
A n . xi/o.
A lb . St ad. Chr.
Spinel,
Rie or d. Malefp.
*.144.
Anonym, to• 9.
'V^hel. p. 7J4;
4 5 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;1
le d’Angleterre : refervant le comte de Catane à
fon p e t it- fils Conradin-, qui venoit de naître à
Conrad , ôc la principauté de Tárente qu’il avoit
donnée à Mainfroi fon bâtard. Il choifit pour lieu
de fa fépulture Palerme ou plutôt M on tréa l, où
étoient enterrez les rois Normands. L’empereur
Fridericfe prépara encore à lam o rtp a rl’abfolution
que lui donna l’archevêque de Palerme.
Le neuvième de Décembre, on le croïoit hors
de péril ; & le douze au fo ir , il difoit, qu’il -voii-
lo it fe lever le lendemain matin. Mais ce jour-là
qui étoit le jour de fainte Luce treizième de D é cembre
, on le trouva mort. Le bruit courut depuis
que Mainfroi l ’avoit étouffé en lui mettant
un oreiller fur le v ifa g e , pour fe rendre maître
de fon tréfor qui étoit g ran d , ôc du roïaume
de Sicile. L’empereur Frideric vécut cinquante-
deux ans : dont il fut cinquante-un roi de Sicile ,
trente-huit roi de Jerufalem, & trente-trois empereur.
Il mourut en un lieu nommé Florenzola,
d’où on le tranfporta à Tárente pour paffer en
Sicile. On le portoit dans une litière couverte
d’un drap de foïe rouge ôc environnée de deux
cens Sarrafins à pied qui étoient fes gardes du
corps, & de fix compagnies des gendarmes à cheval
: il étoit fuivi de quelques feigneurs vêtus de
deüil & des fyndics des villes. Il fut enterré magnifiquement
à Montréal par les foins de Mainfro
i.
C ’étoit celui de tous fes fils que Frideric avoit
le plus aimé , quoiqu’il ne fut pas legitime : il l ’a-
voit élevé à fa cour & avoit pris plaifir à l’inftruife
: auffi ce jeune prince étoit-ilbien fait de fa p e r - jj
fone , fpir itu e l, gracieux ôc naturellement a im a - A n . iz / i .
ble. Il n’avoit que dix-huit ans à la mort de l’em-y
pereur fon pere : toutefois il fe conduifit fi bien
qu’elle ne produifit aucun changement notable : il
conferva fes officiers ôc ceux qui compofoient fon
confeil. Il écrivit d’abord au roi Conrad qui étoit
en Allemagne, pour lui donner part de la mort de ^ '
l’empereur leur pere, ôc dans cette lettre il dit en-
tr’autres chofes : Se trouvant menacé de m or t, il
a par fon teftament humblement reconnu leglife
Romaine pour fa mere, comme zélé pour la foi
catholique ; ôc a ordonné de réparer entièrement
les torts qu’il pouvoir avoir fait aux églifes contre
fon intention. Mainfroi exhorta Conrad a
venir au plutôt remplir les fouhaits de tous fes fu-
jets. Cependant il marcha vers Naples dès qu’il eut
appris la mort de fon pere : mais étant à Monte- M.spi..
fo feolo qui n’en eft qu’à dix lieue s, il apprit que
le pape Innocent avoit envoie à Naples ôc a toutes
les villes du roïaume , leur défendre de rendre
obéiffance à aucun autre qu’au S. fiege, parce que
le roïaume lui étoit dévolu. Mainfroi envoïa donc
à Naples le comte de Caferte pour fçavoir l’intention
des habitans : il y vint le feptiéme de Janvier,
& ils lui dirent clairement, qu’ils s’ennuïoient
d’être fi long-temps frappez d’interdit ôc d’excommunication
, ôc qu’ainiï ils étoient réfolus de ne
prêter obéiffance à perfonne , s’il ne venoit avec
l’inveftiture ôc la benediéâion du pape. Le comte
de Caferte paffa delà à C a p o u ë , ou on lui fit la
même réponfe. . .
M m m i j .