
4 jo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
' ~ avoit été tu é , ils fu rent fo r t, décriez , ils s’éle-
A n . i z j i . verent eux-mêmes contre celui qui les avoit réduits
, & le mirent en pièces. Plufieurs de ces
Paftoureaux étant défabufez fe croiferent dans les
réglés par penitence , & paiTerent à la terre fainte
au fervice du roi S. Louis. Aiiifi finit cette réduction,
la plus dangereufe , au jugement des hommes
rages, qui Lut arrivée depuis le temps de Mahomet.
Comrmmxmenc ' he pape Innocent étoit toujours à Genes, d’où
«ic nint Piene de i] écrivit à Pierre de Verone &c à Vivien de Berve
ron e . i 1» i i c t» % t I | . eame tous deux de l’ordre des rrcres Prêcheurs
*/>. Ratn. n. 33. D N # r \ r\ •« \r
une lettre qui porte en iubftance : Dieu aïant délivré
fon églife de la tyrannie de Frideric jadis empereur,
qui troubloit la paix en Icalie particulièrement
, 8c fa vonfoit l’hérefie : nous~avons re-
folu d’y fortifier l’inquifition avec d’autant plus
de foin que le mal eft plus près de nous. C ’eft pourquoi
nous vous mandons de vous tranfporter à
Cremone, 8c d’y travailler efficacement à l’extirpation
de l’hérefie, après avoir tenu un fynode
diocefain. Ceux que vous en trouverez infe&ez
ou diffamez, 8c qui ne fe foùmettront pas abfolu-
ment aux ordres de l’églife, vous procéderez contre
eux félon les canons, implorant, s’il eft necef-
fa ire ,le fecours du bras feculier. Si quelques-uns
veulent abjurer l’hérefie, vous leur donnerez l’ab-
folution après avoir confulté l ’évêque diocefain :
prenant les précautions neceffaircs pour vous affu-
rer de la fincérité de leur converfion. Et parce que
nous délirons fur toutes chofes le progrès de cette
affaire, nous voulons que vous déclariez haute-
L i v r e Q U A T R E - V I N G T - T R O I S I E ’m E . 4 JI
m en t , que fi quelque ville ou communauté, quelques
grands ou autres perfonnes puiffantes y apportent
quelque empêchement : nous emploierons
contre eux le glaive de 1 eglife , & appellerons les
rois, les princes & les autres croifez pour les pour-
fuivre : puifqu’il eft plus important de défendre la
f o i ‘auprès qu’au loin. La lettre eft du treizième de
Juin i z j i .
Pierre à qui cette lettre eft adreffée, étoit né
à Verone de parens hérétiques, Comme étoit pref-
que toute fa famille. Il naquit vers l’an izotT. &
à l’âge de fept ou huit ans, comme il revenqit de
l ’école , fon oncle qui étoit hérétique lui demanda
ce qu’il avoit appris. L ’enfant répondit, qu’il y
avoit appris le. fym b o le , qui porte que Dieu eft-
auteur des chofes vifibles comme des invifibles.
Son oncle lui voulut faire dire que ce n’eft pas
Dieu qui eft l’auteur des chofes vifibles, car ces
hérétiques étoient des Manichéens : mais l ’enfant
demeura ferme à dire ce qu’il avoit lû. L ’oricle
rapporta ce qui se toit p a ffé a fon frere pere du
petit Pierre , 8c lui voulut perfuader de le retirer
de l’école. Car je crains, âjoûta-t’i l , que quand il
fera plus inftruit il ne paffe à la proftituée l ’éghfe
Rom ain e , 8c ne détruife notre religion. Le pere
ne laiffa pas de faire achever à Pierre l’étude de la
grammaire , 8c quand il fut plus grand il l’envoïa
continuer fes études à Bologne. Là il réfifta aux
tentations contre la pureté qu’il conferva entieré ’
& entra dans l’ordre des freres Prêcheurs fous fainr
Dominique, 8c par conféquent à l’âge de quinze
oufeizeans . ■ E S N
A n . t z j i .
V it a ap. Boll. 29;
Apr. to. xi . 688,