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^ 1 0 DE I.A C O N S T I T U T I O N P H Y S I Q U E
Éiéphantinc. Est-ce qu'il y auvoii eu jadis dans cette provinc e , outre les mesures
générales, des mesures difFcrcntes de celles du reste <le l'Egypte! C'est ce (jiie la
suite de ce travail pourra déjà faire voir, et plus tard nous traiterons plus directement
cette question. Nous montrerons non-seulement l'origine de ce système,
mais ses rapports avec tous les systèmes anciens. L'existence d'un stade de 700 au
degré, loin d'être une objection contre celle du stade de 7 2 0 , en deviendra
au contraire une des preuves ; et le développement complet du système primitif
de mesures montrera que l'un de ces deux stades, d'après l'esprit du système,
suppose l'autre nécessairement.
Comme nous rapportons déjà bien des preuves directes de l'emploi du stade
de 7 2 0 , c'est là ce qu'il faudroit d'abord réfuter, si l'on en contestoit l'existence;
mais on ne pourroit pas citer un seul passage ancien qui indiquât positivement
qu'on ait jamais partagé le degré de l'écliptique en 700 parties. T o u s les passages
conduisent à reconnoî t re la division de ce degré en 7 2 0 stades. J'insiste sur ce
point c a r , une fois établi, tout le système dont je donne l'indication dans le
chapitre suivant, peut en être déduit comme une conséquence nécessaire.
C H A P I T R E I I .
De quelques Syaîhnn mêirïqnes anciens, et particulièrement du Système
Thébain ou Fythique.
« Les Egyptiens ont été les premiers à observer le cours des astres. Ils
.1 ont aussi, ies premiers, réglé l'année. Ces observations les ont jetés naturelleratni
» dans l'arithmétique ; et s'il est vrai, ce que dit Platon, que le soleil et U iunt
aient enseigné aux hommes la science des nombres, c'est-à-dire, qu'on ait com-
» meneé les comptes réglés par celui des jours, des mois et des ans, les Égyptiíns
»sont les premiers qui aient écouté ces merveilleux maîtres.»
BOSSUET, Discours sur ¡'hisioire uaiverstHe, j.« pjriic.
J'AI cherciié à afFoiblir la prévent ion encore trop c ommune , qu'il ne faut pa;
remonter au-delà de l'école d'Alexandr ie pour trouver des connoissances positives
et qui méritent quelque attention ; tandis qu'au contraire toutes les anciennes
découver tes , toutes les institutions scientifiques les plus importantes,
dont il reste encore des traces, lui sont antérieures, et ont même précédé les
temps où les anciens philosophes de la Grèce commencèrent à voyager dans
l'Orient. Il existoit , dès ces temps reculés, non-seulement une astronomie
très-perfectionnée, mais encore des systèmes déme sur é s en harmonie avec ces
connoissances astronomiques, dont ils étoient et les conséquences et les moyens;
et j'en ai fourni déjà quelques preuves, afin que l'on examinât avec attention
les idées que je présente sur les mesures de l'Egypte : question fort vaste, ])arfe
qu'elle est étroitement liée à la connoissance des divers systèmes métriques qui
DE L E G Y P T E . III.' PARTIE. J I I
ont existé en Or ient dans un intervalle de plusieurs milliers d'années. Sans la traiter
ici dans toute son étendue, je crois nécessaire de faire connoître l'esprit qui a présidé
à ces institutions, et la connexion de ces divers systèmes qui ont une origine
commune.
Ces systèmes étoient tous formés d'une suite de rapports qui se répétoient
uniformément, depuis les orbites des astres et depuis la circonférence de la terre
jusqu'à la plus petite portion de l'étendue perceptible, telle que la dixicme ou
la vingtième partie du doigt.
Ce qui n'avoi t , ce me semble, été soupçonne par personne, c'est que la division
du temps étoit exactement soumise au même mode et à la même marciie
(jue celle de l'espace ; principe qui donne la clef de bien des usages de l'antiquité
difficiles à expliquer. Le système de division étoit universel aussi-bien qu'uniforme.
T o u t ce que les hommes avoient établi étoit réglé d'après lui; on y avoit
rapporté les inventions dans les sciences, dans les arts, sur-tout la musique et les
jeux, qui étoient d'une importance très-grande dans la police des anciens, et que
les dieux eux-mêmes avoient communiques aux hommes. On peut déjà entrevoir
le sens de cette expression singulière que Pline emploie à l'occasion de la
mesure de la terre chez les anciens : Harmonica ratio, qiioe co¿it ¿re.
Comme la religion étoit liée à toutes les institutions de l 'Orient , le nombre et
l'hiérarchie des divinités étoient subordonnés à ces mêmes vues, à ce même mode
de division. Par la suite nous donnerons des développemens plus détaillés sur cette
alliance de la mythologie de l'Orient avec l'astronomie et la division du ciel et
de la terre; des indications suffisent ici, et je veux me borner à rappeler sommairement
les divisions principales du système Egyptien.
§. 1 . "
Division du Cercle.
L'UNITÉ se divisoii d'abord eu trois grandes parties, puis en douze, en trentesix,
et finalement en trois cent soixante.
Trois grandes divinités (ou plutôt la divinité considérée sous trois attributs
principaux et distincts} correspondoicnt aux trois grandes divisions du ciel , de
la terre, et aux trois saisons de l 'année, ou, pour parler le langage de l'antiquité,
aux trois petites années dont se composoi t l'année solaire. C'est cotte division ternaire
de l'unité, à-la-fois astronomique et religieuse, qui a fait penser à quelques
Pères de l'Église que les anciens avoient eu ime révélation confuse de nos mystères.
Ce s années de c[uatre moi s , ou de i ao jours, ont été déjà remarquées par
Bailly, Dupui s , et beaucoup d'autres savans. De là, pour le nombre 1 20, cette
rcicbrité presque aussi grande que celle des nombres 360, 720 et i 4 4 o (i). Le s
(i) «Les prêtres de i'Égypte ajoutent, dit Diodore, auteurs Grecs les années s'appellent ÍÚÍÍOHÍ, et ies his-
"quc dans la suite les années ont été composées de quatre »toires, des horogruphits. » {BMol/i. Mil. liv. l . " ,
"mois, qui font ia durée de chacune des trois saisons, sect, i . " , traduction de l'abbé Terrasson.)
"le printemps, l'été, l'hiver ; d'où vient que chez quelques
II. II. TOME II. I "
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