
I O P L A N T E S Q U I C R O I S S E N T S P O N T A N É M E N T EN E G Y P T E .
O n r c c o l t e clans la Pe r s e , sur les feuilles de cet arbr isseau, un s u c r e ( i ) bl anc et
d o u x , qui env e l oppe le ver d'une mouc l i e . C e suc r e , et l'espèce de mo u c h e par -
ticulière q u i , dans la P e r s e , pique les feuilles de l ' o ' cha r , n'existent po int en
Egypte.
L'alhagi ou a â,joui, sous-arbrisseau t rès - cpineux, du genre Hcdysarnm, et ressemblant
ù un g e n ê t , p r o d u i t , sans la piqûre d'aucun ins e c t e , dans les déserts
de la Perse et de l 'Arabi e (2) , une manne ou plut ô t un vér i table sucre qu'il ne
produit pas en Eg ypt e .
O n c o u p e les branche s de l 'o'char pour les bri î lcr : el les sont rempl ies d'un
lait àcre ; les chame aux n'y t o u chent po int : ils mang ent l 'alhagi , malgr é ses for t e s
épines.
(i ) Voyei la Description du sucre de l'arbrisseau ascher (a) Ko^r^ Rauwolf, It. part. J,c. S. — Niebhur, Des-
[o'char], par F. Ange de Saint-Joseph, dans la Phar- cription de l'Arabie,/J-Jg. 129. - Olivier, Voyage dans
macop. Pers. pag. 361 ; Luieria Parisior. ann. ¡681, in-8.' l'empire Oclioman , tom. III, p. tSS.
Sérapion a parlé du sucre de hahoscer [o'char], et a Bruce rapporte, lom. V. p. 62, qu'il aperçut un suc
décrit l'arbrisseau qui le produit. De Temperam. simplic., glutineux/très-sucré, sur quelques feuilles d'une graminée
cap. jo, de Zucharo, sauvage d'Abjssinie.
HISTOIRE
DE S
PLANTES CUL T IVÉES EN É G Y P T E ;
PAR ALIRE R A F F E N E A U D E L I E E ,
MEMBRE DE L ' I N S T I T U T D ' É G Y P T E .
PREMIER MÉMO I R E .
SUR les Céréales graminées, les Fourrages, et les Grains
de la classe des Plantes légumineuses.
L E Ni l règle les t ravaux de l 'agr icul ture. C e fleuve dé c roi t au c omme n c eme n t
de l 'automne , et a b andonne par degrés les terres qu'il a inondé e s : elles sont
presque aussitôt ens emenc é e s de grains , de t r è f l e , et de plusieurs autres plantes
de la classe des légumineuses. L e s grains semés en o c t o b r e et n o v emb r e s ont
l'orge et le Lié. Le s Ég ypt i ens ne connoi s s ent ni le seigle ni l 'avoine. Le trèf l e
sert de four rage. Ils s èment un peu de f e n u g r e c , et le mang ent v e r t , ou le
donnent aux animaux. Ils cul t ivent a b o n d amme n t les f è v e s , qui sont la pr inc i -
pale nour r i ture des chame aux . Ils s ème n t , sur la l imi te du d é s e r t , des cour g e s
et des c o n c omb r e s hâtifs , qu'ils abr i tent des f roids du n o r d , en oppo s ant aux
vents de pet i tes haies sèches de jonc s et de roseaux. Le l in et le c a r thame
réussissent dans les terres qui ne sont pas assez t ô t abandonné e s par le Ni l pour
devenir propres à la cul ture de l 'orge et du Lié. La l a i t u e , les lupins , la ge s s e ,
les poi s c h i c h e s , les lent i l les , le p a v o t , le tabac et le chanv r e ( i ) appa r t i ennent ,
comme les plantes p r é c é d ent e s , aux cul tures d' aut omne et d'hi v e r , et se r é c o l t ent
au pr intemps .
L e blé mont e en épi à la fin de févr ier et au c omme n c eme n t de mars. C' e s t
alors que fleurissent les dattiers , à l 'ent ret ien desquels les Ég ypt i ens c ons a c r ent
(1) Le ch.invre, as30ci<-- en quelque sorte avec le tabac, n'est cultivé E
sèches, ou pour en préparer des électuaires enivrans.
//. A'. TOME I I .
'pte que potiren furaer les TeuiMes
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