D E S C R I P T I O N D E S M A M M I F E R E S
une de leurs ("aces par une rainure longitudinale, peu p r o f o n d e , qui s'apervoit
à l'aide d'une for t e loupe ; ils sont roussàtres, et c ommu n i q u e n t cette teinte à
toutes les parties qu'ils r e couvr ent . Le museau n'est pas fort alongé ; il est garni, à
droite et à ga uc he , d'un faisceau de moustaches noi r e s , longues et roide s , au
nombre d'une vingtaine. Les oreilies sont gr ande s , d'un brun très-clair, et pour -
vues de poils excessivement courts. Le dos est d'un brun roussàtre : cette couleur
s'éclaircit de plus en plus sur les côtés, et passe à une teinte d'mi gris blanchâtre
ou jaunâtre sous le vent r e et au côté intérieur des membres. La queue est trèslongue,
couve r t e de poils courts, et f o rmé e par des anneaux éeailleux, qui vont
en dinrinuant de diamètre de sa base à son extrémité iusqu'à deveni r très-peu
distincts. On en c omp t e plus tie deux cents. Sous ce r a p p o r t , la figure offre
quelque inexactitude ; les anneaux y sont en t rop jx-tit nombr e .
Les dimens ions de chaque partie du corps sont les suivantes:
Longueur totale du c o r p s , de l'exirémiié du museau h l'origine de la
queue " > - . ' ) •
Longueur de la q u e u e - ' 7 ( - ) •
d e la t è t e , depui s l'occiput jusqu'à l ' ext r émi t é du mu s e a u . . . 50 ( } ) .
H.-iuteiir des oreilles ( 4 ) -
Largeur de s oreilles ( î ) -
Longueur de l ' avant -br a s, depuis le coude jusqu'au p o i g n e t 25 ( 6 ) .
d e ma i n , depui s le p o i g n e t jusqu'il l'extrémité des o n g l e s . 16 ( 7 ) .
d e la j amb e , depui s ie g e n o u jusqu' au talon 4"
du p i e d , depuis le t a lon jusqu'à l'extrémité des o n g l e s . . . . 58 ( 9 ) .
Le rai d'Al exandr i e s'éloigne essentiellement du rat ordinaire et du surmulot
par l'étendue de la queue , qui est be aucoup plus longue que le c o r p s , et par la
CQAiieur assez di f f é r ente du pelage.
Nous l'avons recueilli en Egypte aux envi rons de la ville d'Alexandrie. L'individu
qui a servi à not r e description fait aujourd'iuii partie de la riche collection
du Mu s é um d'histoire naturelle de Paris.
s. IV.
D E L ' É C H iMY S DU NIL. ECHIMYS NILOTICUS.
Planche J, Fig. z.
QUAND on examine c omp a r a t i v eme n t les espèces de rongeurs réunies par
Linné et Palias dans leur grand genre RAT, on voit bien qu'il existe ent r e elles
des différences notables, et qu'il n'est guère possible de les dijsigner toutes sous
un même n om générique ; mais, lorsqu'on cherche à les diviser en groupe s naturels
, on est arrête par la diificulté de pouvoi r les distinguer d'une mani è r e
•1< ' " I
( 1 ) 6 pouces.
(2) 8 pouces.
( 3 ) I pouce ic
(4) 8 lignes.
(5) 7 lign«-
(6) 10 lignes.
{7) o pouce 7 lignes.
(8) I pouce 6 lignes.
(9) 1 pouce 5 lignes.
Q U I SE T R O U V E N T EN E G Y P T E . 1 S
précise. Le système dentaire seul semble pouvoi r fourni r des caractères tranchés.
M. Cuvi e r l'a employé avec avantage dans le règne animal distribué d'après son
organisation, p o u r établir dans la grande division des rats trois groupes assez distincts.
Les éciîimys et les loirs appa r t i ennent au s e c o n d ; leurs mâchelières se
divisent dès leur base en r a c ine s , et la c o u r o n n e plate offre encor e des lignes
transverses, saillantes et creuses ( i ). De p u i s lors, M. Frédér i c Cu v i e r , dans un
ouvrage ex professo, a fait connoî t r e plus en détail et a dé t e rminé avec plus de
précision les caractères propr e s aux dents du genre Echimys (2). On c omp t e dix
dents à chaque mâ c h o i r e , d o n t deux incisives et huit mâchelières; il en d o n n e la
description suivante : « A la mâ choi r e supé r i eur e, les incisives sont unies et légè-
» r e inent a r rondi e s ; elles p r e n n e n t racine au-de s sus de la pr emi è r e màchelière.
