
A n . 1 14 6 .
> Fetr. Vin. H ep,
10. M. Tarif, p. 6xz.
Rain.n, 14. '
344 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fentence porte feulement : Le concile prefent, comme
je l’ai obfervé. Il les exhorte 8 c leur enjoint pour
la remiifion de leurs pechez, de rejetter l’obéiifance
de cet homme condamné ; 8 c de revenir finceremcnt
à celle de l’églife Romain e, dont il font les enfans
d'une maniéré particulière , pour joüir d’une liberté
entiere & d’une heureufe tranquillité. La lettre eft du
vingt-fixiéme d’Avril 1 14 6 .
Mais dès auparavant il y avoir eu dans ce royaume
une confpiration contre Frideric, comme on voit par
la lettre qu’il en écrivit aux rois & aux princes, où il
dit : Quelques-uns de nos ferviteurs avoient conjuré
nôtre m ort, fçavoirThebalde, Francifque, Jacques de
Morra , Pandolfe de Fafanelles, Guillaume de S. Seve-
rin 8 c d’autres-, mais quelques-uns des complices nous
ont découvert la confpiration ; & comme nous cherchions
à en approfondir la vérité, Pandolfe 8 c Jacques
qui étoient auprès de nous fe font abfentez : Thebal-
de & Guillaume fe trouvant dans le royaume, où ils
attendoient la nouvelle de nôtre mort, fefont emparez
par furprife de deux de nos châteaux Capaccio 8 c
la Scale. Il ajoûte eniuite que la Scale a été reprife ,
8 c que les conjurez ne peuvent échaper de fes mains.
I l marque les ordres qu’il a donnez pour la sûreté de
l ’Itahe,puis il dit : Nous cacherions volontiers l’auteur
de cette conjuration, fi la voix publique & l’évidence
des faits ne le découvroicnt. Car les coupables foit fu gitifs
, foit aifiegez, font accompagnez de Freres M ineurs
, qui les ont croifez ; 8 c montrant des lettres
du pape , difent hautement qu’ils foûtienncnt les
intérêts de l’églife Romaine. Les prifonniers trouvez
dans la Scala ont parlé de même dans la confclfion
volontaire
L i v r e q u a t r e - v i n g t -d e u x i e ’m e . 3 4 /
volontaire qu’ils ont fait publiquement étant prêts de -------------
mourir. L’’évêque de Bamberg revenant de la cour de A n - j ® !
Rome après fa confecration venale, mais avant qu’il
fût pris en Allemagne par nos ferviteurs, dit auifi publiquement
que dans peu nous ferions infaillibleme nt
tuez par nos domeftiques.Nous n’aurions jamais cru des
évêques capables d’un tel deifein. Car jufqu’ic i, Dieu le
fait, nous n’avons jamais voulu confentir,même depuis
le concile de L io n , à procurer la mort du pape ni d aucun
des cardinaux, quoique quelques-uns de nos zelez
ferviteurs nous en aient fouvent prié : nous fommes
contens de nous défendre fans nous venger. La lettre
eft dattée de Salerne le vingt-cinquième d’Avril.
Le pape Innocent écrivit auifi à Melic-Saleh fultan L^ eY s ” ;an
d’ E s v o te , pour lui perfuader de renoncer à l’alliance SipSHWSpS
p J L / l l r . - . * . / ap.Ratn.n.
qu’il avoit avec Frideric ; tur quoi le Sultan lui repon- M a u h . P a n f .
dit : Nous avons reçu vos lettres 8 c écoute votre en- Albert. Stttd.
vo ie. Il nous a parlé de J. C . que nous connoilions M 61*-
mieux que v o u s , 8 c que nous honorons plus que vous
ne faites. Quant à ce que vous dites que vous defirez
procurer la paix entre tous les peuples, nous nelefou-
haitons pas moins de notre côté ; mais vous favez qu entre
nous 8 c l’empereur il y a une alliance & une amitié
réciproque dès le tems du fultan notre pere, que Dieu
mette en fa gloire. C ’eft pourquoi il ne nous eft pas
permis de faire aucun traité avec les Chrétiens, fans le
confentement de ceprince ; 8 c nous avons ecrital envoie
que nous avons à fa cour , lui envoïant les propositions
que le votre nous a faites. Il ira vous trouver
& conférera avec vo u s -, 8 c nous agirons conformément
à la réponfe que nous recevrons de lu i, fana
nous éloigner de ce qui fera de l’utilité publique , en
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