
A n. 1145.
DucbtWg. hifi,
de CF. />. 110.
f . 130.
Mat th. Tarif.
T. j8i.
^ . x u concil.p.
316 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
C. P. & Raimond comte de Touloufe. Baudouin avoïc
été couronné dans l’églife de fainte Sophie à C P. incontinent
après qu'il y fut arrivé, c’eft-à-dire, au mois
de Décembre 12.3p. mais bien que l’année fuivante il
eut remporté fur les Grecs des avantages confidera-
bles par terre 8c par mer : il fe trouva dans la fuite
trop faible pour foûtenir la guerre contre eux , principalement
faute d’argent j 8c fur la fin de l’année
12.44. il fut contraint de venir en Italie folliciter du
fecours auprès du pape Innocent Sc de l’empereur Fri-
deric , entre lefquels il fut médiateur de la paix comme
le comte de Touloufe, mais avec le peu de fuccès
que vous avez vû. L’empereur Grec Vatace foûmie
cependant le roïaume de Theffalonique ,, que tenoic
Jean Comnene-, 8c fa puiflance croiifoit de jour en
jour. Au concile fe trouvèrent auili des ambaifadeurs
de l’empereur Frideric, dont le premier étoit Tha-
dée de Sueife chevalier 8c d odeurde loix: de la part
du roi d’Angleterre le comte Bigod 8c d’autres nobles,
8c les envoïés de quelques autres princes.
Quant aux prélats il y en avoit cent quarante, tans
archevêques qu’év êques ,, à la tête defquels étoient
trois patriarches Latins, de CP. dfAntioche 8c d’Aqui-
lée ou de Venife. Il y avoit plufieurs procureurs des
prélats abfens chargez de leurs excufes , ôc les députez
des chapitres. L’abbé de S. Alban en Angleterre
y envoïa un de Ces moines accompagné d’un clerc;
8c ce fut fans doute par eux que Matthieu Paris moi-
ne-du même monaftere apprit tout le détail de ce concile
qu il rapporte dans fon hiftoire. Il ne vintperfon-
ne du roïaume de Hongrie defolé par les Tartares ;
8c peu de prélats d’Allemagne x à caufe de la guer-,
L i v r e L X X X I I . 317
re entre le pape 8cl’empereur, qui ne leur en laiifoit AN.12.4j.'
pas la liberté. Ceux delà terre fainte ne purent même
être appeliez, à caufe de l’incurfion des Corefmiens :
l'évêquede Beryte fut le feul qui s’y trouva par occa-
fion, aïant apporté cette trille nouvelle , 8c chargé
de procuration comme fyndic de tous les Chrétiens du
païs.
Le lundi d’après lafaint Jean vinst-fixiéme d r eTuin „ xxiv. , J . .0 . §H Congrégation’.
1145. le pape voulant préparer lamatieredu concile, préliminaire,
tint une congrégation dans le refeèloire desreligieux
de S. Ju l l jch e z lefquels il étoitlogé. Lé patriarche de
C. P. expofa l’état de fon églife ,. qui avoir autrefois
plus de trente fuffragans dont à peine i lenreiloit trois. „ I
1» • 1 l » ^ 1 •/"* r» • Les Grecs ôc d autres ennemis de 1 eglile Romaine
étoient les maîtres de prefque tout l’empire de Ro-
manie jufquesaox portes de CP. A infi fon églife tom-
boit dans un extrême mépris, quoiqu’elle eût le privilège
d’être au-deiius d’ Antioche premier fiege de
S. Pierre, mais alors foûmife à l’empire des Grecs.
Enfuite on propofa de procéder à la canonifation
de faintEdme archevêque de Cantorberi , dont Dieu
faifoit connoîtrela iainteté par les miracles évidensË
fuivant le témoignage de huit archevêques 8c d’environ
vingt évêques ; 8c pour rendre l’aêlion plus fo-
lemnelleon demandoit qu’il fûtcanoniié dans le concile.
Mais le pape dit : Nous fommes preifez par des
affaires importantes de-l’églife qui ne fouffrent point
de délai; c’eil pourquoi il faut fufpen dre celle-ci, que
nous ne négligerons pas dans la fuite, fi Dieu nous .
fait la grâce de vivre.
Thadée de Sueffe au nom de l’empereur Friderie
fon maître offrit hardiment au pape pour rétablir lai
R, r iij.