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9 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
pereur pour0b t enir 1 a p e r.m i ifi o n de fe retirer. Mais il
envoia les fonder fi on ne pouvoir point trouver quelque
accommodé ment pour faire la paix entre l’égli-
fe Romaine .ge la Grecque, ils dirent à fon envoïé:
•Quand nous ferons devant l ’empereur nous fçavons
ce que nous devons lui répondre, il les fit-donc venir
au palais le lendemain ; 8e leur dit r Quand les rois
ou les princes ont quelque différend fur une place ou
fur une province , .c’eft I’ufa-ge que chacun ¡relâche
quelque chofe de fes prétentions, .pour parvenir à la
paix- C ’eft ainfi , ce .me femble, qu’il en faut ufer entre
vôtre églife Se la nôtre. Il y a deux .queftions, de
la proceffion du S. Efprit & de l’Euchariftie , fi vous
voulez la paix , relâchez-vous fur l’une des deux.
Nous approuverons 8î révérerons vôtre faint Sacrement,
abandonnez-nous vôtre fymbole ; dites-le
comme nous , en retranchant vôtre addition puiff
qu’elle nous fcandalife. Ils répondirent ; Sachez que le
pape 8e l’églife Romaine ne retranchera pas un ïota
de fa foi, & de cequenous difonsdansnôtre fymbole.
Et comment donc reprit l’empereur , pourrons-
nous faire la paix ?-Les nonces répondirent : Si vous
en vouLez fçavoir la maniéré, la voici : Vous devez
croire fermement Se enfeigner aux autres qu’on peut
cotifaccer le corps de N. S. avec des azymes comme
avec-duspain levé ; & condamner & brûler tous les
livresque les vôtres ont écrit au contraire. Qnantau
faint Efprit , vous-devez croire qu’il procédé du Fils
comme du Pere., Sc il eft neceftaire de l’enfeigner au
peuple; mais le pape ne -vous obligera pas à le chantera
vôtre fymbole fi vous ne voulez ; feulement tous
leslivres écrits au contraireferont condamnez & brû-
L i v r e L X X X. 9 «
lez. L’empereur fut extrêmement choqué de cette ré-
ponfeôc dit : Je ne voi point demoïen depaix ; il af-
fembla donc les prélats , 8t leur rapporta ce que les
nonces lui avoient dit. Les Grecs en furent indignez
contre les nonces, Si cherchèrent à les confondre par
quelque artifice.
Le mercredi de la troifiéme femaine d’après Pâques,
qui étoit le dixième de Mai , les nonces furent avertis
de fe trouver le lendemain au concile, pouren voir la
conclufion, Se fe iéparer amiablement les uns des autres.
Ils trouvèrent que laféance étoit chez le patriarche
dans une grande falle remplie d’une foule de peuple
à portes ouvertes. Quand ils furent aiïïs le patriarche
dit:Tant que Nous avons efperé la paix nous
vous avons témoigné toute forte d’affeéfion ; maintenant
fruftrez dé nôtre efperance, écoutez-nous
paifiblement,8e cette feule journée confommera l’affaire.
10. Mai.
Vading• 12330
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conc. p. 464. C .
Puis il ajoûta ¡.Vous nous avez donné par écrit,
lacréatice de l’églife Romaine, nous l’avons vûë &c
nous voulons la publier dans nos provinces. Mais parce
qu’elle nous eft inconnue , nous voulons que tout
le monde l’entende; en êtes-vous contens ? Les nonces
répondirent: Nous en fommes contens, ôenous'
fouhaitons que vous 8e toute l’égliie Orientale con-
noiffe Sc fuive la foi de l’églife Romaine.
AN.1Z34.
Alors un Grec fe leva au milieu du concile, tenant:
un grand papier, où il lut la profeifiôn de foi des.
nonces ; mais avec quelque altération, qu’ils relevèrent.
Car il y, avoir des expreffions queles Grecs n’a—
Voient pas entendues. Après cette leéture, les Grecs
citèrent quelques paffages des peres en faveur de leur
opinion ; premièrement du pape S. Damafe, qui dit ; :