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Lettre du roi de
Hongrie au pape.
api Rain. 12,3 8.
n. 1 2 . ,
170 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Afan roi de Bulgarie aïant quitté l’alliance des Latins
pour fe joindre aux Grecs, le pape Grégoire écrivi
t a Bela IV . roi de Hongrie une lettre, où il dit en
fubftance : Le perfide Alan qui s’eft retiré de l’unité
de 1 cg li fe, reçoit 8c protégé des heretiques dans fpn
roïaume , que Ion dit en etre tout rempli. C ’étoit
principalement des. Manichéens qui de Bulgarie s’é-
toient répandus par toute 1 Europe, eniorte que ce
roïaume etoit comme leur patrie. C ’eft pourquoi,
continue Je pape, nous avons mande aux archevêques
de Strigonie 8c d eÇ o lo c z a , a l ’évêque de Peroufe nôtre
légat & à tous les évêques de Hongr ie, de prêcher
la croifade contre Afan 8c ion roïaume, avec l’indulgence
de'la Terre fainte ; 8c comme la pieté des rois
doit principalement éclatée par leur zeie contre les
ennemis de la f o i , nous vous conjurons de vous élever
8c vous armer contre cette nation perverfe : nous
vous promettons de la part de Dieu , à vous 8c à tous
ceux qui vous fuivront en cette expédition , indulgence
pleniere, 8c nous expoions ce roïaume à être
conquis par vous 8c par les autres catholiques, comme
il a e te ordonne au concile général. La lettre eil du
vingt feptiéme de Janvier.
Bela roi de Hongrie répondit au pape Grégoire
quatre mois après , difant en fubftance : Suivant vos
avertiflemens nous avons puiflamment exhorté i’em-
perèur Grec Vatace de fe fôûmettre au S. fiége ; 8c nous
efperions y réüflir, quand nous avons reçu par l’évêque
de Peroufe votre légat la lettre , par laquelle
vous nous preflez d’attaquer Afan comme fchifma-
tique , quoique nous foïons liez avec lui par amitié
8c par alliance : car il a un fils de notre foeur qui doit
L i v r e L X X X I . 171
être ion héritier , 8c nous eft fournis comme un fu-
jet. Vatace auffi à fait époufer à fon fils notre n iè c e ,
il eftfrere de la reine notre époufe , 8c nous eft fort
uni : or il fe croira attaqué en la perfonned'Afan.Toutefois
pour vous témoigner notre dévotion envers le
faint fiége , nous entreprendrons de lui fôûmettre la
Bulgarie pour le fpirituel 8c à nous pour le temporel
, fi vous voulez bien nous accorder les articles
fuivans.
Nous demandons que la légation de Bulgarie né
foit donnée qu’à nous ; enforte que nous ayons le
pouvoir de borner les diocefes 8c les paroiffes, 8c en
ce premier établiftement de mettre des évêques par
leconfeil des prélats 8c des hommes de p ie té , puif-
que toutes ces prérogatives ont été accordées à faint
Eftienne notre prédecefleur. Notre principale raifon
pour les demander eft que fi nous entrons en Bulgarie
avec un légat du faint f iég e , tous les habitans croiront
que c’eft à l’églife Romaine 8c non pas à nous que
nous les voulonsfoûmettre , même pour le temporel.
Ce qu’ils ont tellement en horreur , que plufieurs qui
fe rendroient à nous fans comb a t , fe défendroient
jufques à la mort pour l’éviter ; car i^g nous reprochent
fouvent 8c aux autres Chrétiens , que nous
fommes efclavesde l’églife Romaine.
De plus il y a vers la Bulgarie un païs nommé
Zemram qui eft repeuplé après avoir été long - tems
dé fer t , mais fans être encore attribué à aucun dio-
cefe : nous vous demandons le pouvoir de l’aifigner
a tel évêché qu’il nous plaira. Ce païs femble être
celui de Szreim , qui eft l’ancienne Sirmium. La lettre
continue : Nous demandons aufli qu’il nous foit
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A n. 113 8.
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n» 8.