
j o o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
■ jfeau, 8c donné une lettre où il allure le contraire.
A n . I2-S4 - Nous les gardons toutes deux. Craignant donc que
les freres Prêcheurs, qui font répandus dans toutes
les églifes,ne déguifent la vérité des faits pour juf-
tifier leurs freres de Paris : nous avons cru vous en
devoir inftruire , a/in que voïaht les confequences
de leurs entreprifes, vous y apportiez le remede
convenable : autrement il eft à craindre que l’école
de Paris , qui eft le fondement de le g life , étant
ébranlée, l’édifice même ne foit en danger de tomber.
La lettre eft dattéc de S. Julien le pauvre où
elle fut lûë en l’alfemblée des do&eurs le mercredi
après la Purification l’an 1153. c’eft-à-dire le quatrième
de Février HJ4-Je n’ai point encore vû ailleurs
que l’école de Paris fut le fondement de leglife.
La même année on commença à expliquer publiquement
à Paris un livre intitulé l’Evangile éternel
attribué à Jean de Parme , qui étoit alors general
des freres Mineurs. Ce livre étoit fondé fur la do-
d rin e de l’abbé Joachim 8c contenoit plufieurs erreurs.
On y lifoit que l’évangile de J. C . devoir finir
l’an 12.60. pour faire place à l’évangile éternel
autant fuperieur à celui de J. C . que le folè'il eft
plus parfait que la lune : que c’eft l’évangile du S.
E fprit, qui preferirá une autre maniere de vivre 8c
difpofera autrement le g life .O r les do&eurs de Paris
rejettoient la haine de cette dodrinc fur les Jacobins
comme fur les Cordeliers ; & entre ces do-
deurs le plus ardent à les attaquer, étoit Guillaume
de S. Amour , qui fe plaignoit hautement que
les nouveaux religieux abufoient de leurs privilèg
e s , & troubloient l ’ordre de la hiérarchie.
L?
G uill. S. Amour
p. 38. 3?. jo®.
Matth.Parif.p
î q 6.
Le pape Innocent aïant donc reçu plufieurs — ----------■
plaintes femblables, donna une bulle adreffée à tous A N- 11i 4 -
les religieux de quelque ordre qu’ils foient, où après t v .
, . * * , / « o ï l Bulle contre les
avoir rapporte les reproches des prélats oc du cieiv entreprifes des rc-
gé feculier contre eux, il die: Confiderant donc que êu,icts-
O « . r , « 1 « / 1 . Bulla. Etfîanices
entreprîtes produilent dans le peuple le mépris mur. préif. S• An.
de leurs pafteurs, Si ôtent la honte qui eft une gran- f 74'
de partie de la penitence , quand on fe eonfeife ,
non à fon curé que l’on a toujours prefent, mais à
un étranger que fouvent on ne voit qu’en paifant,,
& auquel il eft difficile ou même impoffible d’avoir
p. 179.
recours au befoin : nous vous défendons ex-
preffiément de recevoir indifféremment dans vos
églifes les paroiffiens d’autrui les dimanches 8c les
fêtes, 8c de les admettre à la penitence fans la per-
miffion de leur curé, puifque fuivant le concile général,
fi quelqu’un veut-pour une jufte caufefe con-
feffer à un prêtre étranger, il doit obtenir la permit-
fion du fien, ou fe conîeffer premièrement a lu i, 8c
en recevoir l’abfolution.
Et pour ne pas fouftraire aux églifes paroiffiales
la dévotion qui leur eft due , vous ne ferez point
dans vos églifes de fermons à l’heure de la meffe , à
laquelle les paroiffiens doivent aller dans les leurs,
de peur que le peuple ne quitte les paroiffes pour
entendre vos fermons. Vous n’irez point non plus
prêcher à d’autres paroiffes, fi vous n’y êtes invitez
par le curé, ou fi vous ne lui en avez humblement
demandé la permiffon. Et pour rendre aux évêques
l ’honneur qui leur eft dû, le jour queTévêque dio-r
cefain, ou un autre à fa place, prêchera folemnelle-
m en t, principalement dans leglife cathédrale, au-
T.ome X V I I . V u u