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(5 1 0 DE LA C O N S T I T U T I O N P H Y S I Q U E
111.
Lydienne, Basanite.
LA plus c ommu n e de tome s les roches qui se t rouvent vers l'eniboiicliure des
vallées iTicridionalcs, sur-tout aux environs de la vallée de Rede sych, est la
lydienne, espèce de pierre de touche . Ses seuls débris sont aussi nombr eux (|uc
tous les autres fragmens de roches primitives ens embl e , et presque toujours en
galets ovilormes un peu aplatis; la pierre pr end de pr é f é r enc e cette figure, parce
qu'elle résiste plus dans un sens que dans l'autre aux causes de dégradation ( t ).
Panni ces fragmens de lydi enne , on distingue deux et incme trois variétés :
l'une d'un noi r grisâtre, une autre d'un noi r pur, et la t roi s i ème , qui est la plus
abondante, d'un noi r bleuâtre ; tout es trois opaque s , d'un grain fin, très-égal, et,
malgré leur dur e t é , qui les r end difficiles à ent ame r , elles se brisent sans beaucoup
d'efforts par la percussion. Les plus gros f r agmens sont à peu près de la grandeur
d'un oeu f , mais moins épais ; tout a n n o n c e qu'ils sont transportés de for t loin, et
leur abondanc e fourni t déjà des indications certaines sur la constitution des montagnes
d o n t ils p r o v i e n n e n t , bien qu'on n'ait pu observer i tnmcdi a t ement leur
gisement. On sait qu'en général la lydienne ne f o rme pas des couches suivies,
mais se t rouve enve loppé e dans les schistes ou phyllades siliceux [ faficfc/»-des
A l l e m a n d s] , avec lesquels elle s'unit et se c o n f o n d , ou bien elle for ine ties
noeuds plus durs que la r o c h e qui l ' e n f e rme , quoique de na tur e à peu près semblable.
Le s schistes dégrades par l'influence a tmosphé r ique laissent isoles ces noeuds
qui se divisent bi entôt , et les eaux arrondissent les fragmens en les transportant au
loin. Ces kiadsciueftrs ou phyllades siliceux qui les r e n f e rme n t sont s o i e n t unis
aux schistes micacés ou gneiss, système de r o c h e qui paroit d omi n e r à l'orient (lu
terrain de grès; et c'est vers les vallées qui cor r e spondent à cette pa r t i e , que j'ai
principalement r ema rqué leurs f r agmens : je dis p r i n c i p a l eme n t , parc e qu'on en
trouve de petits cailloux isoles dans une gr ande partie de l'Egypte; sans dout e ils
y sont cliariés par le Nil p e n d a n t les inonda t ions .
F.n traversant ces déserts, un peu au-dessous de Syène , j'ai r e connu beaucoup
d e tnontagnes de kieseischiefers, de schistes et de phyllades p r imi t i f s ( 2 ) , qu'on
voit se prolonge r dans l ' é loignement , suivant les grandes vallées parallèles à la
chaîne. Ces roches abondent aussi dans les environs de la mo n t a g n e de Baram.
La partie orientale de ces même s déserts, d'après les renseignemens qu'on a
.lé les rociies également dm
(I) C'esi ia même cause <|ui occaîionne la quai
cousidérahle de galeu qu'on renconlre dans les granae;
vallées de tous les pays. J'ai remarqué, eu Egypre comuH
en Franee, que les grandes facesde ces gaL tiSonlparallélej
au..( couchesde la pierre, quand ces conciles soni dislincies
Souvent les pierres homogènes prennent ia mcnie forme
parce qu'elles OUI ce qu'on appelle un fil qui les rend plu
faciles â Être divisées dans un certain sens. Si la pierr.
est plus fragile dans deux sens que dans le troisième, ie:
fa^niens louiés nut alors une iornie alongée on ovoïde
forme globnleu;
tal est dans ce <
n'ai ¡amai, vu .
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u basalte veri Orkndétails,
parce que je
i|ué, et qu'il embarrasse d'at
fort simple.
n de phylLide qu'aux rûihcs
ilni de schiste, qu'à celles dont
tritcntd'Oire distinguées.
