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5 2 0 D E LA C O N S T I T U T I O N P H Y S I Q U E
STADE PHILÉTÉRÉEN, OU DE 30 AU SCHOENE.
L e petit Stade d'Hérodote, de 60 au sclioene, se trouve donc , d'après cela, de
1080 au degré, et son grand stade, de 30 au scl ioene, qui est aussi celui de Diodore,
de Hé r o n , &c . , est de 540 ( i ) , plus grand d'un dixième que le stade
Olympique; par conséquent , de 7 t au mille Égyptien. C'est-là le véritatle staJc
Alexandrin ou Pliilétéréen, que l'on a tantôt confondu avec le stade de j o o au
degré , employé par les Chaldéens , les Syriens et les Phéniciens, tantôt avec
le stade Olympique : ce dernier stade est tout-à-fait inusité dans la géographie
ancienne; ce qui ne doit pas surprendre, puisque tous les travaux de l'antiquité
savante sont étrangers à la Gr è c e , qui n'a fait que les adopter aveuglément, par
conséquent avec précision et dans la forme originaire, sans jamais en traduire
íes résultats en mesures Olympiques.
§. ni .
Vcileur ilei deux Stades Egyptiens , déduits de la seconde et de la traisiéau
Pyramides.
CE que l'on pourroi t desirer de plus concluant ici , seroit sans doute de voit
pour chaque stade un étalon bien authentique, indiqué par un auteur ancien.
Diodore de Sicile dit expressément que la base de la seconde pyramide ( le
Chephreu ) a un stade de côté. Nous prions de bien peser ce témoignage. Rejeter
de pareils faits seroit s'exposer à substituer de vaines hypothèses au vrai système
des mesures Égyptiennes.
Cette base a été mesurée exactement et trouvée de 106 toises -7, ou de
207",9 (2) ; c'est rigoureusement la 540." partie du degré de l'equateur, évalué,
dans les temps anciens, comme nous l'avons déjà trouvé par deux voies différenies,
à 57,600 toises {3) ; le calcul est facile à vérifier. Cet te mesure est aussi celle du
côté de la base du château carré de César, dont on voi t les restes entre Alexandrie
et Canope.
Voilà déjà des étalons de cette ancienne mesure, qui méritent d'être examinés.
'Voi làle stade du système de Hé ron d'Alexandr ie, qui étoit
de 6 plèthres,
de 400 coudées xylopristiques,
de 540 l'ancien pas Égypt ien, selon le même auteur.
Il étoit enfin de 360 coudées btl,idy, lesquelles servoient , dans l'Egypte ancienne,
à mesurer les crues du Ni l , et dont l'étalon se conservoi t religieusemeni
{,)C<.nK,oemmcnllei-a«<l!i:h«neoi..cl,«nt(lo.hlt (j) Nou. hil.On. do cSlé l> q»»tion «»«m.m
de iáo«.Jt.,cltí parAnimidoí., d, MomphisàThibe., comction de nom loi.e mt 1 '™ de. Pciies! celte pen.e
seroil de 9 au degré. difKrence , peu importante ici, exige une diicuwic"
(i) Cette mesure de I. .ecood. pyramide nou. a été approfondie, comme no», l'avon. dqa indiqué. Non.
communiquée par M. Jomard, ainsi que celie de la troi- prenon. d'abord le. faits tels qu'il, sont donne, imrucsiéme
pyramide. diatement par l'observation.
D E L ' ÉGY P T E . m.' PARTIE.
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à Alexandrie, dans le temple de Sérapis, divinité qui présidoit aux crues du Nil
et à leur mesiirage.
Ce rapport du côté de la seconde ¡¡yramide, cité comme étalon du stade par
Diodore , avec la coudée belady, fournit une preuve nouvelle de son origine
rapportée au degré de l'écliptique.
Déterminons d'une manière directe le petit stade de l'Ég)'pte, de 60 au
sclioene. Nous ne saurions suivre une meilleure marche que la précédente. Hé rodote
dit formel lement que la base de la troisième pyramide, ou le Myccrinm, est
de 3 plèthres : mais, puisque 6 plèthres, suivant Hé ron d'Alexandrie , fondent
le stade de 30 au schcene, le petit stade est donc de 3 plèthres; il est donc
i:gal au côté de la base du Mycerlnus.
^ Cette base a été mesurée et trouvée de ]02 " , 2 5 , ou de 52 toises 3 pi eds ;
c'est la i o 8 o . ' partie du degré de 36J au même cercle. Ce changement de degré
ne doit pas trop surprendre. Il étoit naturel qu'après avoir construit un type du
stade dérivé du cercle de l'écliptique, les Égyptiens consacrassent dans une construction
analogue la mesure du même cercle, d'après la division plus rigoureuse
dont ils faisoient usage dans certains cas, et avec les instrumens les plus précis,
tels que le fameux cercle du tombeau d'Osymandyas. Les mesures qui résultoieni
lie là étoient quelquefois employées dans la construction des grands édifices ; ainsi
les preuves abonderont pour justifier le principe.
On demandera si les mesures des pyramides que je cite sont rigoureuses ; nous
sommes fondés à les regarder en elles-mêmes comme très-voisines de l'exactitude;
mais nous avons un moyen plus exact encore de déterminer la grandeur de
cesmonumens, et nous le ferons connortre ailleurs; elles se tirent principalement
d'un passage très-impoitant de Pline.
Les mesures de la seconde et de la troisième pyi-amides, telles que nous venons
de les rapporter ici, ne peuvent diiférer de deux pieds de la parfaite exactitude ;
une co'incidence singulière de raisons nous autorise à l'affirmer. L'opérat ion qui
a fixé ces trresures ne sauroit être suspecte de prévent ion, puisque son auteur,
giiographe très-habile, à qui l'on doi t d'ailleurs la plus grande masse d'observation^
précises sur l 'Egypte, a des idées différentes des nôtres sur les mesures Égyptiennes
: ainsi la coincidence des résultats de ses opérations graphiques avec notre
système est très-remarquable.
//. A". lO.ME I[. m
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