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A n. 1137. enfortequ’il ne fembloit pas être r o i , mais vaffal du
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pape! Cependant on apportoit toûjours au légat de
riches préfensides palefrois, de la vaiiTelle des habits
, des fourrures, de l’argent, des provifions de
bouche. Le feul évêque de Vincheftre fachantquil
devoit paiTer à Londres, lui envoïa cinquante boeufs
g r a s , cent charges de pur froment , 8c huit muids
d’excellent vin. Les autres à proportion.
Le légat fe trouva à une aiTemblée de feigneurs
que le roi Henri avoit convoquée à Yorcq>our ,l E-
xaltation de la fainte Croix , c eft a-dire , a la mi-
Septembre. Alexandre roi d’Ecoife y vint auffi, appelle
par le roi d’ Angleterre 8c par le légat,& les deux rois
terminèrent leurs différends. Le légat voulut enfuite
entrer en Ecoffe fuivant fa commiiïion , pour y régler
les affaires ecclefiaftiques comme en Angleterre
: mais le roi d Ecofle lui dit : Je ne me fouviens
point d'avoir vû de légat dans mon roïaume , 8c il
n'eft pas befoin d’y en appeller , tout y va bien, grâces
à Dieu. Je n’ai point même oui dire qu’il en foit
venu du tems de mes prédeceifeurs, & je ne le fouf-
frirai point , tan tqu e je ferai en mon bons fens. T o u tefois
parce que vous avez la réputation d’être un
faint homme , je vous aver t is, h vous entrez dans
mon roïaume , d’être bien fur vos gardes , de peur
‘qu’il ne vous arrive accident. Car les habitans font
des hommes fauvages 8c indomptez , altérez de fang
humain , que je ne puis foûmettre moi-même, ni les
retenir, s’ils veulent vous infulter. Ils ont même voulu
depuis peu me chaifer du roïaume , comme vous
pouvez avoir appris. Le légat ayant oui ce difeours
modéra fon defir d’entrer en Ecofle , 8c ne quitta
plus
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plus le roi d’Angleterre qui lui étoït fournis en tout.
M a i s il laiffa avec le roi d’Ecofle un Italien fon parent
, que ce prince fit chevalier , 8c lui donna une
terre pour ne paroitre pas en tout re filte r au pape.
En Livonie les chevaliers de Chr i f t , 8c les croi-
fez furent défaits par lés infideles , qui en firent un
grand carnage vers la fête de faint Maurice , c’eft-
•-/ 1 à-dire, le vingt-deuxième de Septembre 1136. Vo l quin
fécond maître d e .l’ordre y fut tué avec cinquante
defes chevaliers. .Or il y avoit déjà fix ans
qu’il avoit envoïé une députation folemnelleà Hermán
de Salze maître general des chevaliers T eu to -
niques , pour procurer l’union de fon ordre avec
celui de ces chevaliers ; 8c Hermán étoit allé avec
itere Jean deMagdebourg député de Volquin , fol-
liciter le pape pour cette affaire. Cependant frere
Gerlac le Koux vint de Livonie, 8c apporta la nouvelle
de la défaite des Chrétiens 8c de la mort de
Volquin ; ce qui détermina le pape à conclure l’affaire.
Il revêtit frere Jean 8c frere Gerlac de l’habit
de chevaliersTeutoniques, leur donnant le manteau
blanc avec la croix noire ; 8c enjoignit d’en faire de
mêmeà tous les autres chevaliers de l’ordre de Chrift
en Livonie , nommez autrement freres de l’épée. Le
pape autorifa cette union par une bulle adrefféeaux
trois évêques de Riga,de Derpt 8c d’Ofidic,fiege qui
m’eit inconnu; où il dit en fubftance que les frères
de l’ordre de Chrift onc plufieurs fois demandé d’e-
tre incorporez à celui des freresTeutoniques de fainte
Marie , efperant par cette union foûmettre plus facilement
les infideles. C ’eft pourquoi continuë-t-il ,
nous avons jugé à propos de les unir avec tous leurs
Teme X T 1I. V
A n. 1136,
ri.
XJniôndes chevaliers
de Chrift
avec les Teu to-
nique-:.
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