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4 2 6 D E LA C O N S T I T U T I O N P H Y S I Q U E
(les deux systèmes mét r i t iues; on verra pourquoi par ia suite. J e pr ie seulement
de remarquer cet te analogie, dont on dira plus tard la cause ; je n'en tire ici
qu'une conséquence ; c'est qu'il y a une cer taine connexion ent re le système raitrique
des Gr e c s et celui des Égypt iens , et qu'une vue c ommun e doit avoir
présidé à l'or igine de tous deux.
C e rappor t de 9 à 1 0 , ou de 3 6 0 à 4 o o , ent re les mesures des deux systèmes,
et de plus ent re les diverses mesures d'un même sys tème, est digne d'attention;
il est perpétuel , et c'est le noeud de plusieurs difficultés. O n sentira d'après cdi
combi en il seroit facile de s'abuser, si l'on venoi t à se persuader que les mesuts
Olympiques étoieni en usage dans l 'ancienne Égypt e, et qu'on s'appuyât, pour le
pr ouv e r , sur de simples rappor ts de mesures , ou sur la division constante tics
dimensions des monumens Égypt iens par les mesures Olympiques. Sans doute ces
rappor ts exi s tent , nous sommes loin de le nier ; et tout c e qu'on pour ra dire i
cet égard, ne fera que conf i rme r not r e opinion. C'est par la déterminat ion delà
valeur absolue des mesures qu'il faudroit prouver lein ident i té ; mais cela est impossible.
Par - tout , en É g ) p t e , le sclicene est la i 8 . - partie (1) du degr é, elle
s t ade , la ; 4 o . ' , la 7 2 0 , ' ou la i o 8 o .% et ainsi des autres mesures. J e réponilrai,
à cet égard , à toutes les objec t ions qu'on voudroi t bien me faire ; et sur ce poim,
c omme sur tous les autres, je ne prends'pas un engagement que je ne puisse tenir.
No t r e but actuel ne nous permet pas de nous arrêter à mont r e r des rappors
analogues ent r e les divers systèmes mét r iques .de l'antiquité et la plupart de ceuï
qui sont encor e en usage chez les différens peuples de l 'Europe et de l'Asie;
mais nous c royons utile de développer davantage, dans la suite de ce traiail,
l'esprit qui a présidé à la format ion du plus impor tant de ces systèmes, cdiu
dont les mesures étoient spécialement en usage dans l'Égypte. Dans un écrii
subséquent , nous mont r e rons les rappor ts et l'or igine de tous les autres.
L a r e che r che de l'origine des connoi s sances présente une cause séduisanti
de méprises qu'il est bon de signaler. Sur quelques aperçus, une cont r ée dc\ieni,
dans l 'opinion d'un auteur , le berceau de la civilisation ; il che r che aus,itoii
conf i rme r ses c onj e c tur e s , et pense n'avoir r ien de mieux à faire pour cela (|«i
cons tater des rappor ts ent re les fai ts, les mo nume n s . les antiques usages de et
pays et ceux des cont rées qui passent pour les plus anc i ennement civilisées. Mais,
sans vouloi r parler des écarts de l ' imaginat ion, ni de la pente de l'esi>rit à s'abiiseï
sur ces sortes de rappor t s , et sans contes ter leur réalité, je dis seulement quili
n' indiquent pas du tout que ce pays soit le premier foyer de la civihsation ; it
indiquent seulement qu'il a des relations avec lui. Ils mont r ent bien qu'il fait patoe
de la chaîne de communi c a t ion, mais non pas qu'il en soit le premier anneau ; oe
rappor ts se remarqueroient également dans tous les points de cet te draine, mtot
dans les points extrêmes. Qu'un Suédois vi enne à se | )ersua<ler (|ue la Scandinavis
est l 'ancienne At lant ide, ce berceau tant célébré des sciences et des arts ; il réussira"
mo n t r e r , à l'appui de son opi n i o n , une foule de rapports surprcnans entre te
peuples anciens de son pays et ceux de la Gr c c c et tie i 'Or i ent : c'est ce <iua W
(1) Le schoene double ou de lîopelils stades simplement indiqué par Strabon.
