
zoo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qJj e :
nafteres font dépouillées prefquede tous leurs biens ;
& la plûparc des cathédrales 8c des autres églifes ont
perdu prefque tous leurs, fujets, parlesexaêtions in- I
juftes. Réponfede l’empereur. Quant à ces vexations
des églifes propofées en général , il y en a qui ont été
commifespar ignorance, 8c qu’il a ordonné de reparer
inceifammenr,d’autres ont déjà été réparées.com-
me il efl: évident à l’égard de Guillaume de Toéto
notre fecretaire qui a même eu ordre de paifer par |-
la cour de R om e , de confulter l’archevêque de Meifi-
ne , & de révoquer ce qu’il trouveroit fait contre les
réglés. On dit que le pape en aïant oüi parler a approuvé
fa conduite. La réponfe entre enfuite dans le
détail de ce qui regarde ces différentes églifes. z. Pro-
poficionde l’églife. Les Templiers & les Hofpitaliers
aïant été dépouillez de leurs biens , n’y ont pas été I
entièrement rétablis fuivant le traité de paix. Repon-
fe de l’empereur. Il eft vrai qu’on a retiré d’entre les
mains de ces chevaliers fuivant une ancienne confti-
tution du roïaume de Sicile, les fiefs 8c les rotures qui
leur avoient été donnez par les ennemis de l’empereur
aufquels ces chevaliers fourniifoient des armes 8c des
vivres pour piller le roïaume pendant fon bas âge.
Mais on leur a laiifé les terres qu’ils poffedoient
avant la mort du roi Guillaume. On a auffi retiré I
d’entre leurs mains quelques rotures qu’ils avoient
achetées, parce qu’en Sicile ces chevaliers ne peuvent
en acquérir qu’à condition de les revendre dans I
l ’an à d’autres bourgeois:autrement ils acquerreroient
en peu detems toutes les terres du roïaume. On voit
ici l’origine de l’amortiffement des héritages tombant
¡en main mor te , 8c de }a taxer des nouveaux acquêts,
3.Pro<-
L i v r e L X X X I . 101 ^
3. Propofition de l’églife. Il ne permet point que
l ’on remplilfe les fieges vacans des cathédrales 8c
des autres églifes. Réponfe de i ’empereur. Ilconfent
8c défire que les fiéges foient remplis , fauf les privilèges
dont les rois les predecelfeurs ont joiii jufques
à ion tems , 8c dont il a ufé plus modeilement qu’aucun
d’eux; 8c jamais il ne s’eft oppofé aux ordinations
des prélats. 4. L’églife. On leve des tailles 8c des
exa&ions fur les églifes 8c les monafteres contre le
traité de paix. L’empereur. On impofe de tailles 8c
des colleêtesau clergé , non à raifon des biens eccle-
fiaftiques, mais des fiefs 8c des biens patrimoniaux,
fuivant le droit commun qui s’obferve par tout le
monde. 5. L’églife. Les prélats n’ofent procéder contre
les ufuriers. L’empereur. J’ai fait une nouvelle
.conftitution contre eux, qui les condamne à la perte
de tous leurs biens , 5c n’empêche point les prélats
de les pourfuivre. 6. L’églife. On emprifonne les
c lercs, on les profcrit 5c on les tuë. L’empereur. Je
n’ai point de connoi(Tance qu’on en ait pris 8c em-
prifonné: finon que mes officiers en ont arrêté quelques
uns pour les renvoïer au jugement des prélats
fuivant la qualitéides crimes. Je fçai que quelques-uns
ont été profcrits de mon roïaume pour crime de leze-
majefté. Quant aux meurtres, je lçai que l’impunité
des.clercs §e des moines encaufe plufieurs; Tévêque
de Venufe a été tué par un moine , 8c dans l’abbaïe
de faint Vincent un moine en a tué un autre ; fans
qu’on en ait fait de punition canonique. 7. L’églife.
On profane 8c on détruit des églifes confacrées-
L’empereur. Je n’en fâche aucune fi ce n’eft l’églife de
Noceraqu’on dit être tombée de vieillefle ; 6c je fuis
T o m e X F l l . C e