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438 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
i breufe fuite 8i Un grand appareil, faifant parade
A n . 1x49. dés otnemens d'imperatrice quelle portoit. Mais
avant qu elle entrât dans le veftibule Nicephore fit
fermer en dedans la porte de 1 e g life , ne croïant
pas devoir permettre qu’une perfonne fi indigne ,
contre laquelle il s’étoit hautement déclaré de vive
voix Si par- écrit , profanât ce faint lieu par fa pre-
fen c e , principalement pendant le faint facrifice-
que l ’on celebroit alors.
Marcefine fè fêntic cruellement offenféfe de ce
traitement, Si entra dans une furieufe colere, qui
fut encore échauffée par les courtifans fes flateurs.
Elle retourna donc vers l’empereur , lui reprefen-
tant l ’affront qu’elle avoit reçû Si qui retomboit
fur lui-même, Si l ’excitant de tout fon pouvoir à
en tirer vengeance : en quoi elle étoit merveilleu-
fement fecondée par les courtilans qui s’accommo-
doient au temps. Mais l’empereur fentoit depuis
long-temps de euifants remors de la vie fcandaleu-
fe qu’il menoir avec Marcefine, Si attendoit que
D ieu lui fit la grâce de le tirer par lapenitence d’un
fi miferable état. C ’eft pourquoi quand fes courtifans
le preffercnt de vangcr l’affront fait à Marcefine,
il répondit fondant en larmes Si jettant un
profond foupir : Pourquoi me pouffez-vous à punir
un homme jufte ? Si j’avois voulu vivre lans
honte Si fans reproche, je n’avois qu’à conferver
en fon entier la dignité impériale ; mais puifque je
me fuis couvert d’infamie Si l’empire même, il eft
jufte que j’en fouffre la peine Si que je recueille le
früit de mes pechez.
Nicephore Blemmyde qui appreamment ne fa-
L i v r e q u a t r ë -v i n g t -t r o i s i e ’m e . 4 3 9
vo it pas la difpofition de l’empereur, Si qui vo ïo it ------
les fuites que fa fermeté devoit naturellement A n . 1x49,
avoir, crutàproposdc s’en juftifier dans le public ;
Si écrivit une lettre circulaire,- où après avoir ra- MUt- de
conté le fait &c exagéré l’infolence de Marcefine, G. Acrop. p*
il reprefente le refpeèt que l ’on doic:aux loix de
Dieu Si de leglife ; Si que fes miniftre les doivent
obferver avec un courage- invincible , fans être
ébranlez par aucun refped humain , ni touchez de
crainte ou d’efperancc, finon.pour les peines,ou
les récompenfes étemelles.
L ’empereur Fridcrie étoit retourné en Poüille xv.
où il tomba grièvement malade cette année 1x49.
Si les médecins lui confeillerent une-purgation , mmA. î„ ri;,
puis un bain préparé exprès pour fon mal. Or le p' 661‘
doèfeur Pierre des Vignes confident de Frideric
avoit auprès de lui un médecin , qui fut chargé de
préparer la médecine Si le b a in , Si par le confeil
de Pierre y mêla du poifon mortel. Les ennemis
du pape d ifoien t, qu’il avoit porté Pierre à ce crime
par prefens Si par promeffes. Frideric fut averti
du complot ; Si quand le médecin vint avec
Pierre lui prefenter le breuvage, il lui commanda;
d’en boire le premier, aïant mis des gardes derrière
afin qu’ils ne puffent échapper. Le médecin
furpris Si effraie feignit de faire un faux pas, Si
fe laiffant tomber en devant répandit la plus grande
partie du bruvage ; mais Frideric fit donner le
peu qui reftoit à des criminels condamnez qui
moururent auffi-tôt. Il fit pendre le médecin Si
aveugler Pierre des V ig n e s , Si après l’avoir promené
en plufieurs villes d'Italie il le livra aux Pi