D E L ' n C Y P T E .
Oialis Rudbc ck dans son At lant ide. La singularité de son hypothèse a fait regarder
ces rap])orts c ominc un pur jeu d'esprit, c omme un exemple curieux de ce que
peut l'imagination dans un pareil sujet. Cependant la plupart des rapports qu'il
indique sont justes : c'est l'ordre de transmission qui est faux.
Les preuves ici ne i loivent donc pas por ter sur de simples conformi tés dans
Jes usages, mais di rec tement sur les convenances exclusives de la cont r ée dont il
s'agit avec l'origine des institutions c ommune s , sur les faits positifs qui établissent
l'ordre de t ransmission, sur l'cxpIrcaLion jjrécise des monumens primitifs d'après
fáat physique du pays originaire. To u t e s les institutions dérivées de la sour ce
première doivent y r ame n e r , lorsqu'elles dépendent de ci rconstances qui lui
appartiennent exc lus ivement ; les mesures , par e x empl e , si elles sont déduites de
certains degrés particuliers : mais il est clair qu on ne pour roi t employer , dans
cette r e che r che , des évaluations modifiées par des considérations Inpothét iques .
Il ne faut donc pas régler la valeur des mesures Rojnaine s , ni des mesures
Grecques, d'après leurs rapports supposés ¿ pr/ari avec aucun de g r é , mai s , au
contraire, d'après des faits posit ifs, bien cons tatés , et par des personnes cjui
n'avoient, sur ce point', aucune vue systématique, telles que d'Anvi l ie.
Rome de l ' i s le, l'abbé Bar thélémy, Barbié du B o c a g e , et beaucoup d'autres
antiquaires, s 'accordent avec d'Anvi l ie pour évaluer le mille Roma in à 75Ó
ou tout au plus à 7 5 7 toises, le pied Roma in à envi ron 1 3 0 lignes ou
(comme l'étalon qui est grave au C a p i t o l e ) , et le pied Olympique à envi ron
136 lignes j . Nous reconnoi s sons avec eux que des moyens variés et scrupuleusement
appréciés coïnc ident pour donne r ces résultats; mesures itinéraires, petites
mesures de longueur , mesures de capaci té, édifices anciens Grec s et Roma ins , tout
fournit également des faits nombreux qui s'accordent avec cet te évaluation. Aug -
menter le pied d'un quart de ligne seroit déjà sortir des limites assignées par ces
faits. Si certains faits semblent le por ter beaucoup au-delà, et d'autres beaucoup
cn-dcçà, ce sont des anomal ies , imj)or tantes sans dout e , et dont il peut être utile
de rechercher les causes, mais qui s'écartent t rop des cas ordinaires pour être c o n -
fonduesavec eux. L e mille Roma in se t rouveroi t augmenté ou diminué de 8 à
9 toises ; bien cer tainement les étalons d'une même mesure ne \ arient pas de cet te
manière. Ces différences sont t rop considérables pour n'avoir pas une cause par -
ticulière et même une cause fixe, puisque beaucoup de faits concour ent vers les
termes précis de 1 3 0 lignes et 1 3 2 lignes. Nous examinerons les conséquences
qu'on doit tirer de là; et si elles condui sent à r e connoi t r e plusieurs t )pes pour les
mesures anciennes , Romaines et Gr e cque s , il ne faudra pas se préveni r trop cont r e
cesrcsiiliats; tout extraordinaires qu'ils peuvent sembler , ils seront peut -êt re suíTisainment
justifiés par d'autres mo j ens . J e rejet te seulement toute mesure mixte,
en me fondant uni([uement sur les faits observes jusqu'ici.
Si, d'après les évaluations faites par d'Anvi l ie et M. Barbié du Bo c a g e , des
mesures Grecques et Roma ine s , on che r che avec quel degré elles peuvent concor -
der, on voit (jue c'est avec un degré de 5 6 , 7 0 0 ou de 5 6 , 8 0 0 toises au plus ( sui -
vant le seul rappor t admissible de 7 5 milles Romains ou de 6 0 0 stades Ol j -mpiques
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