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 3  54  OBSERVATIONS  
 moyens  que  des  voyageurs  isoles  navoiciit  jâiTisis  eue  u  Isiir  disposition,  et  (nip  
 les  circonstances  inettoient  à  la  nôtre.  
 J e  partis  du  Kaire,  le  2 9 ventôse  an  7  [  19  mars  1799 ] ,  avec  plusieurs  membres  
 de  l'Institut  et  de  la  Commission  des  sciences  et  ans ,  pour  aller  rejoindre  la division  
 du  générai  Desaix,  qui  occupoit  la haute  Egypte.  Les  recommandations  doiu  
 nous  étions  munis  pour  ce  général,  son  empressement  à  concourir  à  l'exploration  
 d'une  contrée  dont  il  paroissoit  avoir  consolidé  la  conquê t e ,  ec  sur-tout  son vif  
 désir  de  faire  tourner  à  la  gloire  de  la  France  les  divers  résultats  de  l'expéclition  
 à  laquelle  il  étoit  attaché,  nous  donnoi ent  l'assurance  de  t rouve rpr c s  de  lui touieî  
 les  ressources  nécessaires  à  l'objet  de  not r e  mission  :  il  réalisa  nos  espcranccs  
 à  cet  égard;  et  MM.  les  généraux  qui  commandoi ent  sous  ses  ordres  ( i ) ,  doivent  
 partager  ici,  pour  l'accueil  bienveillant  que  nous  en  avons  r e ç u,  l'hommage  de  
 reconnoissance  que  nous  rendons  à  sa  mémoire.  
 Nous  étions  embarqués  sur  le  Nil  ; mais  la  foiblesse  du  vent  de  n o r d ,  à  l'aide  
 duquel  nous  devions  r emont e r  le  courant  ,  nous  penne t toi t  souvent  de  mettre  
 pied  à  terre  et  de  suivre  not r e  barque,  qui  étoit  tirée  à  la  cordelle.  
 Les  vents  contraires,  assez  frcquens  clans  cette  saison,  nous  obligèrent  même  
 plusieurs  fois  de  nous  arrêter,  en  attendant  qu'un  vent  favorable  recommençât i  
 souffler.  Le  7  germinal  [  2 7 mars  ],  une  de  ces  stations  forcées  nous  laissa, un  
 peu  au-dessous  de  la  ville  de Manf a lout ,  le  temps  de  lever  une  section  transversale  
 du  Nil  fjîg.  2 J  et  d'en  mesurer  la  vitesse.  
 Cet  endroit  étoit  d'autant  plus  propr e  à  cette  opé r a t ion,  que  le  lit  du  fleuve  
 y  est  rectiligne  sur  plusieurs  kilomètres  de  longueur.  Les  talus  de  ses  berges fuieii!  
 trouvés  inclinés  l'un  et  l'autre  de  deux  fois  leur  hauteur ,  et  la vitesse  superficielle  
 du  c o u r a n t ,  au  fil  de  l'eau,  de  o"',75  par  s e conde ;  ce  qui  suppose  une  vitesse  
 moyenne  de  o^.ôo  environ.  
 Ce  talus  incliné  de  deux p o u r  im,  s'élevant  depuis  la  surface  des  basses  eaux  jusqu'au  
 niveau  des  plus  grandes  inondations ,  est  évidemment  celui  qui  conviemau  
 régime  du  Nil  ; et  cette  observation  peut  concourir  à  la détermination  de  ce régime,  
 La  largeur  du  fleuve  au  niveau  de  l'eau  étoit  de  6 7 8  mè t r e s ,  et  sa  section  
 vive  de  1  I  2 9  mètres  superficiels, lesquels multipliés  ]>ar Ja vitesse  de  o ^ ô o  doniien:  
 une  dépense  de  6 7 8  mètres  cubes  par  seconde.  
 Nous  arrivâmes  à  Syout  le  lendemain  8 germinal  [  2 8  mars  ] ;  er*le  séjour  de  
 près  de  deux mois  que  nous  y  f îme s , nous  permit  d'y  multiplier  nos  observations.  
 La  largeur  totale  de  la  vallée  sur  ce  point  est  de  dix mille mè t r e s ,  dans  lesquelcelle  
 du  lit  du  Nil  est  comprise  pour  huit  cents.  Il  coule  à  trois  mille  mètres  de la  
 montagne  Libyque ,  et  à  six  mille  environ  de  la  mont agne  opposée.  Cette  plaiw  
 est  coupée  entre  le  fleuve  et  les  deux  déserts  qui  la  bordent  par  plusieurs  canaux,  
 • dont  le  principal  sur  la  r ive  gauche  est  celui  qui  est  dérivé  du  Nil  à  el-Saouàfj\eh,  
 au-dessous  de  Girgeh.  11 suit  le pied  de  la mont agne  occidentale,  où  les  catacombes  
 de  Syout  ont  été  pratiquées,  Sa  largeur  est  d'environ  cent  soixante  mètres.  
 Après  avoir  passe  sur  la  rive  droite  du  fleuve, on  traverse,  à  six  cents  mètres de  
 {1)  MM.  les  généraux  Zayoncheck,  aujourd'hui  vicc-roi  de  Pologne  ,  Béliard  ,  Davoust,  Don/.elot,  Friant.  
 S U R  LA  V A L L É E  D ' É G Y P T E .  ^  
 distance,  en  allant  vers  la montagne  Arabique,  un  premier  canal  ;  on  en  traverse  
 un  second  à  cinq  cents  mètres  plus  loin  :  ils  peuvent  avoir  l'un  cent  cinquante  
 et  l'autre  deux  cents  mètres  de  largeur.  
