
A n. 1240.
Vita r. i i . ap.
Sur. i 6,'Nod,
Matth. Tarif»
p, 486.
i j o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
établi il s'appliqua à la le&ure , à la priere continuelle
8c auxjeûnes : ilécrivoi t des livres de fa main;
8c quelquefois il alloit prêcher dans les lieux voifins.
Après avoir demeuré quelques jours à Pontigni épui-
fé d’abftinence ôc confirmé d’affliétion , il tomba
grièvement malade pendant les chaleurs de l ’efté ; 8c
par le confeil des médecins pour être en meilleur air
il fe fit tranfporter à Soiify monaftere de chanoines
réguliers près de Provins. Pour confoler les moines
de Pontigni affligez de fon dépa r t , il leur promit
de revenir chez eux à la fête de faint Edmond roi
d’Angleterre 8c martyr, c’eit-à-dire, le vingtième de
Novembre. Cependant il apprenoit toujours demau-
vaifes nouvelles d’Angleterre, entre-autres que tous
ceux qu’il avoic excommuniez avoient étéabfous par
le légat.
Sa maladie qui étoit une dyifenterie continua à
Soifly 8c augmenta de telle forte , qu’il connut que
fon dernier jour étoit proche. Alors s’étant fait apporter
le corpsde N. S. il étendit lesfriains, 8c lui dit
avec une grande confiance: C ’eft vous , Seigneur,
en qui j ’ai cru, que j'ai prêché, que j ’ai véritablement
enfeigné, 8c vous m’êtes témoin que je n’ai cherché
que vous feul fur la terre. Les aflrftans croïoient que
fon efprit s’égaroit : car il parloir comme s’il eût vù
devant lui J. C. crucifié. Après avoir reçu le viatique
il fut toutle jour dansune telle joïequ’il ne fembloit
pas malade , 8c il parut de même quand il eue reçu
1 Extreme-onëtion. Enfin il mourut le feiziéme de
Novembre 1240. On ouvrit fon corps 8c on lailfa
a Soifly fon coeur ôc fes entrailles : puis on porta le
corps à Pontigni, où il arriva le jour de S. Edmond
L i v r e L X X X I . 251 — —
fuivant fa promefle. Il y fut enterré 8c il fe fit plu- •I 1 4°-
fieurs miracles à fon tombeau. Il eft connu dans le siW<PPi
* païs fous le nom de S- Eme ôc fa mémoire y eft en fin- **• s-1- s8j-
I guliere vénération, llrefte de lui un traité de pieté,
I intitulé le miroir de l 'ég l ife, qu’il compofa pour l ’é-
■ dification des moines de Pontigni.
L’empereur Frideric poufloit toujours la guerre en .V J
I Italie, ou il aflieeeoit Faïence ; 8c au mois de Novem- fegucrre-
I I • 1 î rT 1 r ’ 1 • i Rie» S.Gertn.p* ■ bre 1240. il chaila de Ion roïaume de Sicile tous les i°5s-
I freres Prêcheurs 8c les freres Mineu r s , n’en laiflanc
I à chacune de leurs maifons que deux pour la gar-
■ der , encore falloit-il qu’ils fuflent natifs du roïaume.
Deux frebes Mineurs Siciliens étant venus fe
plaindre à frere Gilles d’Aflife que Frideric les avoit ms. «p. v„d:r,g.
É chaffez de leurs païs, il leur dit : Vous avez tort de l’
I parler ainfi. Des freres Mineurs ne peuvent être chaf-
■ fez deleur patrie, puifqu’ils n’en ont point fur la ter-
j re, étant hors du monde ils ne fe mettent pas en pei-
I ne où ils demeurent dans le monde , n’ayant aucun
I lieu qu'ils puiflent appellerleleur: leur patrie eft par
I tout. Vous avez donc péché contre Frideric quoiqu
il foit grand pécheur , vous l’avez calomnié , il-
vous a plus fait de bien que de mal ; vous donnant
I occafion de mérité, fans vous oter votre patrie. Ainfi
I parloir ce vrai difciple de faint François.
Des 1 année 125 9. lepapeavoïc envoie le cardinal
Jean de Colomne en qualité de légat dans la Marche °;j>
J d Ancone, pour s’oppofer à Hents qui y étoit entré
B av.ee une armee au nom de l’empereur fon pere : mais
j ce cardinal mal fatisfait du pape le quitta , prit le
parti de. l'empereur au mois de Janvier 1141. ôc fix
nrois après quitta Rome Se prit plufieurs places fur f. iojj.iojî.
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