6 8 8 EXPLICATION DES PLANCHES DE MINÉUALOGIE.
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d'un filon, ou porphyre de filon. Au surplus, ce n'est qu'une vue ([ue nous soumet
tons aux géologues cciaircs et qui connoissent l ' impor tance de distinguer par des
dénominat ions différentes les roches qui ont des origines difFérentes. Peut-être
trouveront-ils une denominat ion plus convenalile pour expr imer la même idée;
et nous nous empresserons de l'adopter.
L e xénit vert a été connu et travaillé des anciens Égyptiens. J'ai vu divers
petits objet s , et notamment des scarabées, qui en étoient formés.
P L A N C H E 2 .
ÉLÉPHANTINE ET ENVIRONS DE SYÈNE.
Roches primitives, avec les divers accidens qu'elles présentent.
Ce t t e planche, ainsi que la t roi s ième, renferme les <liverses roches primitives
qui ac compagnent dans la nature le sycnit rose, dont les principales variétés se
t rouvent figurées dans la première planche.
fig- SYÉNI T BLANC KT NOIR A GRANDE S TACHES .
Compo s é d'amphibole et de mica int imement unis, au milieu des(juels sont
enveloppées des lames de feldspath blanc. Peu ou point de quartz.
On voit la tendance qu'ont k se réunir en groupe les lames de feldspath, pour
forme r , au milieu de substances étrangères, de grandes masses homogène s ; propriété
dont ne jouissent pas au même degré les autres élémens des roches. Ces
taches, ainsi que les autres lames de la même mat ièr e, suivent assez généralement
une même direction. Ce t t e disposition nous semble moins le résultat d'une précipitation
dans un dissolvant chimique, que l'indice d'une coagulation ou d'une
cristallisation lente et simultanée des divers élémens.
Par une plus grande abondance de mi c a , les masses sont sujettes à prendre une
contexture un peu feuilletée.
Ce t t e roche se t rouve enclavée par mamelons distincts dans toute l'étendue
du banc de syénit rose : on la r encont r e aux envi rons de Syène ; mais elle est plus
c ommun e dans la partie mér idionale et aux envi rons de Philoe.
Le s anciens sculpteurs Égyptiens l'ont beaucoup employée, et l'on en voit un
grand nombr e de statues, soit en Ég )pt e , soit dans les musées de l 'Europe. C'est
encor e une des roches que les Italiens désignent sous le nom de granito nero e
bianco Orientale, dont nous avons présente déjà deux variétés dans \a. planche i "
Ils ont aussi désigné sous ce nom une roche t rès-di f férente, et pr incipalement
compos é e d'amphibole et de feldspath; mais celle-ci ne vient pas d'Egypte.
Fig. 2. S Y £NI T NOI R À C O N T E X T U R E P O K l'H ï R l Q U E.
L e fond, qui est un sycnit à petits grains, renferme peu d'amphibole et beaucoup
plus de mica : c'est à cette dernière substance qu'appartiennent les grandes
A P P E N D I C E AU M t M O I R F P R É C É D E N T . 6 8 9
lames noi res , lisses, hexagones, éparses dans cette pi e r r e ; les masses noh-es.
lamelieuses et striées, aj)partiennent à l'amphibole.
Les grands cristaux de feldspath , reconnoissables à leur forme rhoinboïdale, à
leur contexturc lamelleuse bien déc idée, à leur couleur d'un rose l ége r , sont
généralement partagés dans leur longueur en deux parties, dont l'une est terne
et mat t e, tandis que l'autre réfléchit une vive lumière : cet te espèce de maclage
n'a lieu qu'autant que le feldspath a pu cristalliser régulièrement. L e quartz ,
qui n'existe point dans la roche j î récédente, se t rouve dans celle-ci en cristaux gris,
vitreux, qui laissent voir assez net tement la cassure d'une pyramide hexaèdre.
Cet te variété se trouve j)rincipalement à l'or ient de Syène, sur les limites du banc
de syénit rouge ; elle est coupée quelquefois par de petits filons de syénit ros e ;
elle a été employée dans les arts par les Égypt iens, mais rarement pour de grands
monol i thes. Cependant j'ai remaiijué dans l'île de Philoe les débris d'un grand
obélisque qu'on pourroit lui rapporter. Panni les petits objets, je citerai une statue
de demi-grandeur naturelle qui a décoré le musée de Paris à une certaine époque,
et qui provenoi t , je crois, du musée de Ber lin ou de celui de Dresde.
F i g . j . S Y ÉNI T E L L E VEINÉ.
C'est la disposition par veines et la manière dont s'unissent deux roches de
contextures différentes, que l'on a eu pour objet de rendre ici.
Ce t échantillon cont ient j)resque uniquement du feldspath et du mi c a , excepté
dans les deux bandes inférieures où se trouve ]nêlé un peu de quartz. On jugera
fac i lement , par le parallélisme des différentes zones , que les deux Landes à gros
grains ne peuvent être un filon, quoiqu'elles en aient un peu l'apparence.
Cet te roche , qui se trouve dans les environs de S ) è n e , n'offre pas ordinai rement
des masses très-considérables; on doit la regarder c omme un accident de format ion.
Comme n t pour roit-on supposer qu'une pareille contexture piìt être le résultat
d'une j)récipiiation chimique et d'une accumulat ion de cristaux faite au hasard î On
voit bien que cet te position respective des cristaux for ce de supposer, au cont rai re,
qu'ils ont dû tous cristalliser simul tanément , et que chaque cristal paroit avoir cédé
dans ses formes , comme dans sa disposition, à l'influence qu'exerçoient sur lui tous
les cristaux qui l 'entouroient , influence qu'il avoit également exercée sur eux; ce
qui semble bien plutôt supposer une coagulation qu'une précipitation de cristaux.
Fig. AC C IDENT DU S Y ÉNI T .
L a bande rouge feldspathique qui traverse cet te r o c h e , a , bien plus que dans
la précédente, les caractères d'un filon; cependant les grands cristaux de feldspath
ont absolument le même aspect.
On n'y voit ni quartz ni amphibole.
Fig. AUTRE AC C IDENT DU SYÉNI T.
Voi c i un autre exemple du passage subit de plusieurs roches différentes.
La bande sujîérieure est exactement le syénit noir et blanc représenté fig. 1 :
II. N. TO.MF. II. S m i
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