
( 5 2 8 DE LA C O N S T I T U T I O N I 'MYS IQUU
multitude tic vallons et d'aiilucns, qui y por t e nt , ainsi c[ue lours caux, les niaiièrcs
arraciîces aux mont agne s où ils p r e n n e n t naissance. Ce s cailloux, qui sont quelque
fois en quantité prodigi eus e , semblent s'être accumulés de prc fé rence dans ccrtainsembranchemens.
Je me sers de ce t e rme , parc e que les vastes coupur es de la
chaîne Ar abique ne sont pas toujour s libres et accessibles dans tous leurs points;
depuis qu'elles existent, il s'y est f o rme des collines qui en réduisent be aucoup la
largeur,ou (|uiles divisent en plusieurs branches. Ces terrains, de forma t io n récente,
n e sont d o n c pas les vraies pai-oîs des vallées; ils offrent plusieurs circonstances
singulières, aussi-bien que l'accumulation des cailloux sur certains points : mais
notre but, p o u r le mome n t , n'est que de faire r ema rque r l'existence des matières
étrangères qui doivent nous fourni r un moyen de suppléer à l'insuffisance des
observations directes sur la constitution de l'intérieur de ces déserts,
Nature des Frûgmem roulés.
L e long de la chaîne Libyque , dans les points que nous avons j)u visiter, les
matières de t r anspor t sont pr inc ipa l ement des cailloux roulés de qua r t z , des silex,
des agates d'un tissu grossier, des galets d'un calcaire plus ou moins compa c t e ,
et quelques f r agmens de poudingue s siliceux. Il s'y t rouve très-peu de fragmens
d e roches primitives; c epe ndan t nous avons r ema r q u é , dans la partie méridionale,
des f r agmens de gneiss, et plus au n o r d , au-dessous de Th e b e s , vers De n d e r a h ,
quelques fragmens de roches porpliyriques. Il est probable ([ue le terrain primitif
s'écarte de plus en plus du Ni l , en de s c endant vers le n o r d ; et c'est par cette
raison, sans d o u t e , que les f r agmens de roche s primitives y sont si rares.
D u côté de la chaîne Ar a b i q u e , on t rouve au contraire des fragmens de roches
primitives très-variées, épars sur le sol, ou enve loppé s dans les attérissemens formes
par les courans des vallées transversales ( i ) . De p u i s Syène jusqu'à Re d e s y e h , et
même jusqu'à Ko um Omb o û , les matières primitives qui existent vers les embouchures
des grandes vallées, indiquent que les mont a gne s de gneiss, de schistes micacés,
le mica-schiste, les phyllades, les diabases, l'amphibolite, les basaltes primitifs
noirs et verts ( o u basaltes Égyptiens), doivent pr inc ipa l ement rogner dans les déserts
voisins. O n y t r o u v e aussi (¡uclques f r agmens d e roches granitiques, mais toutà
fait différentes de celles de Syène. J ' en ai not é spécialement cinq sortes; savoir :
1° Un granit c omp o s é de feldspath blanc en cristaux de grosseur médioc r e,
de quartz gris ou t r anspa r ent , de mica en ])aiilettes jaunes et argentines : il renferme
aussi de très-petits grenats.
(,) N'ayan. pu visit,
qui n'éloient pas loujou
profondes vallces où les lorrci
matières de transport, et am
grande diversité de roches, je
esquisse de telles qn'on y tro:
petit nonilire de points spéci.ilcment de cette recherche. Depuis j'ai senti que cct
IS voisins des grandes et examen auroit eu plus d'intérêt que ¡e ne lui en suppocharient
les pl,
de tri's-loin les sois alors : il suppléeroit, jiisqu'à un certain point, aux
nent par cila mcme une voyages qu'il est toujours difficile et souvent dangereux
e pourrai donner qu'une dcfkire dans l'inicrior desdcscrts, et foorniroit an moins
i-eroii, si l'on s'occupoit des itidicaiioiis sur la nature de leurs niontagiu-s.
m
DE I . LGYP T E . 1 . ' PARTIE. O l p
2.° Un granit d'un rose ])àlc, à grains mo y e n s , différant de celui de Syène
par sa cont extur e , et n'offrant aucune trace d'ami)hibole.
