
CINQUIÈME PARTIE.
Des Déserts situés à l'est du Terrain de grès.
C H A P I T R E P R E M I E R .
Description minérahgique ihi Banc de syénit au nord et a l'est de Syene.
I L eût été utile de traverser en divers points ia cliaine de grès pour reconnoitre
sa largeur, les montagnes qui l'encaissent et celles qui s'étendent à l'orient ; mais
nous n'avons pu visiter que les vallées qui se trouvent à ses extreinitcs. Elles nous
fourni ront déjà sur ces déserts quelques not ions ; noirs exposerons ensuite celles
que nous avons acquises par d'autres moyens.
Les montagnes au nord et au nord-est du terrain de grès sont entièrement calcaires
( i ) ; celles du sud-est, presque entièrement primitives. L a roche dominante
au sud, connue de toute antiquité sous le nom de gmnit Oriental ou syinit, se lie
vers l'orient avec les gneiss et les granits qui leur sont subordonnés , les schistes
micacés , les phyllades ( 2 ) , les rociies d'eurite et de kératite [ou / r a t e » ] , le feldspath
compa c t e , lamelleux et grenatifere; plus loin succèdent les roches ampliiboliques
schisteuses, celles d'amphibole ver t , les diabases, les roches de diallage,
les mica-schistes; et encore plus à l'est, on trouve les serpentines, les stéatites, les
roches talqueuses, la dolomi e , la trémolite en masse; ces dernières se montrant
à découvert dans des montagnes qui en sont ent ièrement formées , les autres recouvertes
quelquefois par des couches plus ou moins épaisses de psammites, par
des grès durs et compactes de diverses var iétés, des poudingues quartzeux, des
brèches siliceuses, &c. Une grande partie des roches que je viens d'indiquer,
sont représentées dans les planches i , 2 , 3 , 4 et 7 de minéralogie, et décrites
dans les explications qui les accompagnent . Elles seront plus tard le sujet de
quelques observat ions; nous nous attacherons seulement dans ce chapitre à
faire connoî t re celles qui ont des relations avec le banc de syénit, ou qui lui suc,
cèdent immédiatement ( 3 ) .
(r) Veytz la IV.' partie, ainsi que la descriplion des feldspath très-dominant, de mica et d'un peu de quant
diverses localités de l'Egypte qui renferment du natron. ( voyez fianchi i ) ; qu'il admet quelquefois dans sa
(2) Je n'applique le nom de phyîlade qu'aux roches à composition petite t
quantité d'aniphibnle, et plus
feudiets plans; ¡i, explication de la/¿«ri 2.
quelques grenats. Ces grenats se trouplus
(3) On a vu déjà, dans la description des carrières de
grande quaniité dans les hlons et les masses
Syène, que ie syé
imposé essentiellement de étrangères que le syénit renferme.
D E I. K G Y I ' T E , V.' PARTIE.
%. I . "
Variétés de Syénit rose.
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EN pénétrant dans les déserts au-dessous de Syène par une petite vallée qui
porte dans le pays le nom de Senalgo, on cesse bientôt d'apercevoir ce l>eaugranit,
ou syénit rouge, qui constitue ie sol de la rive droite du Ni l ; les collines où il
se mont r e encor e , l'oiFrent très-modifié dans sa compos i t ion, sa contexture et
ses couleurs. Plusieurs variétés cependant mér itent d'être distinguées par leur bel
aspect, par leurs relations gcognostiques et par l'emploi qu'en ont Tait quelquefois
les Égyptiens.
a . SYÉNIT ROSE TALQUEUX.
L e syénit talqueux joue un rôle assez remarquable dans la partie que nous
décrivons, parce qu'il est, en quelque sor te, le passage de la formation granitique
à la formation magnésienne, qui commenc e à se manifester vers l'est, et qui
se mont re parfaitement caractérisée à environ sept heures de marche à l'orient
du Nil. On le trouve aussi dans quelques autres points du banc de syéni t , mais
moins prononcé. Au surplus, cette variété, qui paroit tenir ses caractères de
l'advention d'une petite quantité de terre magnésienne, passe, par nuances insensibles,
à la variété ordinaire. Il n'est pas rare, quand on examine les grands mono -
lithes avec un peu d'attention, d'y remarquer la tendance du syénit commun au
syénit talqueux.
L a roche où ces caractères se manifestent le plus, et que nous décrivons ici
comme variété ¡)articulière, diffère du syénit ordinaire par une quantité de mi ca
plus considérable, par sa contexture sensiblement veinée, par l'absence jiresque
totale des cristaux de quartz, par l'addition d'une matière stéatiteuse, qui se mèle
au mi ca et donne à sa couleur noi re habituelle une nuance verte assez intense.
Quand elle s'introduit dans le feldspath, elle lui donne aussi un ton verdàtre et
quelquefois bleuâtre; mais le mélange de cette matière lui fait perdre sa contexture
lamelletise, et lui comjnunique un aspect lisse et gras qui le rapproche
un peu du jade ( i ). Une des variétés du syénit talqueux est gravée planche i,
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La même roche admet une quantité de mica et de matière talqueuse plus considérable
; et les cristaux de feldsi)atli, moins grands, sont comme noyés au milieu
de la partie verdàtre formée de talc et de mica. Cet te variété a moins de consistance
que la précédente, avec laquelle elle se lie d'ailleurs par des passages insensibles
On y remarque quelquefois de très-petits cristaux bruns de titane ralcaréos
il ¡ceux ; ses fissures offrent ( |ucl([ues traces d'épidote vert : matières qui se rencontrent
aussi, niais plus rarement, dans plusieurs autres variétés.
(l) Toutefois ce n'est que dans les petits cristaux que le <_véii
te mélange se remarque : les grands cristaux restent iri-s- alongéf
purs; leur couleur rouge est mcnie plus intense que dans
n général, de forme plus
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