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 4 i 4  t>E  LA  C O N S T I T U T I O N  P H Y S I Q U E  
 moyen  particulier  de  verification.  Ains i ,  tandis  que ,  par  leur  rappor t  avec  le  cercle  
 de  la  ter re,  avec  le  degré  et  le  dc ragc ,  toutes  les  petites  mesures  se  trouvent  dcjà  
 déterminées  avec  une  ext rême  préci s ion,  il  faut  encor e  que,  vers  l'autre  extrémitc,  
 elles  coïnc ident  dans  leur  longueur ,  non- seulement  avec  les  pro]>ortions  du  corps  
 luunain  qu'elles  r epr é s ent ent ,  mais  en  môme  temps  avec  les  étalons  fixes  et  précis  
 qui ,  de  l'antiquité,  sont  parvenus  jusqu'à  nous ;  condi t ion  for t  r igoureuse,  et  (jui,  
 hien  remplie",  devient  tout-à-falt  conc luante.  Pour  l'entière  évidenc e ,  il  faut  (¡ne  
 cet te  r encont r e  des  mesures  de  not r e  système  avec  les  divers  étalons  authcntiquK  
 de  l'antiquité  ait  l ieu,  non  pas  d'une  mani è r e  appr o ché e ,  mais  avec  une  parfaite  
 exactitude  :  or  c'est  ce  que  l'on  pour ra  voir  dans  la  s e conde  partie.  
 Quo ique  nous  appréhendions  de  fatiguer  par  cet te  longue  suite  de  détails,  
 nous  devons  encor e  faire  observer ,  chez  tous  les  peuples  anciens  et  modernes,  
 une  c i r cons tance  tout-à-fait  digne  d'at tent ion  ;  c'est  la  di scordance  de  leurs  systèmes  
 de  mesures  avec  le  système  de  numé r a t ion,  qui  par-tout  est  décimal  ;  il  ctoit  
 cependant  naturel  que  ces  deux  choses  fussent  réglées  l'une  sur  l'autre.  Nul  motil"  
 dans  not r e  Eur ope  au  mo ins ,  pour  qu'il  n'en  fut  pas  ainsi ;  on  n'y  auroit  pas  
 manqué ,  si  un  seul  de  ces  systèmes  y  eut  été  imaginé  ;  il  faut  bien  que  leur  origine  
 lui  soit  ét rangère.  Ce t t e  condi t ion  a  été  r empl ie  dans  la  seule  institution  de ce  
 genr e  qui,  à  la  connoi s sance  des  l iommes  et  de  l 'histoi re,  y  ait  jamais  été  fondée:  
 le  système  mét r ique  de  la  France.  C'est  le  désir  d'y  satisfaire,  out re  celui  de  faire  
 disparoî t re  la  prodigieuse  diversité  de  mesures  de  tout  g e n r e ,  si  gênante  pour  
 les  relations  de  ses  habitans,  qui  a  déterminé  à  ent reprendre  cet te  grande  et  
 difficile  opérat ion.  
 A u  mi l ieu  de  cet te  mul t i tude  de  mesures  dont  l' imagination  s'effraie,  et  dont  
 la  s imple  nomenc latur e  r empl i r oi t ,  pour  la  Fr anc e  s eul e ,  plusieurs  volumen,  
 on  saisit  pour tant  certains  traits  communs  dans  les  valeurs  des  mesures  comparées  
 d'une  cont r é e  à  l 'aut re,  et  dans  leur  coupe  :  on  y  remarque  principaleme 
 n t ,  et  c'est  ce  qui  impor t e  le  plus  ici ,  la  division  duodé c ima l e ,  ou  celles  (¡nila  
 supposent ,  et  qui  sont  en  rappor t  simple  avec  el le;  celles  par  6 ,  par  2 4 ,  3'',  
 6 0  et  7 2 .  To u t e s  ces  divisions  existent  dans  Jes  mesures  c omme  dans  les  panic;  
 du  t emps ,  et  par  les  même s  causes  :  c'est  qu'elles  dér ivent  d'une  même  source,  
 malgré  leur  di f férence  presque  infinie.  C e  dernier  résul tat ,  un  des  plus  inattendiii  
 que  nous  ayons  r e n c o n t r é s ,  a  été  l'objet  d'un  long  examen.  T o u t  étrange  ijuil  
 pa r oî t ,  nous  espérons  le  bien  établir.  
 Ce t t e  grande  diversité  dans  les mesures  ne  tient  pas  à  des  altérations  fortuites. En  
 général ,  les  mesures  des  peuples  s'altèrent  très-peu  en  vieillissant;  on  verra  les  
 causes  qui  ont  t rompe  à  cet  égard,  et  les mépr ises  où  l'on  est  t omb é ,  en  voulant  
 dans  les  temps  mode rne s ,  rectifier  queltiues  mesures.  L a  filiation  des  faits  indific  
 qu'il  doi t  y  avoi r  trois  mesures  différentes  dans  ce  qu'on  prend  pour  des  étalon;  
 du  pied  ou  du  mi l le  R oma i n ;  et  si  l'on  examine,  dans  cet te  vue,  ces  nonibreu-i  
 étalons,  on  verra  bien  aussi  qu'ils  concour ent  vers  trois  termes.  C omme  la  mesure  
 du  système  c ommun  est  la  mesure  mo y e n n e ,  ceux  qui  l'ont  évaluée  daprès  
 totalité  des  é talons ,  se  sont  peu  écartés  de  la  vérité.  
