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D E S C R I P T I O N DES MAMMI F ERE S
teiiiporalc, fournit un plafond à l'orbirc. « Leur lacrymal, dit-il, est petit, et a un
» petit crochet; leur jugal est assez large; leur palais est étroit, et le palatin fort
» cchancre en arrière et sans espace membraneux : les ailes ptcrygoïdes externes
» ne traversent pas sous le trou ovale. La ligne ((ui sépare les frontaux des parié-
55 taux est droite; Tinterpariétal se soude de bonne heure; il n'y a pas de trou au
5) temporal. » M. Cuvier ajoute, comme une chose digne de remarque et particulière
aux échimys, que l'occipital, en descendant latéralement vers l'oreille,
se bifurque de manière à enclaver la partie montante de la caisse et du rocher
[cnostéai, G. S.'-H.]', et à former à lui seul les deux tubercules, dont le postérieur
ou le mastoïde lui appartient seul ordinairement.
Toutes les espèces rapportées jusqu'à ce jour au genre Échimys sont originaires
de l'Amérique méridionale : celle que nous faisons connoitrc habite l'ancien continent,
et a été recueillie en Egypte sur les bords du Nil ; M. Geoffroy-Saint-
Hilaîre ( i ) l'a précédemment décrite sous le nom de Campagnol du Ni l , Lcmms
Niloticus, et les auteurs qui en ont parlé depuis lui ont adopté son rapprochement
et sa description (2). Cependant un examen plus attentif de l'ensemble des
caractères et du facies porte à croire qu'elle appartient au genre Échimys : cette
détermination ne sera certaine que lorsqu'on aura étudié avec soin les dents; ce
qu'il ne nous a pas été possible de faire, parce qu'elles se trouvoient enlevées
chez l'individu que nous avons eu à notre disposition.
L'Échimys du 'HW, Echimys Niloticus, est long de six à sept pouces, de l'extrémité
du museau à l'origine de la queue, qui elle-même a près de cinq pouces; son corps
est assez élevé sur les pattes : celles-ci sont grêles. La couleur générale du pelage
est d'un brun fauve , plus foncé sur le sommet de la tête et sur le dos que sur les
côtés : le dessous du ventre et la face interne des membres sont d'un gris cendré.
Les poils, considérés dans les diverses régions du corps, offrent quelques particularités
assez importantes : ceux du dos présentent mieux qu'aucun autre le caractère
qui a valu à ces animaux leur dénomination générique, c'est-à-dire qu'ils sont aplatis
et terminés assez brusquement en pointe. Toutefois ils ne sauroient être considérés
comme de véritables épines; e t , en cela, ils diffèrent essentiellement de
la plupart des échimys. Ces mêmes poils sont d'un brun foncé ou noir dans les
quatre cinquièmes de leur étendue, et fauve ensuite jusqu'à l'extrémité de la pointe :
quelques-uns sont entièrement noirs. Les poils situés sur les côtés sont moins
robustes, et ont une couleur fauve plus paie. Enfin ceux du ventre sont moitié
fauves et moitié gris. De grandes oreilles arrondies et couvertes de poils roux
assez fins, des moustaches noires et roides, des pattes antérieures beaucoup j)lus
grêles que celles de derrière avec les doigts bien plus courts et le pouce très-petit,
enfin une queue assez longue et recouverte de poils rares fort courts, noirs à sa
face supérieure et fauves en dessous, achèvent de caractériser cette espèce.
( I ) Catalo^ut lies ma7nrnifirei du Muséum roynl d'histoire
naturelle, page 186, !n-8.° ( inédit).
( 3 ) Voyez l'réd. Cuvier, Dictionnaire des sciences iiaturetles,
«orne VI , page 317; Desmarets, Dictionnaire
d'histoire naturelle, torn. V , page Bo; ei Encycl. tnéili.
Mammalogie, page 281. Ce dernier auieur, en décrivant
le Rat du Kaire, Aius Kalti ri nus, renvoie, sans
doui« par inadvertance, à la ligure de l'espèce que nous
décrivons; cctie figure auroil du circ ctiéc nu canipag»ol
du Nii.
QUI SE T R O U V E N T EN E G Y P T E .
S. V.
D U H É R I S S O N O R E I L L A R D . ERINACEUS AURITUS.
Planche Fig.
IL existe dans la grande serre du règne animal plusieurs êtres singuliers qui
mettent en évidence, beaucoup mieux que ne le feroient bien des raisonnemens,
l'avantage immense des méthodes naturelles sur les systèmes. Le hérisson offre
un de ces nombreux exemples; les piquans qui recouvrent une grande partie
de son corps, et qui, au besoin, deviennent pour lut une arme défensive, sont
un caractère tellement exclusif, que, sous ce rapport, on seroit tente de le rapprocher
des porcs-éprcs. Plusieurs naturalistes anciens, et Linné en particulier, se
sont laissé entraîner par cette considération, qui en elle-même ne mérite aucune
valeur. En effet, les systèmes cutané et pileux sont très-sujets à varier; ils peuvent
offrir toute sorte d'anomalies, sans que les parties essentielles de l'organisation
se trouvent liées en aucune manière à ces divers changemcns. A part l'analogie
assez frappante des poils, les hérissons ne ressemblent donc pas aux porcs-épics;
disons plus, ils s'en éloignent par des caractères d'une haute importance, tirés particulièrement
de l'appareil masticateur, et qui assignent leur véritable place dans
l'ordre des carnassiers et dans la famille des insectivores à côté des musaraignes, et
non loin des desmans, des scalopes, des chrysochlores, des tenrecs et des taupes.
Parmi les espèces assez nombreuses que les anciens auteurs ont comprises sous
le nom de hérisson, il n'en existe que deux qui appartiennent réellement à ce
genre. La première, ou le Hérisson d'Europe, Erinaceus Europoeus, a été la seule
admise pendant bien long-temps. En 1770, Samuel-Gotdieb Gmelin en fît connoitre
une seconde dans une dissertation ayant pour titre, î/î Capra salga et Erinaceo
aurito ( I ]. La description qu'il en donne est exacte, et la figure assez reconnoissable
: il paroît sur-tout attacher de l'importance à la longueur des oreilles, et
c'est à cause de cela qu'il lui donne le nom spécifique ^aiiritus. On la trouve
communément dans la province d'Astracan. Vers la même époque, Pallas observoit
aussi cette espèce (2) , et il ajoutoit à sa description quelques détails anatomiques
qui se trouvent conformes à ceux que Buffon a donnés du Hérisson vulgaire.
Enfin Schreber, dans son ouvrage sur les mammifères ( 3 ), en a donné aussi
une courte description et une très-mauvaise figure coloriée.
Le Hérisson oreillard recueilli en Égypte n'est donc pas une espèce nouvelle;
mais il n'a jamais été très-bien figure, et les descriptions de Gmelin et de Pallas
offrent quelques lacunes qu'il est important de remplir.
Le Hérisson oreillard ou à longues oreilles, Erinaccus auritus, G M EL. PALL.
LINN., est généralement plus petit que le Hérisson d'Europe; il a un peu plus
( !•) Nuvi Coinmentiirii Petrop. pars 1, a)
(2) Novi Commentarii Petrop. 1, ann. 1
(3) Hlsioire des mammifères ( on alleni
//. W, T G M E 11.
. torn. XIV, pag. 512, tab. XVI.
,. XIV, pag. 548, wb.xxi , fig. 4.