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1 2 8 D E S C R I P T I O N D E S MAMMI F È R E S
fer de hache et terminé par un bord arrondi dans le taphicn d'Egypte ; il est
accompagne à l'origine d'un lobule et terminé par un bord sinueux dans celui de
f i l e de France : enfm, les oreilles sont oblongues dans le p r emi e r , plus courtes
et rondes dans le second.
J e vais r appor t e r les principales dimensions de ces detix espèces, que je ne puis
faire mieux connoî t re qu'en les compai-ant l'une à l'autre ; pr emi è r ement dans le
taphien d'Egypte, et deuxi èmement dans celui de l'Ile de France :
Grandeur totale, du bout du museau à i'origine de la queue 79— 9 5 iniilimètres.
Longueur de la tète 20— 27.
des oreilles «4— '4-
des ailes -^44—
du pied 9— 11.
de la queue 16— i4'
L e taphien d'Ég)pt e a son poil assez fourni ; il est gris-roux en dessus et cendré
en dessous : il n'y a que la point e du poil qui soit de cette couleur ; en dedans
il est blanc. Not r e taphien diffère e n c o r e , sous ce r a p p o r t , de celui de l'Ile-de-
France, dont le pelage est ma r ron sur le dos et roussâtre sous le ventre.
j'ai trouve le taphien d'Egypte dans des retraites très-profondes, à Omb o s , et
à Thèbe s dans les tombeaux des rois.
6 . N Y C T I N O M E D ' É G Y P T E . NYCTINOMVS ^CYPTIÀCUS.
Palnche 2, Nf
ANNONCER un nouveau g e n r e , c'est faire pressentir une autre organisation, un
arrangement nouveau des organes des sens.
Cette nouvelle combinaison f r appe ou plutôt blesse à la première vue dans les
nyctinomes. Nulle chauve-souris n'a la physionomie plus r epous s ant e , nulle ne
présente des formes plus hideuses; o u , pour parler le langage plus exact du naturaliste,
qui n'est passible d'aucune p r é v e n t i o n , nulle ne s'éloigne davantage du
type c ommu n des mammifères.
C'est le nez camus et les levres pendantes du d o g u e , mais avec plus d'exagération.
La tête paroît c omme écrasée sous le poids et est vraiment cachée sous
l'ampleur des oreilles : celles-ci ne sont pas seulement de simples vestibules
pour le tuyau auditif; unies l'une à l'autre par leurs bords internes, en même
temps qu'attachées à la ligne moyenne de la tête, elles s'étendent sur le chanfrein
et se prolongent jusqu'à la région des intermaxillaires, ou plutôt elles couvrent
le crâne en sa totalité : pr enant un déve loppement aussi gr and, elles acquièrent
une autre sorte d'utilité ; au moyen d'un repli ou lobe int é r i eur , elles s'appliqueiu
sur l'oeil et lui t i ennent lieu d'une seconde paupière. Il f aut , en effet, le froncement
des tcginnens de la tête pour que les oreilles soient tenues soulevées, et
pour qu'elles devi ennent , d'une pa r t , une conque au devant du méat auditif, et que
QUI SE T R O U V E N T EN E G Y P T E . j i ^
de l'autre, elles r endent à l'oeil son axe de vision. L'entrée de chaque oreille est
bordée par un oreillon.
Les narines paroîtroient d'une asse^ grande simplicité, si ce n'étoit les lèvres
supérieures qui sont fendues et qui vont se perdre sur les cartilages du nez :
ceux-ci ont la forme d'un manchon ; alors les méats olfactifs sont de côté et à
distance : ils sont en même temps circulaires, e t , ce qui est un résultat de l'épaisseur
du cartilage, ils ne paioissent pas susceptibles de s'ouvrir et de se f e rme r
alternativement. C'est c ependant , c omme nous l'avons vu jusqu'ici, ce qui arrive
dans la plupart des chauve-souris.
Mais ce n'est vraiment là qu'une apparence dans les n j r t i n ome s : il est, sous
les t égumens , un appareil qui , au besoin, produi t le même effet.
Les lèvres charnues et pendantes de ces chauve-souris, à l'extrémité desquelles,
comme nous venons de le d i r e , existent les narines, excèdent de beaucoup ie
crâne et anticipent sur la mâchoire inférieure. Un assez long tuyau établit d o n c
la communication du méat cartilagineux des narines à leur entrée dans le crâne.
Ce tuyau est formé par une aponévrose qui est minc e : un t endon est inséré sur
sa partie moyenne et extérieure ; et ce t e n d o n , qui règne sur le chanfrein, aboutit
à une portion du panicule chai-nu, ramassée sur la tête en une sorte de muscle
distinct, et logée entre les deux muscles élévateurs de la mâchoire inférieure, ou
les deux crotaphites. Quand cette por t ion de muscle se cont r a c t e , elle tire à elle
les tuyaux du nez ; et en les coudant, elle les affaisse au point de supprimer la
communication du dehors avec les fosses nasales.
La lèvre supérie u r e , ridée de chaque côté de cinq à huit plis transversaux
est, en out r e , r endue rugueuse, au moyen de verrues disséminées auprès de
l'oreille ; d'autres, plus grosses, se voient aussi à la lèvre supérieure.
L'aplatissement de la tête n'est pas simplement une illusion produi t e pai- la
disposition des oreilles ; il est reel. La boite cerébrale est tout-à-fait large et
déprimée ; les os pariétaux sont convexes ; et une autre convexité, r épondant à
l'occipital supé r i eur , se voit en arrière. Le crâne est derrière c omme coupé carrément;
on y trouve là le trou occipital, lequel se fait remarquer par une grandeur
excessive.
Les dents deviennent un excellent indicateur de cette organisation ; les incisives
sont au nombr e de deux en haut , et de quatre en lias : celles-là sont fortes,
coniques et contiguës, quand les secondes sont très-petites et c omme entassées
au devant des canines.
J e n'ai point trouvé de traces d'aljajoues : p o u r les autres d e n t s , c'est la même
chose que dans toutes les chauve-souris insectivores. J'ai déjà d o n n é le n omb r e
des molaires
L'aile est c omme dans le genre NactU'w, à qui les nyctinomes ressemblent aussi
par le bec-de-lièvre. Le pouc e est d'une briéveté extrême ; mais il est toutefois
pourvu de ses osselets, quoi qu'en ait dit Buchanan, pour l'espèce qu'il a observée
au Bengale. Le doigt indicatetu- est sans phalanges; le meâ-,m_ en a trois, et les
deux autres, l'anmdaire et le petit, n'en ont que deux.
A. N. T O M E I I .
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