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leur dépenfe , ils y confent irent fans tirer à confe-
quence. Ro b e r t tint le fiege de Lincolne d ix hui t ans.
L ’empereur Frideric fe rendi t à Aulb ou rgd ans le
tems qu'il avoi t ma rq u é , 8c en partit la v e i l le de la
S» Jacques v in g t -q u a t r ième de Juillet 1x36. pour entrer
en Italie a ccompagné de mille chevaliers. Ay an t
pai féles A lp e s , i l aiTembla fes troupes fous Ve rone ,
Si fécondé par les Cremono is , il at taqua Mantouë
révoltée contre lui » & fit le dégât à l’entour. Le légat
Jacques é v êq u e de Paleftrine ne put l’ar rê te r , 8c fa
négociat ion fut fans fruit , parce que l ’empereur é toit
perfuadé que le pape n’agilfoit pas f in c e r emen t , 8c
Matth*?arif' qu’ il avoi t promis fon fecours aux Mi lanois 8c aux
t'i76- autres Lombards rebelles.. D ’a illeurs le légat devinE
nta Greg. «p■ fufpeéb à l’emp e r eu r , pour avoir réüni entre eux-: les
B«h. » 9 ” • , ‘ 1 ni ■/• V H
s» ci toy ens de Plailance la patrie , quoiqu il n eut en
cela fait que fon devoir. L ’empereur ne voulut plus
l ’écouter , 6c le chargea d’ injures 6c de menaces. Il
por ta même fes plaintes au pape de la condui te du
l é g a t , auifi-bien que du fecours que lep ap edon noic
auxLombards ; 6c le pape lui é c r iv i t pour fa juft ifi-
c a t io n une lettre , o n il dit en fubf lance:
in-iM- Etant obligez.à l imi tat ion du Sauveur de procurer
la paix , nous avons en v o y é en Lombardie un légat
pour reconcilier les peuples de cet te province
a vec vous , 8c entre eux-mêmes. Et l e deffein que
vous a v ie z d’y venir n ’a pas dû- nous détourner d’y
envo ïe r : puifque vous n’y v enie z , d i f ie z - v o u s , que
pour l ’ext irpat ion de l’heref ie, le fecours de la terre
fainte , le recouvrement des droits de l ’é g l i fe 8c de
L’emp i re , 8c le rétablilfement de la paix : ajoutant
q,u.e. VQUsneprétendiez.rien.£aire que par nôtre oon-
A n»h 3<î .
lxi.
Plaintes de
l’empereur &
jufti fi cation du
pape.,
Godf, Monm
iiij.é..
L i v r e L X X X . 141
feil. O r nous avons choifi pour cet te légat ion un
homme qui devoit être d’autant moins lu fp e é t , qu’il
a tout quit té pour s’é lev er à la pe r fef t ion de l'amour
divin : 8c fa patrie ni fa famil le ne d o iv ent point donner
d’omb ra g e , puifqu’ il y a renoncé en embraifant
la v ie religieufe. C e f tqu e la v i l le de P laifance etoit
oppofée à l'empereur. Enfin , ajoute le pape : Si vous
avez quelque reproche contre lui, nous fommes prêts
à vo u s en faire joilice.. La lettre eût du v ingt - t roi f ié -
tne d’Qétobre 1x36- •
Dans la même let tre le pape réfuté ce que l 'empereur
a vançoi t pour fa juftification a u fu je td e s en-
treprifes fur les églifes du roraume de Sicile -, 8c di t r
Encore qu’i l foit permis aux églifes de traiter par
échange a vec les ieigneurs , elles ne doivent pas être
contraintes à le faire a leur d e fa v a n t a g e ,. ni fans le
confentement du fuperieur, au préjudice du ferment
de ne pas aliéner les biens d égliie. Suppofé q u e vous-
conférie z quelques bénéfices vacans-..vous ne po u v
e z toutefois commet t re la charge des armes qui y eft
annexée, puifque c e f t un droit fpirituel dont u n
laïque n’ef ipas capable r ni fubftituer (d’autres t i tu laires
à ceux qui font vivans,8c n ont point-etc deft i-
tuez j ur idiquement . Suppofé que vous iuc e edie z aux
évêques morts pour la col la t ion des. bénéfices u vous
n’y avez pas plus de-pouvoir qu’eux , 8c nous ne perdons
pas en ce ca s ledro i t de conférer meme du v i vant
de l’évêque, les bénéfices dont il n’a pas diipofe-.
Il fernble que ce droit dont parle ici.le pape Grégoire-,,
foit la p révent ion fur les collateurs ordinaires.
• Le pape v ient enfuite au neveu du roi de T u n i s ,,
que l'emper-eur a voi t mis enpr i fon. Ce. prince Mur
S iij.
A n .H3<j>