
592. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
î. elle fe fit re lig ieu feB ened id in e , ôc fu t depuis ab-
A n . 12.5(1. beife de faince Marie de Capouë. Dans la meme
prifon Thomas lût toute la bible & le texte du maître
des fentences : il y étudia auffi le traite des fo -
phifmes d’Ariftote. Enfin fa mere feignant de n’en
rien fa v o i r , permit qu’on le defcendrt- de nuit par
une fenêtre avec une co rd e ; Ôc fes confrères qui
l ’attendoient' le remenerent à Naples. C ’étoit l’an
1L4 4 * a \ t
Echard. t. zi}. D e là on l’envoïa aufli-to t a Rome trouver le
2*7' quatrième général de l’ordre Jean le Teutoniqjxe ,
q u i fe difpofo it 'à paflfer en F ran c e , ôc cmmëUa
T homas avec lui à Paris : puis incontinent après à
C o lo gn e , o ù il commença à étudier la théologie
fous A lb e r t , connu depuis par le furnom de grand.
Com m e fon application à l ’étude , ôc fa profonde
méditation lui fâifoient garder un grand filen ce ,
fes compagnons le croïant itu p id e , le nommoient
le b céu f muet ; mais A lb e r t aïant b ien-tô t reconnu
fa grande'càpacïté, leur d it ,q u e le sd o d é s mu-
o-iiTénietit' de ce-boetrf retentiroient un jour par tout
le monde. , '
jfctti.«».».!,. : A la1 Pentecôte de l’in n é e 1245. le chapitre g e -
t neral de l ’ordre fu t tenti a C o lo g n e , ôcenluite A lbert
fut envo ie enfeigner à Paris , & Thomas avec
lu i. A lb e r t aïant fi'nïTôhbdurs, & étant pàffé docteur
en 12.48. retourha à C o lo g n e , ou Thomas le
fu iv it encore. A lb e r t y demeura Idn g-tems, ôc y
enfeignoit avec grande réputation ; mais Thomas
revint à Paris , & en 1153. il commença à expliq
u e r le 'liv r e :'dêSTentehcésrédmmé bachelier fous
frere Elie B ru n e t) qui êhfeignoit comme d o d eu r .
Thomas
L i v r e q u a t r e - v i n g t - q u a t r i e ’m e . 593
T h om a s dévoie obtenir fa licence en 125 4. ôc con tinuer
fes leçons comme d o d eu r ; mais les diiferens ^ N< l l S6'
qui furvinrent entre l ’urùverfité & les Jacobins retardèrent
fo n d o d o r a t . I! étoit tou tefoisliccntié dès s®*’
le mois de Février 1xy6> mais l’univerfité l’empêcha
de faire fon principe, qui étoit un a d e neceifaire
pour être reçû d od eu r . A lo r s Thomas retourna en
Italie par ordre de Humbert de Romans cinquième
général des freres Prêcheurs, & il fe rendit à Ana-
gni près du pape, où Alb er t le grand étoit déjà depuis,
un a n , & S. Bonaventure, y étoit auifi. Us y
travaillèrent tous crois à défendre leur ordre con tre
Guillaume de Sain t-Amou r, & à faire condamner
fon livre des périls des derniers temps.
Les députez-de l’univerfité pourfuivirentde leur x x x v.
A / - T 1 / 1 . Cundamant ion
cote la-condamnation de J evangile eterne 1 3 attri- de îevangiic¿tabbé
à Jean de Parme ; ôc ils en fâifoient tomber la ncl"
ha ine , non feulement fur les frerès Mineurs dont
il avoit été général, mais fur tou sjcs religieux man-
diansi C ’e il pourquoi le pape Alexandre ne pou- Matth.-Turif.p,
vant fe difpenfer de condamner ce livre, prit la pré- 8o'5,8°7'
caution de le faire condamner ôc brûler en fe c r c t ,
par les foins du cardinal Hugues de faint C h e r , ôc
de l’évêque de Meifine , tous deux de l’ordre des
freres Prêcheurs. Les erreurs que l’on trouva dans
ce livre furent réduites à vin gt-fept articles, au rapport
de l’inquifitcur Emeric religieux du même ord
re , qui v iv o it cent ans après ; ôc en vo ic i la fpb -
itance.
La doélrine de l’abbé, Joachim eft au-deifus de
celle de Jefus-Çhrift.&parconfequenc de l’ancien
ôc du nouveau teilamçnt. Car l’évangile de Jefus-
Tome X V I I . F f f f