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DF L É G Y P T E . K.' PARTIE. 63 I
sur cette c o n t r é e , r enf e rme aussi des mont agne s du même genre : ainsi l'on voit
qu'un concour s d'inductions très-fortes, tirées des matières amenées par les torrens
c|ui suivent les grandes vallées de la chaîne Ar abique , et les observations déjà
rapportées dans les chapitres pr c c édens , conf i rment que les terrains de pliyllades,
de scliistes micacés et de mica-scliistes, jouent un grand rôle dans ce désert. De
plus, on t rouve aussi parmi les fragmens de lydienne , d'autres fragmens plus
petits de schistes dur s , des kieseischiefers, des cos ou espèces de schistes cotirules ;
ce qui appui e les indications pré c édentes ( 1 ).
La lydienne est r e c o n n u e géné ra lement p o u r être la même pierre que le lapis
lydins de Pline. On ne peut guère dout e r que ce ne soit la pierre de touche
des anciens , ou l'une de leurs pierres de t o u c h e ; car plusieurs pierres qui sont
propres à cet usage, paroissent y avoir été employées dans l'antiquité; mais aucune
ne l'einport e à cet égard sur la lydienne. Son grain est très-égal, et, quoiqu'assez
fin, a le degré d'âpreté nécessaire p o u r que l'or qu'on y f rot t e , y laisse une trace
légère et bien uni forme . Les différentes traces sont bien comparables entre elles;
condition essentielle, et qui n'auroit pas lieu avec une pierre d'un grain rude ou
inégal (2).
Outre le t émoignage positif de Pline sur I'emjjloi de la lydienne , celui de
Théophraste, quoiqu'il ne n omme pas cette pi e r r e , est assez remarquable par les
indications qui l'accompagnent. En pariant des pierres de t o u c h e , il dit : « On
» t rouve toutes ces pierres dans la rivière Tmobis : leur texture est uni e et polie
» c omme celle des cailloux; leur f o rme n'est pas globuleuse, mais large et aplatie.
» Elles ont une grosseur double des plus gros cailloux (3). » Ces not ions , toutes
vagues qu'elles sont , c o n v i e n n e n t encor e mieux aux cailloux de lydienne qu'à
toute autre j)ierre : les basaltes roulés et h omo g è n e s auxquels on pour roi t êti-e
tenté de les applicjuer, o n t une f o rme plus globuleuse.
Que le basanite des anciens soit aussi la lydi enne , et rien autre chose que cette
pierre, c omme l'ont s o u p ç o n né quelques écrivains, voilà ce qui me semble bien
moins p r o u v é ; il y auroit du moins quelque distinction à faire. Je suis loin de
contester qu'il ait servi, aussi-bien que le lapis lydins, de pierre de touche. Pline ,
dans un des deux passages où il fait me n t i o n du basanite, indique cet emploi dans
iine cei'taine expérience : Expcritnaitum ejus esse in cote ex lapide basanite ( 4 ) . Le
mot /Sitro-voi, d'où l'on a dérivé celui de /So-o-av/^giir, examiner, éprouver, semble
même indiquer que c'étoit le n om de la pierre de touche par excellence, ou
peut-être le n om générique d o n n é à toutes les pierres qui servoient au même usage;
toutefois n om industriel, plutôt que n om minéralogique. Les anciens disoient un
Iwanite, c omme nous disons une pierre de touche, sans avoir égard à sa natin-e
( 0 Ces e à dis :erner : une grande parti
des iydiennes.
^«r le gisement de la lydienne
som pas très-directes; niais la plupart du temps c'est de touche sont
celte manière qu'on la trouve : car son gisement dans les (3)11 ajoute qu'on fais,
schlsies la rend difficile.i observer, n>ème au milieu des touclie, une différence e
montagnes qui la recèlent. Malgré son abondance en la terre, et la surface ti
fragmens roulés, on ne Li voit que rarement en place. cette dernière est la plu
(2) Comme l'acide nitrique ne peut enlever aucune l'autre l'empêche de retei
partie de la pier re, son action sur l'alliage du métal est (.)) Plin. Hht. vai. li
/ / . N. T O M E II.
•s p.ei rs de
i t , pour la vertu de la pierre de
tre la surface qui reposoit sur
urnée vers le soleil, pnrce que
sèche, et que l'huniidité de
;r aussi bien les métaux.
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