
^ 304 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
N/tng. Du-
chef ne» to. 5. p. 5 + u
C h : S. DUn.
Spicil. te. t . p.
qU^ le famedi avant la fainte Luce , c’eil-à-dire , le
xt*~jr n. i . , | f , . .
dixième de Décembre , 6c on le jugea bien-toc en
grand danger. La nouvelle s'en étant répandue jetta
les François dans une extrême affli&ion : car ce princ
e , quoiqu’il n’eût pas encore trente ans , étoit déjà
regardé comme le protedeur de la religion. Plufieurs
prélats Si plufieurs feigneurs accoururent à Pontoife;
& après avoir attendu deux jours, voyant croître la
maladie du ro i , i ls envoyèrent à toutes les églifesca-
thedraLes, afin que l’on fift pour lui des aumônes, des
prières 6c des procefllons. La maladie étant venue à
tel poinc que les médecins défefperoient de fa vie ,
lui 8c la reine fa mere prièrent Eudes Clement abbé
de S. Denis de tirer les corps des SS. martyrs de leur
caveau 6c les mettre en évidence h car après Dieu 8c
lafainte Vierge le roi y avoit fa principale confiance.
L’abbé alla donclejeudi avant N o ë l , c’eft-à-dire , le
vingt -deux ième de Décembre faire orner l’églife
comme aux fêtes les plus folemnelles-; & le peuple de
Paris l ’ayant appris s’y rendit en foule. L ’élévation des
porps faints fe fit le lendemain vendredi en préfence
de Charles ou Pierre Chatlot évêque deNoïon, 8c de
Pierre de Cuiffi évêque de Meaux. On mit leschaifes
fur l’autel , puis on les porta en procelfion dans l’églife
8c le cloître,marchant nudspieds,8c répendant
beaucoup de larmes , 8c de ce jour le roi commença à
fe mieux porter.
Il avoit été à la derniere extrémité, 8c fi bas qu’une
des dames qui le gardoient le croyant paifé lui voulut
couvrir le vifage d’un drap : mais une dame qui
étoit de l’autre coté du lit ne le voulut point fouffrir,
p. 1*. ni qu’on l’enfevelît , difant qu’il étoit encore en vie»
L i v r e L X X X I I . 305
Sc là-deifus la parole lui revint. On l ’avoit crû more
jufqucsà Lion , où le pape en fut ienfiblement affligé.
Le roi étant revenu à l u i , demanda l’évêque de Paris,
8c quand il fut venu , il le pria de lui mettre fur l’é paule
la croix de pelerin pour le voïage d’Outre-mer.
Les deux reines fa mere 6c fa femme, le prioient d’attendre
qu’il fût entièrement guéri, 6c qu’alors il feroit
ce qu’il lui plairait : mais il déclara qu’il ne prendrait
aucune nourriture qu’on ne lui eût donné la croix ; 6c
l ’évêque de Paris n’ofant le refuferlalui attacha fondant
en larmes , auffi-bien que l’évêque de Meaux 8c
tous les autres qui étoient préfens. il remit à deux ans
l’accompliiTement de fon voeu ; mais fi-tôt qu’il fut
guéri , il écrivit aux Chrétiens d’Outre-mer pour les
encourager : leur mandant qu’il étoit croifé , 6c qu’ils
défendilTent vigoureufement leurs villes 6c leurs for-,
terefTes, jüfquesà ce qu’il allât à leur fecours
Ils en avoient plus de befoin que jamais, dans la
defolation de la terre fainte caufée par de nouveaux
barbares inconnus aux Chrétiens jufques alors. Les
auteurs du tems les nomment diverfement, mais plus
generalement Corefmiens; 6c l’opinion la plus vrai-
fqmblableeitqu’ils venoient dupais de Coüarzem au
Nort de la Corafane. Le prince de cette nation nomme
fultan Mahomet Coüarzem-fchah ayant été dé-
poifede parGinguifcan environ vingt-trois ans auparavant
6c le pais ravagé, ce peuple demeura erranr,
cherchant des terres où il pût fubfiiter; 6c il vint juf ques
a Jerufalem de la maniéré qui efl: racontée dans
une lettre écrite d’Acre le vingt-cinquième de N o vembre
1x44. par Robert patriarche de Jerufalem ,
Henri archevêque de Nazareth 6c d’autres prélats du
Tome X V I I . Q j j
A n . 1144.
Duchefne. p.
487. Chr, Sen.
to. 3. Spicil. p. 368 S a n u t * p .
Z17.
X I X .
C o r e G n i e n s à
J e r u f a l e m .
Bibl. Or ent.'p»
I o o i.
v.Sanut p . z i j .
ap.Matth Fur»
p. 5)6.