» Le s mâchelières sont toutes à peu près d'égale grandeur , et leur f o rme est très-
« régulière à certain degré d'usure : toutes à un pr emi e r degré sont partagées
» transversalement par un sillon, et cha cune des deux por t ions (|ui en résultent a
35 une échancrure p r o f o n d e à la face i n t e r n e , et se t e rmine en angle aigu à la face
» externe; mais le bord ant é r i eur , ou la ligne d'émail qui f o rme cet angle antérieu-
>> r cme n t , est arrondi. A me sur e que l'usure a u gme n t e , les échancrures s'effacent
3:) o u s'inteiTompent, et se t r ans forment en ellipses. A la mâ choi r e inférieure, l'in-
« cisive est semblable à celle de la mâ choi r e supé r i eur e ; elle naît au-dessous des
dernières mâchelières. Celles-ci vont en grandissant un peu de la pr emi è r e à la
35 de rni è re : toutes se c omp o s e n t de deux parties; la p r emi è r e , qui est la plus
3' g r a n d e , et qui a une p r o f o n d e échancrure à sa face i n t e r n e ; et la s e c o n d e ,
» séparée de la pr emi è r e par un sillon transversal, a la f o rme d'une ellipse très-
33 alongée. La pr emi è r e de ces dent s a, en o u t r e , à sa partie ant é r i eur e , un point
>3 circulaire e n t o u r é d'un cercle d'émail. » Ces observations o n t été faites sur
l'Échimys dactylin, Echimys dactyhnus de Geofïro)'.
On ne sait e n c o r e que f o r t p e u de chose sur l'organisation des échimys.
M. Cuvier {3 ) nous a p p r e n d que le caractère ostéologique qui les distingue essentiellement
des loirs consiste dans un grand élargissement de leur t rou sousorbitaire,
et dans la dilatation de l'os f ront a l , qui , en se cont inuant avec la crête
.ïillâircs [adnasau,\, G. S-'-H.], quand ils existent,
(1} D'après un travail récent, imprimé par extrait
dans les Annales des sciences naturelles, tome 111 , et
plus nncieimement dans le Système lieiit.tire de l'auteur
{page 7 7 ) , M. Geoffroy-Saint-Hilaire a reconnu la
correspondance des prétendues incisives avec les dcnis
canines des animaux carnassiers. L'absence des premières
dénis ou des véritables incisives tient à l'avortemeut
même de l'os qui leur fournit un bord alvéolaire. Inattcntifs
à cet événement, les naturalistes ont cm la icie
des rongeurs pourvue de toutes ses pièces à l'orduiaire.
Cependant, SI l'on avoitéiablisa nomenclature, en comptant
les dents d'arrière en .ivant, on eût discerné le vrai
dès i'oriyinejcar on auroit appelé les deux sortes de dents
des rongeurs, molaires et canincs : mais, avec la marche
inverse, ces dernières, qui ne sont réellement que les dents
<le la seconde sme, quand on les compare au>: dents des
carnassiers, om paru les premières dents ou les incisives.
Les mâchoires n'en ayant plus d'autres en avant, les in-
/ / , N. T O M E i l .
uies
à distance la premiéresubdivisiondesmaxiliaires
des dents moyennes [addentaux, C. S.'-H.]. Que
les intermaxillaires disparoissent, les suivans sont ramenés
l'un sur l'autre; le museau est effilé; les premières denrs
[dentscanines]se rapprochent, se touchent, et trouvent
en outre à se développer avec plus d'aisance. Ainsi, dans
les monstruosités diles rhinencéphales ou cyclopes, s'il
arrive à l'appareil nasal de disparoitre par a \or t ement ,
toutes les parties que cet appareil intermédiaire tient séparées
et à distance arrivent les unes sur les autres ;les yeux
sont soudés et réunis en un seul : en sorte que l'animal est
finalement constitué sous l'apparence et avec les traits d'un
cyclope. ( G f o f f r o y - S a i n t - H í l a i r e . )
(2) Des lien IS des mammifires considérées coiniiie euloologiqiies,
page 185.
( 5 ) Rtcliiicliis
1.' édition, I . " partie, page
fossiles, 1