
----------- les iîenncs achetées à prix d’argent quelques années
A n . 1 14 7 . auparavant. Quant a 1 objection tirée de la refurrec-
su£ uv. mu. tion , il répondoit que le fang de J. C . a lailTé fur la
terre cft comme celui que nous perdons par les fai-
gnéçs ou autrement, dont la perte ne nuit point à
l ’intégrité du corps vivant.
L i v r e q ü a t r e -v i n g t - t r o i s i e ’m e . 40 7
L IV R E Q V A T R E -V IN G T - T R O I S I E 'M E .
COmme le terme approchoit du départ de faint
Louis pour la terre fainte , les feigneurs François
lui faifoient de grands reproches de ce qu’il ne
vouloir ni racheter ni commuer fon voeu. C ’étoit la
reine Blanche fa mere , qui le preiToit le plus , foû-
tenuë par l’évêque de Paris Guillaume d’Auvergne,
& ce prélat difoitauroi : Souvenez-vous, Sire, que
vous avez fait ce voeu ii important, précipitamment
& fans confulter perfonne, étant malade, aïant le
cerveau embarraffé, & pour dire la vérité, aïant l’ef-
prit aliéné ; en forte que les paroles que vous p ro l
nonçâtes ne font d’aucun poids. Le pape nous accordera
facilement une difpenfe , connoiifant le bc-
foin du roïaume , & la foiSleife de votre fanté. Nous
avons à craindre d’un côté les forces de Frideric ,
d’un autre les artifices du roi d’Angleterre : d’ailleurs
l’infidélité des Poitevins, l’inquiétude des Albigeois.
L’Allemagne & l’Italie étant agitées, il eft difficile
d’aborder à la terre fainte, & d’y trouver un pofte
affiné : vous laiifez derrière vous le pape & Frideric
animez d’une haine irréconciliable : en quel état nous
quittez-vous ? La reine le prenant d’une manière plus
tendre, lui difoit : Mon cher fils , écoutez lés con-
feils de vos fages amis, & ne vous appuïez pas fur
votre propre fens : fouvenez-vous combien l’obéif-
fance a une mere eft agréable à Dieu. Demeurez, la
tçrre fainte n’en perdra rien : on y envoïera plus de
A n . 1 14 7 .
1.
Saint Louis cou*
firme Ton voeu.
Matth, £arif<
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Sup .ltv. LIXXIÏ»
n. 17.