptiaca ou Njmphaa Ndumbo ont <juelquefois 3 pieds
[ plus de 9 décimètres] de large à leur plein accroissement ; elles sont concaves
en manière de soucoupe ou d'entonnoir; elles s'élèvent au-dessus de l'eau; elles
sont planes et flottent sur l'eau, quand elles sont jeunes. Leurs nervures partent
en rayons du centre de leur disque , et, sur chaque feuille, une seule nervure
aboutit, par un sommet non divisé, à lechancrure un i)cu en coeur du contour è
disque ; remarque qui n'avoit point encore été faite.
Le lotus varie pour la grandeur, suivant la profondeur de l'eau dans laquelle
il croît. Il ne faut donc pas s'étonner que Theophraste, en parlant des tiges fou
longues de ce Jotus, en art comparé la grosseur à celle du doigt. Ces proportioiii
sont plus grandes que la gi-avure ne les donne ici, parce que les échantillons qui
ont servi à faire ce dessin, ont été choisis d'une taille moyenne.
La fleur du lotus étoit, dans l'ancienne Égypte, du double plus grande qu'une
fleur de pavot. Dans l'Inde, dit Rumph, c'est la fleur la plus grande après celle du
tournesol ou Helianthus. Le Jardin de Malabar la représente Jarge de 3 décimcUi^
[ un pied ].
Fig. a, est l'ovaire du milieu de la.fleur avec quelques étamines pour faire \oii
leur insertion au-dessous de cet ovaire.
Fig. b, le fruit entier. Les anciens le nommoient Ciborion. Hérodote et Tliu)-
phraste l'ont décrit, en remarquant qu'il étoit fait comme le rayon ou l'ouvrage
des guêpes, et qu'il étoit percé d'alvéoles où étoient logées les graines; ce qui
est fort exact. Aujourd'hui les botanistes comparent ce fruit à la pomme d'un
arrosoir ; il en a tout-à-fait la forme conique renversée.
*Fïg. c, une graine ou une féve d'Egypte sortie d'un des alvéoles du fruit.
Fig. d, une autre graine coupée en longueitr pour faire voir la plumule, qui
n'est autre chose que le rudiment de la prejnière pousse propre à être dc\eloppée
par la gei-mination. Cette plumule est composée de folioles repliées; ce
qui a fait dire à Théophraste que, dans l'intérieur de la féve d'Ég) pte, il se trouvoit
quelque chose de replié, d'où provenoit la feuille en forme de chapeau, ou
littéralement le chapeau,
(1) Sitab. Gw^r, iib. xviijpag. ii^i, edit. Airniel.
rk. !,
PLANTES GRAVÉ E S . 3 ' 3
Fig. ,, est le Lotus rose tout entier, copie au trait d'après une peinture venant
de la Chine. Cette copie a été réduite de deux tiers sur l'original.
Pour décrire cette plante, qu'on ne trouve plus en Égypte, il ni'étoit indispensable
tie me la procurer de <|ucl<iu'un des pays où elle croît, .l'en a! eiat'liné
des feuilles et des Heurs apportées de l'Inde par MM. de la Billardière et I esche
mut; mais je n'ai jamais vu les racines. J'ai cru que la copie d'un dessin feit à la
Chine exprimeroit plus clairement t[u une description la manière de croître des
feuilles et des lleurs, et leur mode d'insertion sur la racine.
On voit par le dessin <|ue cette racine est noueuse, grosse et renflée, par
rapport aux tiges ou supports des feuilles et des fleurs. Elle avoit reçu autrefois
en Égipte le nom de Cobcase, <pii a passé depuis à une autre plante, S A,„m
Cihaislu Lin. OU qo„l,,âs des Arabes. Ainsi, en résumant les divers noms anciens
,i,e j'ai cités au sttjet dti Lotus rose, on verra que le nom de colooue étoit appliqué
à sa racine, et celui de A ™ » à son fruit; sa graine étoit five d"Égypt,,
doignation [[ui inditptoit quelquefois la plante toute entière. Mais la féve de'
mirais, ou fin pccque de Dioscoride, qui étoit cultivée autrefois en Egypte,
comme on l'y cultive encore aujourd'iiui, n'a de ressemblance que par le'nom'
avec l a y î « d'Égypte, qui est le Lotus rose; ces plantes ne doivent nullement
être confondues. La féve de marais ou véritable féve, Vicia Faù.i Un., est caractérisée
par les taches noires de ses fleurs papillonacées et par ses' graines
lout-à-fait de l'ordre des légumineuses.
PLANCHE 62..
PALMIER DATTIER. P H OE N I X D A C T Y L I F E R A .
PHOENIX (lactylifera. P. frondibus pinnarrs ; fotiolis ensiformibus conipiicaiis. Lisn. Spte i^jg —
Fo,sk. Fl.r. l , l u , l x x v h . - C^„t„er, pag. y , ,.!,.). - La.„arck, Dî„.
m,d. i , ptg. rf,. _ m.,,,. ¡„.f ^ . ,. _ DESFONT. ML j , _ » - / i i c . Sp« 4
7J0. — Persoon, Synnpi. 2, pag.
PHOENIX excelsior. CavanIL, Icmes. drjcr. N.' 12;.
P-4LMA. Matthioe. Comm. pag. „S a 22,, ¡,m. _ Theophk. ,dit. Bii.i Supd, pag. ».
— Dpd. Pcmpi. 2, pag i/jj, kon. — B.luh. Pin. ¡ùî.
PALMA dacbel. Pu. ÂIPIN. ^g}pt. peg. t^.
PALM.\ hortensia mas et ficmina. K^EAirr. Amm. pag. gy^ et tah. i a 2
PALMIER D.ITTIEIÎ. S„aw, V,,A,, „ B M , . „m.,. p.g 2,,.-Reynibr, Died. Ég,p,.
im. ¡. p,g. idU. d, Kain, an !: n Mim. „r l'Égypu, ,om. ¡.pag. , p„ri, , DJda,
an LA. — Olivier, VOYAGE dans l'empire ùiliom. torn. 2, pag.
Desckiptwn. La racine du dattier est un cône peu alongé, d'où naissent
licaucoup de radicules déliées et rameuses. Le tronc cylindrique et élancé varie
de hauteur suivant son âge. Quelques dattiers, prés des murs des villes et dans
les mosquées, s'élèvent à 20 mètres [60 pieds]. Ceux des plus belles plantations
sont ordinairement liants d'environ 10 à 13 mètres [ 30 à 40 pieds]. Leur tronc
est épais de 4 à 6 décimètres [ i 4 à 18 pouces]. Il est recouvert d'écaillés qui
sont imbriquées en spirale. Les cultivateurs s'attachent à tailler avec régularité
H. N. TOME II. R ,
Mi