
r r la tonfure prendra garde principalement que celui
A n . i i ; 3 . qUi l’a demandé fo it âgé de v in g t ans, & qu’il fepre-
..j. fente par dévo tion & non par fraude. Les clercs qui
tiennent boutique , qui trafiquent p u b liq u em en t,
qui exercent des arts mécaniques, travaillent a la
journée , ou ne portent point l’habit c lé r ic a l, ne
joüiront ni de l’exemption des tailles, ni des autres
privilèges de clericature. C ’eft qu’on fe plaignoit
hautement de l’abus de ces p r iv ilèg e s , & de l’e x -
tenfion de la jurifdiéf ion ecclefiaftique. O n n’adjugera
point aux Juifs en jufticeles ufures. O n permet
au fénéchal de Beaucaire , d’arrêter les clercs
pris en flagrant d é l i t , pour rap t, homicide, incendie
& crimes femblables, à la charge de les remettre
à la cour de l’évêque. Je crois vo ir ici le commencement
du cas privilégié.
, 1 1; En Angleterre A r lo t foûdiacre &i notaire du pa-
Arlot no ice en o i r r • » JX v . J ’
Angleterre. p g } arriva a Londres la iemaine lam te , c e it a-cure ,
M«tth. tarif, ygfs la fin de Mars 1158. & q u o iq u il n e u t po intle
titre de lé g a t, il marchoit à grand tra in , accompa-
4p.tain. 1257. gn é de v in g t chevaux. Sa conjmiifion dattee du
p'*'- douzième Décembre p récèd ent, & adreflee au roi
d ’Angleterre portoit, qu’il avoir pouvoir de donner
à ce prince un délai jufques au premier jour de Juin ,
pour l’entreprife du roïaume de S ic ile , le déchargeant
pour le paffé des cenfures qu’il avoir encourues
, faute d ’accomplir fa promette. Aprèsle Ho c-
d a i , c’eft-à-dire , le fécond mardi d’après P âques,,
le roi Henri tint un parlement à L ond re s , ou entre
autres affaires importantes, on traita celle de S ic ile ,
fur laquelle Ar lo t vou loit avoir une réponfe pré-
i^aub. tarif. C1fe_ demandoit de plus une très-groife fomme
L i v r e QpSATRE-VlN.eT-QUATRIE*ME.
d ’a rgent , à laquelle le pape s’étoit o b lig é pour le '
roi envers des marchands.
A r lo t fu t fu iv i de près par Manfuet de l’ordre des ?• su.
freres Mineurs , en vo ie auifi par le pape à fo llic i-
tation du ro i. I l étoit chapelain & pemtencier du vn“r^ -
pape , & a vo it de grands pou voirs, jufques à commuer
les voeux de toutes les perfonnes qui appartenaient
au roi <k abfoudre les excommuniez , les
fauifaires & les parjures , ce qui encourageoit plu-
fieurs à mal fa ire , par la fa cilité du pardon. C om me
le r o i , preifé par le pape , demandoit inftam-
ment à fon parlement de quoi s’acquitter , les fei-
gneurs d’Angleterre lui répondirent : N ou s ne pouvons
n ous épuifer tant de fois pour uneentreprife
téméraire, formée fans notre confeil. Vou s d eviez
fuivre l’exemple du prince Richard votr.e frere ,
qui refufa le roïaume de Sicile quand le pape le
lui offrit par le do&eur A lb e r t. I l confidera la
quantité d’états differens qui féparent l’Angleterre
de la Poüille , la mer , les montagnes, la diftan-
çe des lieux , la diverfité des langues ; & ce qu’il
craignoit le p lus, les chicanes de la cour de R om e ,
& l’infidélité des Siciliens. T o u te fo is pour ne pas
paraître ingrat envers le pape, il lui repondit, qu il
accepterait fon o ffre , s’il lui donnoit tous les croi-
fez pour troupes auxiliaires, à quoi Nocera habitée
par des infidèles ferviroit de prétexte h o n n ê te , s’il
fourniffoit de plus la moitié des frais de la guerre,
& lui d onnoit quelques places pour lui fervir de retraite
en cas de befoin. La conclufion fu t que les
feigneurs refuferent au roi le feçours d’argent qu il
leur d em and o it; mais les prélats n’oferent parler.
K k k k ij