 Plusieurs  digues  transversales  s'élèvent  d'un  mètre  ou  d'un  mètre  et  demi  audessus  
 du  terrain  naturel,  lequel,  au  surplus,  est  toujours  d'environ  o^.So  ou  au  
 moins  de ©".óo  plus  élevé  en  amont  qu'en  aval  de  ces  digues.  
 La  plus  considérable  se  trouve  sur  la  rive  gauche  du  Nil  ;  elle  est  destinée  
 à soutenir,  entre  ce  Heuve  et  la mont agne  Libyque,  les  eaux  du  canal  d'cl-Saouâ- 
 ([Veh ;  elle  s'élève  à  i " 2 0  au-dessus  du  sol;  ce  qui  suppose  que  les  plus  hautes  
 inondations  ne  parviennent  point  à  cette  hauteur.  
 Le  11  germinal  [ 3 i  mars  ],  nous  mesurâmes,  au  por t  de  Syout,  la  vitesse  et  
 le  volume  des  eaux  du  Ni l ,  entre  deux  sections  transversales  distantes  l'une  de  
 l'autre de  trois  cent  trente  mètres.  La  largeur  de  la  section  d'en  bas  fut  trouvée  de  
 deux cent  quarante-cinq  mètres,  et  sa  superficie  de  six  cent  quatre  mètres  );  
 lalargeurde  la  section  d'en  haut  fut  trouvée  de  cent  soixante-dix-neuf  mètres,  et  
 sa surface  de  cinq  cent  vingt  mètres  carrés  fJig.  4 )  •  ^^ section  moyenne  étoit  par  
 conséquent  de  cinq  cent  soixante-deux  mètres  carrés.  
 Un  flotteur  abandonné  au  fil  de  l'eau  parcourut  en  trois  minutes  t r e n t e - s e p t  
 secondes  la  distance  de  trois  cent  trente  mètres,  comprise  entre  les  deux  sections  
 extrêmes;  la  vitesse  superficielle  étoit  d o n c  de  r",52  par  seconde.  
 Si  l'on  diininue  cette  vitesse  superficielle  d'un  c inqui ème ,  on  obtient  i'",2i  de  
 Vitesse moyenne ,  laquelle, multipliant  la  section  vive  de  5 6 2  mètres,  d o n n e ,  p o u r  
 le volume  des  eaux  du  Nil  au  por t  de  Syout,  6 7 9  mètres  cubes,  résultat  qui  présente, 
  avec  celui  de  l'expérience  faite  au-dessous  de  Manfalout,  un  accord  singulier  
 (¡ue l'on  ne  peut  attribuer  qu'à  une  sorte  de  hasard,  malgré  le  soin  qu'on  apporta  
 aux opérations  dont  ces  résultats  sont  déduits.  
 Le  volume  du  Nil  s'accroît  considérablement  lors  de  l'inondation  ;  sa  surface  
 s'élève de  six mètres  au-dessus  des  basses  eaux  dans  Je  plan  de  la  section  transversale  
 ounotre  première  jauge  a  été  faite(0%- 2 ) .  La  superficie  de  cette  section  se  trouve  
 ainsi augiiientée  de  quatre  mille  soixante-huit  mètres;  elle  est  alors  par  conséquent  
 de cinq  mille  cent  quatre-vingt-dix-sept  mètres  carrés.  L e  pour tour  développé  du  
 fit du  fleuve  est  en  mêine  temps  de  sept  cent  six mètres  ;  et  c omme  sa  pente  varie  
 des basses  aux  hautes  eaux  dans  le  rapport  des  nombres  5 2 8 4  et  1 2 8 6 3 ,  on  trouve  
 aisément,  par  une  application  des  règles  de  l'hydraulique,  que  la  vitesse  moyenne  
 du Nil, à  cette  époque  et  dans  cet  endroi t ,  est de  i"',97,  et son  produi t ,  par  seconde,  
 de  10247  mètres  cubes  (i).  
 (ijSi  l'on appelle  J'la  ction  vive d'un  cou  
 ,  mées  dans  I,i première  formule par  les mêmes  lettres  sans  
 /'Itpérimètrede  cene  s<  
 ion,  h  la  pente de  •  
 "îJ  vitesse  uniforme,  ec  
 un  coefficient  con;  
 parrexpérience.la  cond  
 t,  exprimée  pai  
 Sh  =  
 le même,  pour  un  autre  état  du  mcm  
 S'h-  z=iinFu'u',  
 nn  dans  laquelle  les  kttrrs  acccntuc  
 antités  de  mSmc espèce  que  celles  
 / / .  N.  T O M E  I I .  
 Supposons  que  ces  deux  formules  s'appliquent  4  
 Ju  Nii  lors  des  basses  et  lors  des  hautes  eaux.  
 Les  quantités  .i, P ,  et  u ont  été  observée«  pour  li  
 ion  transversale  du  Nil  (  fig.  2),  levée  le  7  germ:  
 ;t  nous  a\ons  conclu  lesquantia's  S'  et  P'del'indicatior  
 lous  avons  eue  sur  les  berges  du  Nil,  de  k  liauievv  
 i  laimelle  il  s'élève  iors  de  l'inondation.  
 Quant  aux  pentes  h  et  / . ' ,  elles  n'ont  point  
 Yy.