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--------------pereur Frideric humilié par les conjurations formées
A n . 1146. contre lui en Allemagne & en Italie, donna pouvoir
umh. Tar.f. au j trajter fa paix avec le pape comme médiateur,
à ces conditions. Frideric offrait d’aller à la terre
' fainte , y pafferle refte de Ces jours, 8c faire tous Ces
efforts pour regagner entièrement le roïaumede Jeru-
falem,à condition que le pape lui donneroit une pleine
abfolution 8c couronnerait empereur fon fils à fa
place. A cette propofition le pape répondit : Combien
de fois a-t’il fait des promeffes autant ou plus avanta-
geufes, même confirmées par ferment ; 8c non feulement
il ne les a pas accomplies, mais il a fait enfuite
pis que devant ? Puis regardant humblement le roi, il
ajoûta : Sire, il ne s’agit pas ici feulement de mon intérêt,
mais de celui de toute la Chrétienté. Confiderez
combien de fois nous avons appellé-Frideric afin de le
reconcilier, faifant attendre tout le concile ; 8c il n’a
pas voulu venir, non plus que tenir fes paroles 8c fes
fermens. Il s’eft ôté toute créance.
Le rai répliqua : Seigneur ne faut-il pas fuivant l’évangile
tendre toûjours les bras à celui qui demande
mifericorde : Regardez lesfâcheufes circonftances du
tems. La terre fainte eft en danger, 8c il n’y a point
d’efperance de la délivrer , fi nous ne nous rendons
favorable ce prince, qui eft maître des ports, des iiles
8c de tant de païs maritimes, 8c qui fait tout ce qui
peut nous être utile pour notre voïage. Il fait de grandes
promeffes : je vous prie 8c vous confeille de les accepter,
tant pour moi que pour tant de milliers de
pelerins, qui attendent un paffage favorable, ou plutôt
pour toute l’églife. Recevez un prince qui s’humilie
, 8c imitez la bonté de celui dont vous êtes le vi-
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caire fur la terre. Le pape fe redreffant perfifta dans ■ -
fon refus ; 8c le roi fe retira indigne de fa durete. Il y A n . 12.46.
a toutefois apparence que ce fut en cette entrevue que Mmh.iunf.
le pape accorda au roi pour les frais de fon voïage d’ou-
tremcr la dixième partie de tous les revenus ecclefiaf-
tiques de fon roïaume ; 8c il obtint plufieurs décimés
femblables pendant fon rcgne.
Guillaume de la Brouë archeveque d e Nar onn , concîiedc Bc-
qui l’année précédente avoit fuccedé à Pierre Amelin,
tint un concile à Beziers cette annee 1146. le dix-neu- «*.
viéme d’A v r i l , qui étoit le jeudi après 1 oétave de Pa-
ques„, où fe trouvèrent huit évêques fes fuffragans,
Raimond de Touloufe,Clair de Carcaffonne,Berenger
d’Elne, Guillaume de Lodéve, Pierre d’Agde, Raimond
de Beziers, Raimond deNifmes 8c Ponce dU z e s ,a v e c
les abbez 8c les autres prélats de la province. En ce
concile on publia quarante-fix articles de reglemens,
dont les quinze premiers regardent les heretiques, &
font répctez la plûpart des conciles precedens : plu ~
fieurs font faits en exécution du concile de Latran fous
Innocent III. plufieurs pour la confervation des droits
de l’églife.
A ce concile s’adrefferent les freres Prêcheurs, înq
u i f i t e u r s dans les provinces d A r le s , d A ix , d Embrun
8c de Vienne , établis par autorité du pape , 8c
ils demandèrent aux prélats leur confeil touchant la H
conduite qu’ils devoient tenir dans l’exercice de leur
commiffion. Sur quoi le concile par ordre du pape
leur donna un grand règlement de trente-fept articles,
femblable à celui qui avoit été donne en pareil cas
onze ans auparavant par le concile de Narbonne.en | | g H l
113t. 8c ce font les fondemens de la procédure ob-
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