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AN.I2.39. pr^t ¿ ’aider l’évêque à la rebâtir. 8. L ’églife. Il ne
permet point de réparer l ’églife deSora. L’empereur.
Je permets de réparer l’églile , mais non pas de rebâtir
la ville qui a été détruite en vertu d’un juge- 1
ment.
p. L’églife. Ceux qui ont pris mon parti pendant
les troubles fontdépoiiillez de tous leurs biens & réduits
à quitter le païs. L’empereur. Ceux qui pendant
les troubles ont pris le parti du pape contre moi demeurent
en fureté dans le roïaume , fi ce n’eft ceux
qui en font fortisdepeur de rendre compte des charges
qu’ils ont exercées,ou d’être pourfuivis en juftice
au civi l ou au criminel. Or j ’entends qu’ils reviennent
en toute fureté, pourvu qu’ ils veuillent faire
raifon à ceux qui ie plaignent d’eux. 10. L’églife.
L'empereur retient en captivité le neveu du roi de
T u n i s , Sc ne lui a pas permis de venir versleS.fie-
g e , pour recevoir le fiaptême. L ’empereur. Le neveu
du roi de Tunis eft venu en Sicile, non pour êtrebap-
tiié , mais pour éviter la mort dont fon oncle le me-
naçoit. Il n’eft point retenu capt if , il fe promene
dans la Poüille ; & étant interrogé ierieufement s’il
vouloit être bapt ifé, i l l’aniéabfolument. Toutefois
s’il le veut être j ’en aurai bien de la joie , comme je
l ’ai déjà dit aux archevêques de Palerme & de Mef-
fine. i i . L’églife. L’empereur retient captifs Pierre
Sarrafin 8c le frere Jourdain. L’empereur. J’ai fait
prendre Pierre Sarrafin comme mon ennemi , qui
médifoit de moi à Rome 8c ailleurs, il n’eft point
venu pour les affaires du roi d’Angleterre , il en a
feulement apporté des lettres, par leiquelles ce prince
me prioit de lui pardoflïier s'il étoit pris. Mais
L i v r e L X X X I. xo3 ■
je n’y ai point eu d’égard,parce que le ro ine fça vo i t A n . i i .39
pas ce que cet homme machinoit contre moi. Quant
a fre re Jourdain , je ne l’ai point fait prendre , quoiqu’il
m’eût diffamé dans fes difcours: mais quelques-
uns de mes ferviteurs qui connoiffent les moeurs 5c
les artifices de ce religieux font perfuadez que fon
féjourdans la marche Trevifane ôc la Lombardieme
feroit préjudiciable: c ’eftpourqu'oi j ’ai donné ordre
de le délivrer, en donnant caution de ne point s’arrêter
dans ces provinces.
i z. L’églife. L’empereur a excité â Rome une fe-
dition, par laquelle il prétendoit en chaffer le pape
Scies cardinaux, Sc détruire les prérogatives du faint
fiege. L’empereur. Je n’ai point excité â Rome de fe-
dition contre l’églife. Mais j’ai mes ferviteurs à Rome
comme ont eu mes predeceffeurs ; Sc comme il eft
quelquefois arrivé que lés fenateurs élus par le crédit
de leurs ennemis ont voulu leur nuire, j ’ai pris leur
défenfe. Le trouble a été quand on a élu un fenateur
par les fuffrâges communs. 13. L’églife. Il a fait arrêter
l’évêque de Paleftrine légat du faint fiege. L’empereur.
Je ne l’ai point ordonné, pas même en fonge :
quoique j ’euffe eu raifon de le fa i r e , puifqu’il' eft
mon ennemi , Sc qu’il a révolté contre moi une grande
partie de la Lombardie. 14. L’églife. L ’empereur
arrête l’affaire delà croifadeâ l’occafion de íes différends
avec quelques Lombards, fur lefquels le pape eft
prêt de lui faire donner fatisfaétion. L’empereur.J’ai
plufieurs fois remis l’affaire de Lombardie entre
les mains du pape fans en avoir tiré aucun avantage.
La première fois les Lombards furent condamnez
âfournir quatre cens chevaliers, que le pape en