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440 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
«-------------- Le pape apprit la mort de Frideric par une lettre
A n . i i j i du cardinal Pierre Capoche fon légat. Sur quoi
x x v - il lui écrivit en ces termes: Nous avons d’abord
Lettres du pape r/ N
pour le roïaumc penie de retourner a Rom e , comme nous oc nos
; dcsi.iie. f reres les cardinaux le defirons depuis long-tems j
jit>. Bain, 1x51. , r ^ / ' I l n, 1. mais depuis nous avons coniid ere, que nous ne
favons fi tout le roïaume de Sicile reviendra una-
nitnement au fcin de l’églife, ou fi quelques - uns
1| s’y oppoferont. C ’eft pourquoi nous vous mandons
de nous en informer au p lu tô t, afin que
nous fâchions fi nous devons être accompagnez
d’un grand corps de troupes. La lettre eft du
#.). vingt-cinquième de Janvier 1151. En même tems
il en écrivit une aux prélats, aux feigneurs & a
tout le peuple du roïaume de Sicile , qu’il commence
en invitant le ciel & la terre à fe réjoüir
de la mort du perfecuteur de l’églife , qui oppri-
moit depuis fi long temps leur liberté : ,il les fé-
licite d’en être délivrez &£ les exhorte à revenir
au fein de leur mere, fous la protection de laquelle
il leur promet la paix & la fûreté par-
faite. Il écrivit en particulier à Berard archevêque
de Palerme, &c auparavant de Bari : vieux
p ré la t, fingulierement attaché à Frideric, auquel
il avoit donné l’abfolution pendant fa maladie, &
avoit fait fes funérailles. Le pape le traite comme
un vieux pecheur endurci, l’exhorte à réparer
le fcandale énorme qu’il a donné à toute l’é-
glife , à faire penitence de fes crimes, & à les
réparer en ramenant les autres aü bon parti : fe
joignant à l’archeVeque de B a ri, que le pape en-
voïoit pour cet effet dans le roïaume. C ’étoit
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L i v r e q u a t r e - v i n g t - t r o i s i e ’m e . 441
Marin Filangeri, qui en î z i 6. avoit fuccedé à — —— ——
André fucceffeur de Berard dans le fiege deBari, A N. n ; i .
gî qui mourut cette année 1151. après trente-trois 7>
ans de pontificat.
En même temps le pape s’appliquoit a détour- x x v i .
ner les Allemans de l’obéiflance de Conrad.. Il kmagnc°Ur*A!l
en donna la commiffionà Jacques Pantaleon archidiacre
de L ie g e , à qui il manda de prendre «"■'f.21'*«
avec lui Thieri maître des chevaliers de Prufle,
qui favoit l’Allemand : d’aller trouver les ducs , les
marquis & les comtes de l’empire, les ramener à
l ’obéiffance de l’é g life , & les engager à rendre
hommage à Guillaume dé Hollande : la lettre eft
du dix-huiuéme de Février. Le pape chargea auffi #.«1 À
un frere Prêcheur de publier la croifade contre
Conrad avec l’indulgence de la terre-fainte, &
quarante jours d’indulgence pour ceux qui affif-
teroient à fes fermons. Et comme la Souabe étoit
l ’ancien patrimoine de C o n rad , il écrivit au peuple
de cette province en ces termes ; Vous devez
être affinez que la race de Frideric nous étant juf-
tement fufpede d’imiter la perfidie de fon pere &c
la tirannie de fes aïeux,elle n’aura jamais du con-
fentement du S. fiege ni l’empire, ni la principauté
de Souabe.
Enfin le pape écrivit à Guillaume comte d’Hol- »-Si
lande pour l’encourager à foutenir fes prétentions,
fans écouter les propofitions qu’on lui pourroit
faire au contraire ; & pour le foutenir il procura
fon mariage avec la fille d’O tto n d u cd c Brunfvic. Ali.sui.
Or le comte Guillaume avoit grand befoin d’ap- M«nh.par.p.()i\
pvti : il s’étoit engagé témérairement à accepter l’cm-
M m m iij