4 ( 5 2 DE LA C O N S T I T U T I O N PHYS IQUE
terrain qui est au nord jusqu'à ia Mediterranee, est de formation secondaire,«
principalement de nature calcaire, à l'exception d'une bande plus ou moins large
de montagnes de grès et de poudingue cjui sépare presque toujours le terrain
primitif du terrain secondaire.
On trouve aussi de longues collines de poudingue quartzoux au milieu du
terrain calcaire ; on trouve des montagnes calcaires sur les lisières de la mer
Rouge dans la partie méridionale ; mais c'est plus spécialement à la description
minéralogique des lieux à faire connoître ces exceptions.
En traversant la vallée du Ni l , la chaîne primitive devoit nécessairement lui
imprimer un caractère particulier, et fort différent de celui de la partie infcrieure
: on ne sera donc pas surpris de l'aspect nouveau qu'elle prend subitement
à Syène.
La dernière cataracte est formée par le dernier gradin de la chaîne primitive;
les autres cataractes doivent être produites par des causes semblables,par |
les chaînes transversales que le fleuve est obligé de franchir. D e là aussi sans doute j
ses vastes inflexions dans la Nubie. En l'assujettissant à leur allure particulière,
ces chaînes le forcent quelquefois de suivre un cours perpendiculaire à celui
qu'il suivroii sur un terrain libre d'obstacles. Nos meilleures caites sur le cours
moyen du Ni l , et les renseignemens des anciens, d'après lesquels elles sont comtruites,
nous mont r ent le fleuve dirigeant sa marche pendant de longs intervalles
vers l'ouest ou vers le sud-ouest; ce qui est conforme à la direction delà
chaîne principale qui lui sert de barrière, et qu'il ne traverse que j)ar des passa;;c5
forcés: mais nous manquons encore ici d'observations positives; les indications
des voyageurs sont fort peu précises touchant les rapports du terrain avec le Nil;
et nous n'oserions arrêter l'attention du lecteur sur des considérations aussi conjecturales,
si elles n'avoient pour objet principal de signaler au voyageur qui parcourra
ces contrées si peu connues et d'un accès si difficile, l'intérêt de ce genre
d'observations.
DE L'ÉGYPTE. 4 5 5
SECONDE PARTIE.
Du Sol de la Vallée d'Égypte (i).
A p r è s avoir pris une idée de la configuration générale de i'Égypte et des
contrées qui l'avoisinent, nous allons examiner la nature de son soi : nous commencerons
par celui qui forme le fond de la vallée, et nous rechercherons quelle
a été sur lui l'influence du fleuve qui l'arrose.
C H A P I T R E P R E M I E R .
DES Débordemens du Nil.
§. I . "
Leur Influence sur le Sol.
PUISQUE I'Égypte a le même climat que les contrées stériles qui l'environnent,
SI merveilleuse fécondité tient donc àr des causes étrangères au.ï influences de
l'atmosphère et qui sont limitées à cette seule portion de terrain. La diflerence
du sol n'est pas la seule: il en est une autre, dont celle-là dépend elle-même; les
débordemens annuels auxquels ce terrain est assujetti.
En considérant cette situation du pays cultivable, horde à l'une de ses extrémités
par la Méditerranée, à droite et à gauche par des montagnes absolument
nues, entrecoupées de vallées salilonneuses et toujours sèches, déserts qui n'ont de
limites au loin que les mers ou d'autres déserts d'une aridité aussi complète, on
conçoit déjà que la terre végétale qui recouvre le sol de I'Égypte sous une si
pnde épaisseur, n'a pu s'y former. Étrangère à sa constitution comme à celle des
lieux environnans, elle n'a pu être amenée que par les eaux qui arrivent des pays
supérieurs, c'est-à-dire, des montagnes de l'Abyssinie, d'où descendent les rivières
ipi forment le Nil. C'est cette contrée en cft'et, c'est l'Abyssinie qui a tout
fourni aux contrées inférieures ; fertilité, civilisation, elles lui doivent tout.
Les anciens ont bien reconnu cette vérité, que le sol de l'Egypte est l'ouvrage
du Nil. Osiris n'étoit pas seulement le protecteur, il étoit le père et le créateur
de la contrée. Le plus ancien des voyageurs Grecs dont nous possédions les écrits,
Hérodote, nous a transmissur ce point l'opinion des prêtres de l'Égipte et la sienne,
et nous ne saurions nous dispenser de rapporter son passage déjà cité bien des fois:
(') Cene partie .ivoit
Lié im!i([uie, dan; l'inlrodvic- donnée à celle qni rraire des limites de I'Égypte, a détecta
"on. comme dcvani iire
ttolsiéiiie: mais l'cïteiiiion tiiiné .i intervcttir l'ordre de ces deu-patiies.
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