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45 1 ; H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ."
— 1 8c des maifons, nous vous recevons, nous v o u s '
A n . 1151. nourriiTons & vous entretenons. Quel bien vous
fait le pape ? il vous fatigue 8c vous tourmente : il
vous fait les receveurs de fes impôts 8c vous rend
odieux à vos bienfaiteurs. Ils s’excufoient fur l’o-
béiifance qu’ils lui devoient.
Vers le commencement de l’an 1151°. le pape
écrivit au roi d’Angleterre, pour lui perfuader d’aller
au fecours du roi de France à la terre fainte,
ou s’il n’y alloit pas en perfonne , du moins, qu’il
n’empêchât pas ceux qui vouloient y aller. Ce qui
fervit de prétexte à ce prince pour exiger de nouvelles
taxes des Juifs de fon roïaume. Vers la fête
de Pâques il aifembla à Londres tous les feigneurs
croifez pour délibérer fur le fecours de la terre
fa in te , & le jeudi de la fécondé femaine après
Pâques il fît prêcher folemnellement la croifade à
Oüeftminfter, mais il s’y trouva peu d’auditeurs
à caufe de l’indignation contre les e x a tio n s de la
cour de Rome : car le roi fous prctexte de ce voïage
qu’il ne fit p oint, avoir déjà obtenu du pape une
décime pour trois ans fur le clergé 8c le peuple de
fon roïaume. C e qui l’avoit fait foupçonner de
n’avoir pris la croix que pour cet effet. Toutefois
il jura de partir de la S. Jean en trois ans, & fit ce
ferment mettant la main à la poitrine comme les
prêtres, puis fur les évangiles, mais les affiftans ne
s’y fièrent pas davantage.
Pour exciter à la croifade d’outre-mer le pape
ajoûta de nouvelles grâces à l’indulgence plemere:
donnant pouvoir à l’évêque d’Avignon d’abfoudre
ceux qui avoient frappé des clercs ou brûlé des
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Rtin. n> z6>
L i v r e q j j a , t r e - v , i n g T - t r o i s i e ’m. e . • 4 5 7
é g h fe : de difpenfer les derc.sdes irrégplaritez qu’ils — — = = s
avoient encourues : permettre aux bâtards dcTC.ce* A n . ,
voir lés ordiès- facrez ôc des bénéfices : commuer
au yoeu de la croifade tous les autres voeux,. excepté
celui de leligion. La lettre c il du treizième
de Février i x j i . C ’ctf ainfi qu’on prodiguoit les
di fpenfes au pré judi ce de la d i l c ip l ine. ^
Dès l’année précédente pendant que le pape étoit
à Milan, il. avpit repris Lodi auparavant attache au &d’Am.
parti de. Frideric, jufques-la que; le pape Gregoir.e f.
IX . l’avoit privéctdc l’éyçchei, pour avoir commis,
de grands excès contre,des eçclefiafliqucs 8c des religieux,
& même avoir brûle un frere Mineur.
Ottobel alors évêque de Lodi fu t tellement affligé,
de voir fa ville ainfi-dégradée, qu’il en mourut de
déplaifir l’an 1141- & il n’eut point de fucceffeur
pendant dix ans. Mais enfin la ville étant rentree
en grâce auprès d’innocent I V . il lui rendit la d i gnité
épifcopale 8c approuva 1 eleétion de Bcn -
jean pour leur, évêque : comme il parolt par fa lettre
du neuvième de Janvier 1151.
La petite ville d’Atri dans l’Abruzze ultérieure vgun. t.. i.f:
s’étant déclarée pour le pape , le cardinal Pierre de
Colmieu évêque d’Albane.l erigea en cite par 1 autorité
du pape 8c en ville epifcopale, fans toutefois
lui donner d’évêque particulier : mais 1 uniïfant a
perpétuité à l’évêchédePenna dont elle dependoit,
8c dont Beralde étoit alors évêque. Le pape confirma
cette éredtion par fa bulle du quinzième M ars
n y i . 8c ces deux évêchez de Penna 8c d Atri font
toûjours depuis demeurez unis 8c dependans im-*'
médiateinent du S. fiege. Or j’avouë que je ne vois
O o o iij