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S6 H i s t o i r e ï c c l ï s u s t i q u e .
' qu’à^éluder, répondirent: Nous ne nous foucions pas
de vôtre écrit ; répondez de v iv e voix puifque nous
iommes prefens, l’écriture eft pour les abfens Le patriarche
reprit : Si vous voulez rapporter devant le
concile la iuite de toute la conférence de Nic é c ,
nous répondrons aufli à vôtre queftion. Les nonces
dirent : Vous nous répondrez à la queftion des a z y mes,
5c quand vousnous aurez fatisfaits fur ce p o in t ,
nous vous rapporterons la fuite de la difpute fur le
5 . Efprit. Le patriarche fe leva & le recira à part avec
les autres prélats pour tenir confeil; puis étant revenus,
ils dirent : Nous demandons du temsjufquesà
merc redi , 5c alors nous vous répondrons, corn me
nous avons promis. Les nonces craignant d’être encore
trompez repeterent les conditions qu’ils avoient
propofees; 5c ainiî on fe feparà.
Le mercredi vingt-fixiémed’Avril les nonces vinrent
dés le matin chez le patriarche ou. le concile
ctoit aflemblé; & l’archevêque de Samaftroou Amaf-
tris en Paphlagonie leur propofa une difficulté qu’il
difoit avoir fur la lettre du pape au patriarche Germain,
ou il trouvoit que le pape parloit de l’eucha-
riftie des Grecs 5c de celle des Latins comme de deux
facremens. Les nonces voïant l’artifice des Grecs,
pour éluder la queftion des azymes 5c détourner la
difpute ailleurs, dirent : C ’eft au pape à expliquer fa
lettre, 5c vous pouvez lui en écrire. Les Grecs infifte- :
rent; cette vaine conteftation dura jufques à midi ;
& les nonces ennuïez & indignez de leur mauvais
procédé , leur dirent : Nous vbïons bien que vous ne
cherchez qu’à gagner du-tems, 5c que vous évitez
de répondre à nôtre queftion, n’ofant déclarer vôtre
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créance : nous vous parlerons à coeur ouvert. Nous ^N. 12-3-4»
favons que vous avez mauvaife opinion de nôtre fa- u.Avrii.-
crement en azymes.premierementpar vos écrits, qui
font pleins de cette herefie ; 5c c’eft de peur de la découvrir
que vous n’o iez répondre à nôtre queftion.
De plus vos aôUons le prouvent : vous lavez vos autels
, quand les Latins y ont celebré; quand les Latins
viennent pour recevoir vos facremens, vous leur faites
abjurer ceux de l’églife Romaine rvous avez ôté le;
pape de vos dyptiques *. &c nous favons que vous n’èns
ôtez que des excommuniez ou des heretiques renfin
vous l’excommuniez une fois l’an, comme nous ont
rapporté ceux qui l’ont oui.
Le cartophylax de C. P. fe leva au milieu du concile
, 5c dit: Ce que vous dites que nous excommunions
le pape, eft faux ; quiconque le dit, qu’il iôrte,.
ou il s’en trouvera mal. Pour le refte de ce que nous.
faifons, ne vous en étonnez pas y vos Latins quand ils.
prirent C. P. briferent les églifes, renverferent les autels,
emportèrent l’or 5c l’argent, jetterent les reli--s^fcnini.
ques dans la mer, foulèrent auxpiedsles imagesdes n' 1"
faints, & changèrent les églifes en étables. Le patriarche
ajouta : Si vous vous étonnez pourquoi nous
avons ôté le pape de nos dyptiques, je vous demande
pourquoi il m’a ôté:desfiennes. Les nonces répondirent
: Le pape ne vous a j amais ôté de fes dyptiques,.
parce que vous n’y avez jamais été ; mais fi vous vous,
informez de ce qui regarde vos predeceffeurs, vous,
verrez fi c’eft:le pape qui vous en a ôté le premier..
A quoi on ne répliqua rien. Quant aux violences que:
vous imputez à l’églife Romaine , elle n’y a aucune:
part. Si elles ont été commifes , c’cft par des laïques-s