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 4 0 4  O B S E R V A T I O N S  
 Les  déserts  de  c e t  i s t hme ,  à  l 'or i ent  du  De l t a ,  di fTèrcnt  par  leur  a spe c t  de  ceux  
 qui  b o r d en t  l 'Eg ypt e  à  l ' o c c ident .  C e s  de rni e r s ,  à  leur  l imi t e ,  n' o f f r ent  que  dessables  
 légers  qui  y  o n t  é t é  t ranspor t é s  par  les  v ent s  :  la  sur face  de  l ' i s thme  es t ,  au  contraire, 
   une  pl a g e  uni e ,  c omp o s é e  de  gravier s  et  de  c a i l loux ,  d o n t  la  mas se  ne  laisse  
 aucune  pr i se  aux  v ent s  d'oue s t  et  de  no rd- oue s t ,  C e s  v ent s  o n t  depui s  long-temps  
 balayé  c e t t e  sur f a c e ,  et  emp o r t é  v e r s  l'est  tout e s  les  mat i è r e s  pul v é rul ent e s  (]ui  
 p o u v o i e n t  r e c o u v r i r  le  sol .  Il  sui l î t ,  au  r e s t e ,  de  le  foui l l e r  à  une  t rès -pet i te  profondeur  
 ,  ou  plut ô t  d' en  l abour e r  l é g è r eme n t  la  sur f a c e ,  p o u r  s'assurer  qu'il  est  composé  
 de  cai l loux  r oul é s ,  de  gr a v i e r s  et  de  sables  f ins ;  ma i i è r e s  (¡uise  sont  accumulées  
 en  dé s o rdr e  à  u n e  é p o q u e  o ù ,  c omme  no u s  l 'avons  di t  a i l l e u r s ,  deux  courant,  
 qui  v e n o i e n t ,  l 'un,  de  la  Mé d i t e r r a n é e ,  et  l 'aut r e,  de  la  me r  l î o u g e ,  se  choquant  
 aVec  v i o l e n c e  sur  l ' emp l a c eme n t  ac tuel  de  l ' i s thme  de  S u e z ,  s'y  mi r e n t  en  équililire  
 et  y  d é p o s è r e n t  les  débr i s  de s  côt e s  d o n t  ils  a v o i e n t  sapé  la  b a s e ,  et  le  long  
 desquelles  ils  s c t o i e n t  di r igés  jusque-là.  
 L e s  obs e r v a t i ons  que  n o u s  a v o n s  recuei l l ies  sur  la  val l é e  d 'Eg y p t e  et  que  nous  
 venons  de  r a p p o r t e r ,  r e n d e n t  ma int enant  é v ident e s  les  causes  qui  l 'ont  amem'cà  
 son  état  a c t u e l ,  et  qui  en  mo d i f i e n t  c o n t i n u e l l eme n t  l 'aspect ,  Le s  débordemel^  
 annuels  du  Ni l  en  exhaus sent  le  sol  par  le  d é p ô t  de  l imo n  qu'ils  y  laissent.  Sans  
 cesse  r a j e uni e ,  p o u r  ainsi  di r e ,  par  le  bienfai t  de  l ' i n o n d a t i o n,  c e t t e  t e r r e ,  préspiii  
 d u  í í e u v e ,  s ' a v anc e  de  plus  en  plus  dans  la  m e r ,  et  o f f r e  à  ses  habi t ans ,  sur  une  
 plage  qui  n'a  pas  cessé  de  s 'ac c roî t r e  depui s  une  l o n g u e  sui te  de  s i è c l e s ,  les  produits  
 d'une  fer t i l i té  sans  e x emp l e ,  tandi s  q u e ,  par  une  i n o n d a t i o n  cl'une  aut r e  nature,  
 les  sables  q u e  t r anspor t ent  les  v ent s  du  f o n d  de s  déserts  de  la  L i b ) e  ,  tendent  à  
 envahir  c e t t e  ter re  et  à  la  f r a p p e r  de  s téi i l i té.  Ai n s i  s ' e xpl iquent  naturellemem  
 ces  c ont inu e l s  e f for t s  dans  lesquel s ,  suivant  l ' anc i enne  fable  Eg y p t i e n n e ,  Osiris  et  
 T y p h o n ,  a l t e rna t i v ement  v a inqueur s  et  v a incus ,  se  di sput ent  un  terrain  où  nirun  
 ni  l 'autre  ne  p e u t  e x e r c e r  un  emp i r e  e x c l u s i f ,  et  que  la  na tur e  a  di.-posé  pour  
 ctré  ent r e  eux  l 'objet  d'un  c t e rnc i  c omb a t .  
 S U R  LA  V A L L E E  D  E G Y P T E .  4 0 5  
 m'ont  engngé  à  i e  
 APPENDICE.  