 D'hdbi  
 D E  L É G Y P T E .  4 2  j  
 D'habiles  géographes  ont  beaucoup  insisté  sur  l 'opinion  que  les  mesures  R o - 
 maines,  aussi-bien  que  les  mesures  Gr e cque s ,  étoient  déduites  de  la  division  de  
 la  circonférence  de  la  terre.  Ce t t e  belle  et  grande  idée  mér i te  sans  doute  l'attcntion: 
 mais  on  veut  que  ce  soit  du  degré  moyen  du  mé r idi en;  e t ,  e n c e l a ,  cet te  
 opinion  nous  semble  hypothét ique  :  il  faudroit  des  preuves  positives  du  choix  de  
 ce  degré.  Si  les  peuples  mér idionaux  sont  auteurs  de  cet te  opé r at ion,  on  conçoi t  
 aisément  qu'ils  n'ont  pas  dû  venir  dans  les  plaines  de  la  Gaule  ou  de  la  Germanie  
 pour  y  déterminer  la  valeur  du  degré,  type  de  leurs  mesures.  
 Ce  choix  du  degré  moyen  se  conci l ieroi t  assez  bien,  il  est  vrai,  avec  l'opinion  
 qui place  le  berceau  des  connoi s sances  dans  des  climats  plus  septent r ionaux  et  vers  
 le grand  j)latcau  de  la  Tar tar i c  ; mai s ,  quoiqu'émise  par  des  homme s  du  plus  grand  
 mérite  et  appuyée  de  suffrages  illustres,  cet te  opinion  est-elle  autre  chose  qu'une  
 hypothèse  ingénieuse!  Quel s  fondemens  positifs  lui  a- t -on  donné s ,  et  qu'a-t-elle  
 expliqué  jusqu'ici  î  L a  vraie  solution  de  cet te  question  doit  être  une  des  clefs  
 principales  de  l 'ant iqui té,  le  noeud  de  ce  qu'il  y  a  de  c ommun  chez  Jes  diverses  
 nations  du  globe ,  le  lien  d'une  foule  de  not ions  éparses  dans  l'histoire  et  qui  
 semblent  aujourd'hui  sans  raj )por t s ,  le  mo t  de  bien  des  énigme s ,  le  mo ) e n  de  
 conciliation  ent re  bien  des  opinions  qui,  cont radictoi res  en  appa r enc e ,  reposent  
 pourtant  sur  quelques  faits  constans,  et  pè chent  les  unes  et  les  autres  plutôt  par  
 trop d'extension  que  par  défaut  de  bases  ¿olides.  D e  cet te  or igine  enfin  doi t  dé - 
 couler,  c omme  de  sa  source  naturelle,  l 'expl icat ion,  non- seulement  des  usages  de  
 l'antiquité,  mais  des  monumens  qui  ont  d'intimes  rapports  avec  eux  ;  explication  
 que l'histoire  ne  manqueroi t  pas  de  conf i rmer .  Chaque  pas  dans  cet te  carrière  procureroit  
 alors  de  nouveaux  moyens  | )our  aller  plus  loin  et  résoudre  les  questions  
 subordonnées.  Ces  condi t ions ,  aussi  difficiles  à  rempl i r  que  mul t ipl iées,  seront  
 encore  de  nouveaux  moyens  de  vérification  pour  la solution  de  ce  grand  problème  
 de l'origine  des  connoi s sances  :  c'est  sous  ce  point  de  vue  que  je  les  indique.  
 Si  la  Gr è c e  a  reçu  de  l'Egypte  toutes  ses  connoissances  ,  toutes  ses  institutioris  
 scientifiques,  son  système  mét r ique  doit  proveni r  de  cet te  cont r é e  connne  
 tout le reste.  E n  ef fet ,  Hé r odo t e  dit  pos i t ivement  que  la  coudée  de  Samos  ctoi t  la  
 même  que  la  coudée  Égypt ienne  de  4 0 0  au  stade  ;  elle  étoit  donc  la  4 0 0 . '  partie  
 du  côté  de  la  base  de  la  seconde  pyramide,  égal  à  un  s tade,  suivant  Di o d o r e  ;  
 elle ctoit  donc  de  19  pouc e s ,  cet te  base  étant  de  2 0 6  toises  7  [  2 0 7  mè t r e s ] :  
 or 360  de  ces  coudées  forment  le  stade  Olympique ,  ou  la  6 0 0 . '  partie  du  degré  ;  
 mais  ce  stade  est  compos é  aussi  de  6 0 0  pieds  ou  de  4 0 0  coudées  Olympiques.  
 Voilà  donc  deux  coudées  Gr e cque s ,  l'une  de  4 o o  au  stade  Olvmpique ,  l'autre  de  
 360. Le  stade  Égyptien  de  5 4 0  au  degré  (do n t  l'étalon  est  la  deuxième  p \ ramide)  
 se compose  aussi  de  4 0 0  coudées  Égypt iennes  égales  à  celle  de  Samos.  De  plus,  
 une  seconde  c oudé e ,  dont  nous  parlerons  fort  au  long  dans  la  seconde  par t ie,  et  
 liJi,  de  temps  immémor ial ,  est  en  usage  dans  toute  r É g ) p t e ,  est  de  2t  pouces  
 4  lignes,  et  préc i sément  la  3 6 0 . '  partie  du  stade  Égypt ien  de  5 4 0  au  degré  de  
 '«cliptique,  lequel  se  t rouve  aussi  avec  le  stade  OI )mpique  dans  le  rappor t  de  
 Í00  à  3 6 0 .  il  ne  faut  pas  m'obj e c t e r  la di f férence  des  degrés  qui  forment  le  type  
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