4
I
7 o8 EXPLICATION DES PLANCHES DE MINERALOGIE.
L e morceau représenté sous ce luiméro provient d'un fragment anti((ue trouvé
sur les ruines d'une N'ilic ancienne. Nous avons r encont r é , soit dans les montagnes
même s , soit parmi les l)locs roulés des vallées de la chaîne Aral)i(jue, ou
de l 'Arabie pé t r é e , des porphyres (¡ui se rapprocl ient de cette var iété, c omme
on le voit par les figures i et 4 de cette planche et par les planches du mont Sinaï ;
mais aucun de ces blocs n'est identique avec le porphyre rouge antique. Nous
n'avons point de certitude sur l 'emplacement de ses carrières : nous soupçonnons
qu'elles se t rouvent aux environs de Nasb dans l 'Arabie pét rée, et peut-être aussi
entre le Ni l et la mer Roug e , à quelques lieues au nord de la vallée de Qo ç e y r ,
parties ext rêmement riches en roches porphyriques de toute espèce ( i ) , et sur
lesquelles nous donne rons quelques détails dans un écrit particulier.
Fig. 8.- n iABASE COMPACTE.
Masse feldspathique et amphibol ique c ompa c t e , d'un tissu lisse et uni , d'une
belle couleur verte f o n c é e , donnaiu au chalumeau un émail d'un vert obs cur :
sa cassure participe de la cassure trapézïenne et de la cassure scltistcuse. Quelques
morceaux cont iennent de petits cristaux très-rares de feldspath blanc et d'amphibole
noi r ; quelquefois les fissures renferment des dendrites d'une matière blanche
peu adhérente, qui s'y est introdui te postérieurement à leur format ion.
D'après le pr incipe de donne r aux roches primitives de même contexture une désinence
sei-nlilable, nous avons adopté la terminaison ithc ou Ht/ic pour les roches primitives
compac tes et d'apparence homogène . Le nom de diabasc, donné aux roches
composées de petits cristaux distincts de feldspath et d'amphibole, devroic donc se
convertir en celui de duilithe, quand elles présentent , c omme celle-ci, un tissu pai--
faitement uni ou homo g ène , et que les substances différentes dont elles sont formées
ne sont point discernables à l'oeil, la terminaison base étant réservée pour les roches
où les deux bases sont ef fect ivement discernables. L e rapport des deux dénominat ions
indique assez le rappor t de compos i t ion, et nous voyons quelque avantage à exprimer
en outre dans le nom de chacune son aspect particulier et sa contexture ( i l
P L A N C H E 9.
VALLÉE DE QOÇEYR.
Porphyres. Schistes magnésiens et Brèche Egyptienne.
Fig. /. FELSITE [ f e l d s p a t h CO. n i 'ACTE] .
Masse imparfai tement porphyrique , formée de feldspath r oug e , en partie
(1) Nous devons faire remarqnerque, dans l'impression j'ai abandonné en grande partie ce projet pour adopter sa
de ce morceau, la couieur rouge du fond est trop sombre, nomenclature. Je me bornu à développer qiielques-uns des
(2) Quoique, dans l'origine de ce travail, je me fusse principes que j'avois adoptés, qui ne me semblent point
proposé de présenter des vues s.irl'ensemble de la nomen- opposés à cette méthode, et principalement ct-lui de conclaturedesrochesprimitives.
letravaildeM.Brongniard, server, autant qu'il est possible, une terminaison idenquiaparudepuis,
ayantsatisfaitauxbesoinsdela science, tique aux roches qui ont la même ci
A P P E N D I C E AL MÉMO I R E P R É C É D E N T . 7 ^ 9
compacte et en partie lamelloux : elle laisse voir quelques petites écailles de
mica, Le s parties où le feldspath mont re une tendance plus prononc é e à la
cristallisation, sont d'un rouge plus clair que le reste : c'est une particularité
constante dans les roches de ce genre. La même cause qui donne aux mo l é -
cules du feldspath la puissance de se réunir pour cristalliser, semble repousser
au dehors une partie des matières étrangères qui colorent fa masse.
Une espèce de noeud noirâtre doit son origine à de petites paillettes très-fines
de mica noir accumulées dans cet endroit.
Sa nature feldspathique offrant des caractères très-distincts, il nous semble
convenable de conserver à cette roche le nom de la substance reconnoissable
dont elle est f o rmé e , en indiquant par sa terminaison sa contexture presque
compacte. On dit ampliiboliie, pour désigner une roche formé e d'amphibole encore
reconnoissable à l'oeil ; l'analogie doi t donc faire ado])ter pour les autres roches
où la substance dominante est reconnoissable, un n om dérivé de cette substance,
en y joignant la même terminaison.
Fis- VAIUKTÉ DE FELSITE.
Cette variété ne di f fère de la précédente que par un tissu inoins cristallin,
par une couleur plus claire et une plus grande quantité de lames de mica éparses
dans la pâte de la pierre. To u t e s deux proviennent de la partie méridionale de
la vallée, un peu au sud des poudingues qui seront décrits plus bas. Le s sommités
des montagnes où elle se t rouve sont recouvertes par différentes espèces de
schistes argileux et de ph} llades.
Les deux noms schiste et phylladc ayant été donnés à la même mat iere, j'appliquerai
le nom de phylinde aux variétés à feuillets plans c omme ceux d'un l ivre,
réservant celui de schiste pour celles à feuillets infléchis et contournes ; ce sont
deux genres de contexture qu'il est utile de distinguer ( i ).
Fig. J. SCHISTE ARGII.EUX DE TRANS ITION.
Schiste de transition argileux et chloriteux à feuillets contournés , d'un vert
très-foncé, enveloppant des noeuds de quartz transparent.
Fig. BRECHE OU POUDINGUE ANTIQUE
DE LA VAL LÉE DE QOÇEYR.
Cette brèche ou poudingue , qui forme des montagnes cons idérables , est
composée de fragmens de roches primitives très-variés. ( Vo y e z les fig. ^ 7-)
L'échantillon figuré ici of fre des fragmens arrondis d'eurite et de kérat i te, de
couleurs ve r t e , jaune, o l i v e , grise, feui l le-morte, &c . La pâte qui enveloppe les
(i) Le moyen de mettre de la précision dans la no
menclature n'est pas, je le répète, de proscrire les ancien
noms pour les remplacer par de nouveaux, mais plutc
d'en restreindre l'acception , en partageant en deux l
série trop étendue qu'ils désignoient. Les mois schisi
et /'Ayi/jc/f, dans l'acception restreinte que je propose,
peignent quelque chose à l'esprit. On ne peut se représenter
que des objets déterminés; c'est pourquoi l'on
tombe dans le vague, dès que l'on comprend sous le même
nom des objets d'aspect trop différent.
m
1 ' ' là
m m