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An. 12.34. ment de l’autel, S1 voulurent que les nonces com-
ïi.jam. mençaffent. ils déclarèrent qu’ils procederoient firn-
plement fans argumenter en forme, de quoi les Grecs
' témoignèrent être fortcontens. Toutefois ils voulurent
détourner la difpute à d’autres queftions fur l’azyme
& le pain le v é , & confumerentle tems en discours
frivoles j ufques à l’heure du dîner. Enfin lé pa-
tr iarchedi t : Montrez-nous comment ôc en quelle
matière vous confacrez & nous vous répondrons, ils
le firent & le patriarche demanda trêve jufques^ après
le repas.
Ils s’aifemblerent donc encore l’après-dmée &c le
patriarche dit : Nous avons nos freres le patriarche de
Jerufalem, celui d’ Alexandrie & celui d’Antioche ,
fans le confeil defquels il ne nous eft pas permis de
répondre à vos propofitions. Nous convoquerons un
concile pour la mi-Mars: nous vous prions d’y affif-
ter ; Se vous entendrez ce qu’on vous répondra fur c«
que vous nous avez propofé. Les nonces répondirent:
Nous vous avons aifez déclaré que le pape nôtre maître
ne nous a envoyez ni àun. concile, n ia aucun autre
patriarche qu’à vous. C ’efi: pourquoi nous ne voulons
en rien exceder fes ordres aux préjudice de fa
fainteté ou de l’églife Romaine. Nous vous confeil-
lons toutefois d’aiTeriibler vos freres &c de prendre
avec eux promptement un bon confeil pour la p a ix&
la réformation de l’églife. Vous nous écrirez donc à
C . P. où nous comptons de demeurer jufques à la mi-
Mars comme vous demandez ; Sc nous attendrons
vôtre réponfe , afin d’avoir quelque chofe de certain
à mander au pape fur cette affaire. Et Dieu veüille,
que nous en donnions des nouvelles qui foient à fa
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i gloire & à la joïe commune de l’une ôc de l’autre égli- An. 1134.
le. Aiaqt ainfi parlé , ils fe retirèrent.
Le vendredi v inge- feptiémede Janvieraprèsavoir
dit la Meffe, ils allèrent au palais prendre congé de
1 empereur qui alloif partir, & ils trouvèrent le patriarche
avec lui. L’empereur commença à conférer
Îj avec les nonces de la forme en laquelle le patriarche
! Sc 1 eglife Grecque pourroit fe reconcilier avec l ’é-
I glife Romaine. Ils dirent : Ce feroit en çroïant & en-
|| feignant ce qu’elle croit: mais nous eftimons qu’elle
n infifteroit pas beaucoup à obliger les Grecs de le
J chanter. Il faudrait encore que l’églife Grecque obéît
I a la Romaine comme avant le^chifme. L’empereur 1
I ajouta : Si le patriarche veut obéira l’églife Ronïai-
j ne le pape lui rendra-t-il ion droit ? C ’eft-à-dire ap-
| paremment la pofleffion de l’églife de C.P. alors occupée
par les Latins. Les nonces répondirent : Si lepa-
triarchc rend à fa mere l’obéïiTance & tout ce qu’i f
J lui doi t , nous croïons qu’il trouvera plus de grâce-
I qu’il ne penfe de1
I ne. Enfuite aïant
■ revinrent à G. P.
En Angleterre le fiege de Cantorberiétoit toujours xxxiic I, vacant. Le pape aïant rejetté les deux élevions de ■ 3 J ;
1 evéque de Chicheftre &c du prieur Jean , les moi- Çantoiberi.
rues durent entroifiéme lieu Jean le Blond theolo-
: gien d Oxford .- niais cette élection fut encorecaifée.. ?“ni
[Car.on publia à Rome qu’il avoit reçu dé Pierre,
■ eveque de Vincheftre un prefent de mille marcs d’ar-
I EenÇ > outre mille autres marcs que cet évêque lu f
I avoit prêtez pour fervir à fa promotion. L’évêque
■ ayoit auffi écrit i l ’empereur pour folliciter auprès-
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yantlepape & toute l ’eglife Romai-
pris congé ils partirent d eNi c é e&