Diverses espèces de diabase verte, et la même roche à grains très-|>ctits, passant
au basalte vert des anciens , ma t iè re souvent employé e dans leurs monol i the s .
4." Un e roche granitoïde c omp o s é e de feldspath gras ou céroïde et de cristaux
lamellcux de diallage v e r t e , presque aussi abondant e que le feldspath. Ce t t e r o c h e
ne diffère des variétés ordinaires d' euphot ide que par une quantité j)lus considérable
de diallage et par une contexture plus grenue. Le feldspath y passe, c omme
dans la belle roche de Co r s e , dite verde di Corsicaj à l'état de jade. 11 est remarquable
que les modifications que p r e n n e n t certaines substances dans leur association
avec une aut r e , soient les même s dans tous les pays. On p e u t , il est vrai,
douter si la substance associée à la diallage est bien rceliement un feldspath. Ce
prétendu feldspath, dur et t ena c e , est bien plus difficile à f o n d r e que le feldspath
ordinaire; il est aussi be aucoup plus pesant. En un mo t , il diffère du feldspath
ordinaire par presque tous ses caractères, et n'en diffère pas moins par sa c omposition.
La magnésie qu'il cont i ent manque au feldspath c ommu n , et la j>otassc
de celui-ci ne se trouve pas dans l'autre. On se d ema n d e sur i|uels motifs on a
pu faire d ' u n e telle ma t iè re un feldspath. Ces sept caractères, une dureté et une
compacité bien plus gr ande s , une pesanteur spécifique supérieure dans le r ap-
])ort de 4 à 3, un aspect gras, la difficulté à se f o n d r e , la présence de la magné -
sie, et l'absence de la pota s s e, «[ui est quelquefois remplacée par une petite quantité
de s o u d e , établissent, ce me s embl e , une distinction bien mar(|uce ent r e
cette substance et le feldspath compa c t e . De Saussure lui d o n n e le n om de /tide;
elle a en effet plus de r appor t avec cette pierre, et semble en être une variété
plus siliceuse que le jade de Ch i n e et de Suisse.
5." Granit vert trouve près d 'Omb o s . Le feldspath qui d omi n e dans ce granit
est lamelleux et d'ime très-belle couleur ve r t e , tirant un peu sur ie bleu. Les cristaux
de quartz, grands et transparens, mo n t r e n t dans leur cassure transversale une f o rme
hexagonale bien p r o n o n c é e ; quand ils sont isolés, on leur t rouve la f o rme d'un
décaèdre c omp o s é de deux pyramides hexaèdres opposée s base à base. Le mica
en grandes lames éclatantes et argentines offre des hexagones très-réguliers. Ce t t e
roche, ilont nous ignorons l'origine et qui semble proveni r d'un mor c e au travaillé
par les anciens , peut avoir été appor t é e d'une localité éloignée ; et nous pensons ,
d'après tous ces caractères, que c'est un granit de filon. C omme il imp o r t e de
distinguer soigneusement les roches de filon, (.les roches qui constituent les couches
des mo n t a g n e s , et de ne pas c o n f o n d r e des mo d e s de forma t ion aussi di f f é r cns ,
nous avons cru nécessaire de séparer ces sortes de roches des granits j^roprenient
dits, et de les distinguer par un n om particulier, dans les descrijnions des j)lanches
(le miné r a logi e , où plusieurs ont été représentées; nous les avons désignées sous
le n om xi'nit [^ém, étranger, hôte], en leur conservant toutefois la même terminaison
qu'au granit p o u r ijidi<|uer leur similitude de contexture.
1
r iii