 A N A L Y S E  D U  L I M O N  D U  N I L ,  
 PAR  M,  I Î E G N A U L T .  
 L'iNFUJr.NCE  du  limon  du  Nil  dans  la  végétation,  et  ses  usages  dans  les  a  
 sjumetire  à  i'anaiyse  chiinique.  
 Chaque année  ,  apr«  l'inondatioi!,  le  sol  de  i'Égypte  est  couvert  d'une  couche  plus  ou moins  épaisse  
 de limon : sa  couleur,  d'abord  noire  ,  se  change  en  brun  jaunâtre  par  la  dessiccation  à  ('air ; aîors if  se  
 divise et  présente  des  fentes  dans  lesquelles  on  reconnoît  que  le  limon  a  éi<- déposé  par  couches  horiîontales, 
   dis])osiiion  ordinaire de  l'argile,  dont  il  offre  les  autres  car,--ctères  :  il  a une  forte  affinité  pour  
 l'eau, et  éprouve  h  retraite  par  le  feu.  
 En  lavant  le  limon,  on  n'en  sépare  qu'une  très-petite  quantité  de  sel« ;  car  100  parties  de  limon  n'en  
 tiennent que  1,2  :  ces  seN  sont  composés  de  muriate  de  soude  ,  de  sulfate  de  soude,  et  de  carbonate  
 d'ammoniac.  
 Le  limon,  séché  h  l'air  et  réduit  en  poussière  très-fine, donne,  à  la  distillation,  de  l'acide  carbonique  
 et de  l'eau  ;  la quantité  d'eau  qu'il  perd  est  de  1 i  parties  sur  100  :  il  a alors  une  couleur  noire;  mais  
 si, dans  cet  état,  on  le chauffe dans  un  creuset  avec  le  contact  de  l'air,  il  prend une  couleur  rouge,  et  
 1  poids.  Présumant  que  cette  perle  de  poids,  jointe  au  changement  de  couleur,  
 perd le  onzième  de  
 éioit due à la combustion  d'une  partie  charbonneuse  
 li  distillé  le  limon  avec  du  nitrate  de  potasse  ,  et  
 la quantité  d'acide  carbonique  dégagée  par  cette  opération  
 1  laissé  aucun  doute  s  
 larbone  dans  la  proportion  indiquée.  
 Le  limoli  dont  on  s'est  servi  a  été  pris à cinq  cents  toises du  Nil,  dans  
 n  canal s<  it  h conduire  les  
 eau* de l'inondation  : ii a  été  séché  à  l'air.  
 Cent  parties  pondérales  de  ce  limon,  chauffées au  creuset  d'argent  avec  trois  cents parties  de  pot.isse  
 caustique,  ont  donné  une masse  verd'itre  qui  a  été  presque  entièrement  dissoute  par  l'acide  niuriatique;  
 quelques  flocons  blancs  restoient  d.ins  la  liqueur  ; on  a  filtré et  séparé  4  grains  de  silice.  
 La  dissolution  muriatique  séparée  en deux  portions  égales,  l'une  a  été  décomposée  par  l'annnoniac,  
 l'autre par le carbonate  de  potasse.  
 Le  prfeipité  fonné  par  l'ammoniac  étoit  composé  d'alumine  et  de  for  :  il  ne  pouvoit  y  avoir  de  
 magnésie; car  la  dissolution  muriatique  tenoit  excès  d'acide,  et  cet  excès,  en  s'unissant  à  l'alcali,  avoit  
 formé du muriate  d'ammoniac,  qui  a  donné,  avec  le  muriate  de  magnésie,  un  sel  triple  ne  
 posalile  par  une  plus  grande  quantité  du  même  .lîcali.  Pour  s-.'p.irer  le  fer  de  l'alumine,  
 dissoudre cette  terre  dans  une  dissolution  de  potasse  caustique;  et  en  doublant  les quantités  or  
 déco mlì  
 a  fait  
 trouvé,  
 OxUW  de  f-r.  
 Alumine  
 ,  6  parties  
 .  48.  
 Avant  de décomposer  l'autre  portion  de  la  dissolution  du  limon  ,  on  avoit  chassé  l'excès  d'acide  ;  le  
 rrtiipiré  obtenu  par  le  carbonate  de  potasse  a  été  fortement  chauffé dans  un  tèt à  rôtir,  pour  oxider  le  
 fer, et  le rendre,  ainsi que  l'alumine  ,  inattaquable  par  l'acide acéteux.  Cet  acide,  tenu  en  digestion  sur  
 le précii)iié,  a  birmé,  avec  la  chaux  et  la  magnésie  ,  des  sels qui,  séparés  et  convertis  en  carbonates,  
 on! donné ,  en  doubl.int  les  quantités  ,  
 Carbonate  île  chaux..  
 Carbonaie de magnesi.  
 8 parties.  
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