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DE I.A C O N S T I T U T I O N P H Y S I Q U E
du méricUen s'est trouve aussi divise en une série de mesures sembiableraent
ordonnées, mais plus petites dans le rapport du degré <lu méridien à relui
de I ecliptique. La conséquence ne peut pas être rejetée ; reste seulement à
savoir si l'on a fait usage de ce second système ailleurs qu'en géograpliie :
mais c'est sur des faits positifs qu'il faut se décider. Cet te question sera traitée
à part {. ).
Si nous admettons dans ce moment , coimne supposi t ion, que cette secomle
sorte de mesures ait été en usage jadis en Égypte simultanément avec celle qui a
été dédui te du cercle de l'éeliptique, il résultera que les colonies nombreuses parties
de l'Egypte ont dit porter avec elles ces deux sortes de mesures; que, soumis
même à une autre coupe , les deux types ont été conservés ; que tantôt l'un,
tantôt l'autre, aura prévalu dans des contrées souvent assez rapprochées , et qu'à
cause du mélange des peuples voisins, on pourra en rencontrer quelques traces
jusque dans le même pays. Ma i s , dans le cas où l'on y trouveroit des mesures
déduites du mér idien, ce ne seroit pas au degré du pays, mais à un degré situé
sous l 'éel ipt ique, que ces mesures se rapporteroient. Qu' on fasse l'application
de ce principe aux mesures Grecques et aux mesures Romaines, en s attachant
aux faits positifs, et , totue vue systématique mise à p an, on verra si l'on n'est
pas condui t aux mêmes conséquences.
C H A P I T R E I I ,
De quelques autres Mesures touchant la Ltaigueiir de l'É^ypte.
§. I . "
De la Mesure Je l'Egypte par Eratosthèm.
J'ai promis de m'arréter sur cette question, déjà bien rebat tue, parce qu'elle
conduit à un rapprochement qui n'est pas sans intérêt pour l'ancienne histoire
de l'astronomie.
Ératosthène , phi losophe , poi i te, grammairien , géographe , historien , fut
sans doute un des savans les plus distingués de l'anriquité. La Gr è c e lui dut
beaucoup : on le eomparoi t à Ar istote et à Platon, sinon pour le génie, du
moins pour l'étendue du savoir et ia variété des talens. Quant à ses découvertcî
dans les sciences exactes, on peut les lui accorder comme crudi t ; c'est-à-dire,
comme les ayant trouvées dans les écrits et dans les monumens des anciens.
Plusieurs faits avérés font douter qu'il ait été , je ne dis pas astronome de
profession, c omme Hipparque et Ptol émé e , mais verse dans la prati<|ue de
l'astronomie; et , eût-il fait quelques observations sur des points importans. on
peut douter qu'il eilt osé s'y confier de préférence à celles des anciens astronomes
(I) Cent quedion « trouve dqà trailée en panie ciani l'inlrnduciion.
DE L E G Y P T E . 111.' PARTIE.
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de rÉg>ptc, lesquelles avoient été répétées et vérifiées pendant des siècles nomkeux,
et lui étoient certainement connues. Il ne pouvoi t ignorer la longueur de
r£g)'pte exprimée par cu\ en sclioenes et en stades astronomiques, puisqu'Hérodote
l'a connue; que, de plus, toute la contrée avoit été non-seulement mesurée,
niais bornoyée exactement ; qu'un des principaux soins de ses prêtres astronomes
ctoit de maintenir sans altération ce mesurage, qui devoi t encore exister de
son temps.
Cet arc de 7" 1 2', ou de 129- ;^ sclioenes, ^o.® partie du méridien, qui formoi t ,
suivant les anciens, ia longueur de l'Egypte, est précisément le même qu'adoptoit
Eratosthène comme résultat de sa mesure. Il paroît difïîcile que lui, qui se trompoit
de plusieurs degrés sur la longitude d'Alexandr ie, ait pu, au moyen du gnomon,
fixer la longueur de l'Égypte à la précision d'une minute ( i ) ; il est constant
ifailleurs qu'il n'a jamais été à Syène : il ne faisoit donc que reproduire un renseignement
ancien, appliquant mal-à-propos à l'arc de Syène à Alexandrie ce que
les Égyptiens avoient dit de celui d'ÉlépIiantine à Canope.
11.
D'ime autre Mesure de l'Egypte.
Une autre mesure de la longueur de l'Égypte, conservée par Strabon, est attri-
I)uce aussi à Ératosthène ; elle semble contredire la précédente : mais il est possible
qu'elle soit tirée des ouvrages d'Hipparque, que Strabon consultoit aussi-bien
(|iie ceux d'Ératosthène. Elle inclique 5300 stades depuis Syène jusqu'à la me r ;
c'est-à-dire, probablement , jusqu'à la bouche du Nil la plus avancée au no rd, à
l'époque où écrivoit l'auteur. On a voulu rendre raison de cette di f ference, en
prenant cette seconde mesure suivant les sinuosités du Ni l ; mais une telle évaluation
de la longueur de l'Égypte la porteroit à près de 6000 stades de 700 ou
de 720 au degré. Je iiasarderai une autre explication.
Le point le plus avance vers ia me r , au temps des Ptolémées, étoit la ville de
Bolbitine, située à l'extrémité de la brandie factice du Nil de même nom, qui
devoit avoir alors assez d'importance pour attirer l'attention. La position de
Bolbitine est marquée par la montagne de décombres sur laquelle on voi t aujourd'hui
la tour des Abou-Mandour, un peu au nord de Rosette. Sa distance du
parallèle qui passe par le phai-e d'Alexandrie, est de 9' 24", et du parallèle d'ÉlépIiantine,
de 7° 2 1 ' 24"; ce qui fait 5300 stades de 7 2 0 au degré : rapport remarquable;
car il seroit diUîcile de trouver un point plus convenable,dans toute
l'étendue des attcrissemens du Nil formés au-delà du parallèle de Cano p e , pour
une nouvelle mesure de l'Égypte. On auroit donc ajouté à l'ancienne mesure,
( I ) On convient géniralcmi'ni <]u'Ératosthtiie plaçoic Syèni.-, il manqiieroit encore 40 stades à sa mesure pour
CCS Mmiics à Alexandrie, où il avoit fait sa célèbre ob- tju'eilc égniât la 50.' partie du mrridien ; les limites denervation
du scaphê, sur laquelle il pnyvoit se fier tout vroient se trouver à un schoene plus au nord qu'Alexaiiaupliisà
un quart de degré prés. Cependant, d'après le drie, puisque les 7° 12' équivalent à 5040 stades, comptés
nombre de 5000 stades dont il éloigne Alexandrie de sur le pied de 700 au degré.
H. A-, lOMK 11. A;.;ia
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