
A n. 1134. 1,0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
* de confirmer l'accommodement déjà fait par le pa-
11® , triarche.d’Antioche.
Cependant le pape donnoit les ordres pour la publication
delà croifade, & commença par la prêcher
lui-même à Spolete dans la grande place où
tout le peuple étoit afTemblé. Gr^1# ap. l > * « Son fermon fut fi tou-
Raîn. n.iy. cnanc y qu un grand nombre receurent auiïi - toc la
croix de fa main fondant en larmes. Ilenvoïa fur ce
fujet des lettres de tous cotez aux princes & aux prc-
» . latS : Celle PI fut adreffée a s - Loüis eft du fixiéme
1bid.n.Js, 1 4 de Novembre , & le pape l’y exhorte à fe préparer
pour fecourirla Terre-faintepar lui même ou par les
f iens, au paflage général qui fera déterminé par le
S. fiege , le priant cependant de faire la paix ou du
moins prolonger la trêve avec le roi d'Angleter re, à
qui il écrivit à memefin. Le pape écrivit auifi fur ce
Matth.Tarif.« une lettre circulaire a tous les fideles, datée de
IÏ.ZLm “: spolete le quatrième de Septembre, dont nous avons
la copie envoice en Angleterre, il y releve la bonté
de Dieu qui félon les tems offre aux pecheurs divers
moïens de fatisfaire à fa juftice ; ainfi il a permis
que la terre ou il a vécu tombât au pouvoir des in fidèles
, afin qu a cette occafion plufieurs hommes
délicats qui ne pourroient-ou ne voudraient pas fatisfaire
à proportion de leurs pechez , & par-là feraient
tombez dans le deiefpoir , accompliffent en
peu de tems une longue penitence, en donnant leur
v ie pour J. C. Enfuite le pape pronofe l’indulgence
t u p , l . LXXXYII .» 1 ] * r j A O
|p croita.de aux mêmes conditions , & en mêmes
termes mot pour mot que le pape Innocent III. dan;s
la lettre circulaire de 1 an 12,13. Il renouvelle aufiï
L i v r e L X X X . i î i
l’excommunication du dernier concile de Latran,
contre ceux qui fourniilent aux infidèles des armes
ou des vaiifeaux.
' En même tems le papedemandoit de toutes parts
du fecours contre les Romains révoltez qui l’avoient
chaffé de Rome. La principale caufe du différend eit
qu’ils prétendoient avoir un ancien privilège de ne
pouvoir être excommuniez par le pape ni leur ville
mife en interdit -, à quoi le pape répondoit, qu’il étoit
fuperieur de tous les fideles , même des rois & des
empereurs ; à plus forte raifon de ceux dont il étoit le
pafteur particulier. Il y avoit encore des intérêts temporels
qui donnoient matière à cette di-vifion ; & elle
fe tourna en guerre ouverte , parce que les Romains
méprifoient les cenfures ecclefiaitiques. C ’eft ainfi
que le pape en écrivoit à l'archevêque de Roüen dans
une lettre du cinquième de Décembre 1134 où il a-
joùte : Comme il ne s’agit pas ici d’un intérêt particulier
, mais de la caufe commune de l ’églife ; nous
vousordonnons expreffement denous fournir un fecours
convenable de gens de guerre, afin que nous
puiffions tellement reprimer nos adverfairesque d’autres
à l’avenir ne s’élèvent pas contre l’églife. Le pape
écrivit de même auxautres archevêques de France &c
à ceux d’Efpagne : aux rois de Caf t ille, d’A rragon, de
Navarre & de Portugal : aux comtes de Barcelone Sc
de Rouffillon; & en Allemagne au duc d’Autriche.
Il tira par-là de grandes fommes d’argent des prélats
de deçà les monts ; mais comme elles ne lui furent
remifes qu’après l’affaire confomméeil les rendit entièrement.
J’avouë que je ne voi pas comment l’égli-
fe uniYerfelle avoit intérêt de conferver aux papes la
A n. 12.34,
îo .x i.con cp,z } z*
XL VIII.
Révolté desRo-
mains contre le
pape.
Matth. Tarif.
/*».iz34.p.344r
x i i i . ep, 374.
ap, Rain. n. 7»
ibid, n* 9*