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-------------- capitale du roïaume d’Aquitaine , & c alors elle s’e»
A n . 1133- tendoit fur les trois provinces de Narbonne, d’Auch
S i de Bourdeaux.
Thoxmr. Narbonne s’en fepara la première, puis Auch ,
■ H K p ïsI ma^s Bourdeaux demeura ; & la fuperiorité de Bourges
fur cette province, fut confirmée entre autres
par une bulle du pape Eugene III. l’an 1146. Les
rois d’Angleterre étant devenus ducs de Guienne
voulurent fouftraire Bourdeaux à la primatie de
Bourges ; mais le roi Philippe Augufte s’en plaignit
G a i i . c h r . t o . x . au pape Innocent I I I . S i le pria de conferver les
droits de cette églife , qui étoit la feule primatiale
de fon roïaume. La lettre eft du mois de Mai
m n . m.u h . x v . i z n . L ’année fuivante le même pape confirma la
«#</*■+}■ fufpenfe prononcée par l ’archevêque de Bourges,
contre l’archevêque de Bourdeaux , pour n’être pas
venu à fon concile, & n’en déchargea l’archevêque
de Bourdeaux, que fous la promeiFe qu’il fit
t6 .ep iji.6 6 . d’aller au concile de Bourges quand il y feroit ap-
e p .n a m .n .41. pellé. Enfin cette année même 1133. le cardinal
Odtavien par cornmiflion du pape, fit un règlement
touchant la vifite de l’archevêque de Bourges dans
la province de Bourdeaux , S i le pape Alexandre le
confirma.
x i. PhilippeBerrurier avoit été quatorze ans évêque
¿rmtj"r’.beareuI d’O rleans, quand il fut transféré au fiege de Bour-
su p .U v . wiYin. gcs l’an 1136. Après la mort de Simon de S u lli, ar
III.
rivée dès l’an t z s z . il y eut quelques éleétions fans
Patr. BitUr. p. ./ I l / r» J
effet, puis on élut tin docteur nomme Pierre de
G e lL G kr. t o 1
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Châteauxroux, qui fut dépofé deux ans après,. Enfin
M t r ,c. m n } 1 . le pape Grégoire IX . prétendant que le droit de
éiu4- pourvoir à cette églife lui étoit dévolu, lui donna
L i v r e q u a t r e -v i n g t -q u a t r i e ’m e . 341
pour archevêque^ Philippe, qui la gouverna vingt-
quatre ans. Il eut grand foin que la famille fût réglée
, &' ne fouffroit à fon fer vice aucun homme
vicieux. Il priva de ieurs bénéfices quelques pretres
fcandaleux , leur donnant a fes dépens de quoi, fnb-
fifter, afin de ne les pas réduire amandier:. S i choi-
fiiToic pour les bénéfices des .homtnes; inifrùitS", S i
vertueux. Il attira auprès de lui plufieurs perfonna-
ges doéfes, pour 1 aider par la prédication S i lad -
miniftration de la penitence •, S c ce fut a ce deflein
qu’il fit venir à Bourges les freres Prêcheurs en
1139. S i leur y bâtit un convent par la libéralité du
feïgneur de Bourbon, S i de Blanche dame de/Vietr
z o n , fille du comte de Joigni. L’archçyêqu.c étoit
lui même un des grands prédicateurs de fon temps 3
S i tellement aimé du peuple, qua la fin de fes fermons
, les uns lui prefentoient leurs enfans pour les
b én ir, les autres tiroient des filets de, fes habits,
les autres gratcoient la place ou il etoit en- pre-
chant.
Sa vie étoit très - auftere. Il commençoit- fon
A vent dès la mi-Novembre;, S i ne mangeoit alors
que des viandes’de Carême. Il jeunoit au pain S c
à l’eàu tous les vendrédis S i les veilles des vfetes; de
la Vierge. Il fe confeifoit tous les foir-s ,.couchoit
tout vêtu fur un cilice, fe relevoit a minuit, fe don-
noit rudement la difeipline, S i faifoit cent génuflexions
, puis il fe profternok S i , priait pour toute
l ’églife. Il vécut de la fortc jufquss à ce que le pape
Innocent IV . aïant appris qu’il: étoit incommodé
notablement d’une chute de ch e v a l, lui ordonna
de coucher fur un lit ordinaire, S i de manger
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