
A n. 1136.
Matth. Tarif»
a n .ii$ 6.p 362..
Matth. Parif.
p.)6è.
ap. Sigon» lib .ii,
£.48.
Tetr, de Vin
m , e p . i .
apr Sigon. ib.
1 18 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
plus {apporter'l’infolence des Lombards, Si le pria
de lui procurer une paix honorable avec eux , ou 1 aider
à les foûmettre, comme il prétendoit que 1 empereur
le deût fecourir. il fe plaignoic fur-tout de la
ville de Milan , comme foûtenant les hérétiques fie
les rebelles. Pour s’excufer du retardement de lacroi-
fade, il écrivit au pape en ces termes : L’Italie eft
mon héritage; ce feroit une ambition deraifonnable
d’abandonner ce qui eft à moi pour faire des conquêtes
fur des étrangers. Je fuis Chrétien 8c quoiqu in digne
ferviteur de J. C. croifé pour faire la guerre a
fes ennemis- O r l ’Italieeft pleine d heretiques, principalement
à Milan; & les laifler impunis pourpaf-
fer contre les Sarrafins, ce feroit laiffer le fer dans la
plaie, 8c lui appliquer des remedes fuperficiels. De
plus je ne puis faire la guerre aux infidèles fans avoir
quantité, de troupes, 8c faire de grandes depenfes; 8c
c ’eft à quoi je deftine les richefies 8c les forces d I-
talie»
L ’empereur étoit en Allemagne , 8c aïant refolu
de pafter l ’été fuivanr en Lombardie , il écrivit aux
princes d’Allemagne une grande lettre , ou il dit :
Comme les peuples vivent en paix fous notre obeif-
fance dans le roïaume de Jeruialem , qui appartient
à notrç cher fils Conrad par la fucccifion de fa me-
re , dans la Sicile qui eft notre héritage maternel,
& dans l’Allemagne : nous prétendons ramener l’Italie
à fon d e vo ir , 8c à l’unité de l’empire, 8c poury
réiiiïir il nous refte peu de chofe à faire. En quoi
nous ne cherchons pas feulement notre avantage
particulier , mais le progrès de la croifade. Car en
fpûtriettant les rebelles d’Icalie , nous ôtons lesdivi-
L i v r e L X X X . 119 **——— ~
fions entreplufieurs nobles,dont les voeux demeurent 1
en fuipens pendant cette guerre entre Chrétiens.
Pour procurer de fi grands biens nous avons réfolu
d’entrer cet efté en Lombardie avec les princes de
l’empire, pour en déraciner l’hérefie , y rétablir les
droits de l'empire , y remettre la paix, 8c rendre la
juftice à tout le monde, enforte que nous puiifions
aller, tous enfemble combattre les ennemis de la foi.
C ’eft pourquoi nous indiquons à'Parme une courfo-
lemnelle,où nous invitons tous les députez des v i l les
d’Italie au deçà de Rome. Outre les princes de
l’empire, nous efperons y avoir des envoïez de tous
les rois d’Occident la plûpart nos alliez. Il marqueen-
fuite le rendez-vous de ies troupes à Augibourgpour
la S. Jean, 8c le jour de la faint Jacques vingt -c inquième
de Juillet pour l’aflemblée de Parme.
Cependant l ’empereurne laifla pas de prier le pape
d'envoïer un légat en Lombardie pour négocier
la paix, 8c le pape y envoïa l’évêque de Paleftrine. liai. $ac» te, 11»
C ’étoit Jacques de Pecoraria d’une famille noble 8c * l>i'
riche de Plaifance. Il fut dès fa première jeunelfe
clerc à S. Domnin, puis archidiacre à Ravenne : en-
fuite voulant renoncer au monde il pafla en France,
&c entra dans l’ordre de Cifteaux en î z i j . Il s’y distingua
tellement,qu’il fut élu abbé deTrois-fontaines
aRome-fousle Pontificat d’Honorius III. qui le prit
en affedtion finguliere , & le fit fon penitencier &
fon chapelain. Il eut part dès-lors aux affaires les
plus importantes de l’églife j 8c s’en acquitta fi bien
que le pape Grégoire IX. le fit cardinal évêque de
Paleftrine au mois de Septembre 1131. 8c l’envoya
l’année fuivante avecOt ton cardinal de faintNicolas
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