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358 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
par lai-même. C ’eft pourquoi nous écrivons au comte
j s’il vous a fait quelque to r t , ou f i à l’égard du roi
il a exeedé les bornes que nous lui avons prefcrites ,
de le réparer inceifamment. La lettre eft du vingt-cinquième
de Juin 1146. Toutefois le roi Sanche mourut
dépoiiillé 8c e x ilé , 8c Alfonfe garda le roïaume, 8c
régna trente-trois ans.
En Angleterre le roi Henri tint un parlement à
Londres le dimanche de la mi-Carême, qui cette année
114 6. fut le dix-huitiéme de Mars. Le roi y repre-
fenta aux prélats 8c aux feigneurs, qu’il avoir envoie
des ambaffadeurs au concile de L io n , qui lui a voient
rapporté plufieurs lettres du pape, portant modération
des entreprifes de la cour de Rome, & plufieurs belles
promeifes, au préjudice defquelles le pape conti-
nuoic Se augmentoit l’oppreifion de leglife d’Angleterre
, fur quoi il leur propofa fes griefs rédigez en
fept articles contenant ce qui fuit : Le pape non content
du denier faint Pierre , exige de tout le clergé
d’Angleterre une groife contribution, Se faitaiTeoir Se
lever des tailles générales, fans le confentement du
roi. Il ne permet point aux patrons de prefenter aux
églifes vacantes, mais il les conféré à des Romains, qui
n’entendent point la langue du païs, & qui emportent
l’argent hors du roïaume. Dans les bénéfices pof-
fedez par ces Italiens, on négligé le foin des ames,
le fervipe divin , la prédication , l’hofpitalité Se l’af-
fiftance des pauvres, l’ornement Se la réparation des
bâtimens qui tombent en ruine: un Italien fuccede à
un autre Italien dans un même benefice, Se les An-
glois font tirez hors du roïaume pour plaider. Le pape
exige des penfions Se exçede Je nombre des provi-
L lV R E QUATRE-VINGT-DEUXIE’m E 339
fions aufquelles il s’étoitreftraint. Il ufetropfreq uem- «•
ment de la claufe, Nonobftant, qui anéantit les fer- A n . 1 1 4 c ; .
mens, les coûtumes, les con tra ts , les ftatuts, les privilèges
Se toutes fortes de droits.
Sur cette propofition du roi le parlement d’Angle^
terre réfolut, que pour le refpeét du S. fiege on en-
voïeroit encore une ambaflade au pape avec cinq lettres
: la première des évêques fuffragans de la province
de Cantorberi, la fécondé des abbez 8c des moines
des provinces de Cantorberi 8c d’Y o rc , c’eft-à-
dire de l’Angleterre entiere, la troifiéme des feigneurs,
des nobles, de tout le clergé 8c le peuple : les deux
autres lettres étoient du roi Henri, l'une adreffée au
pape, l’autre aux cardinaux, cette derniere dattée du
vingt-huitième de Mars. Elles commençoient toutes
par de grandes démonftrations de refpeét : puis on re-
prefentoit l’indignation des Anglois contre les abus
dont on s’étoit plaint dans le parlement, & la neceffi-
ré d’y apporter un prompt remede, autrement qu’il
arriveroir un grand fcandale, la divifion entre le roiaume&
le facerdocé, le foulevement contre le roi comme
obligé à protéger fes fujets, 8c même contre l’églife
Romaine. Ces lettres furent envolées par le doéleur Matth. gSMÿ
Guillaume de Poiiic jurifconfulte, & par Henri de la t' É"7'
Mare chevalier, qui partirent le lendemain de Pâques
neuvième d’Avril.
Cependant les agens que le roi Henri avoit déjà en
cour de Rome, obtinrent une modération des provi-
fions de bénéfices en faveur des Italiens j favoir que
fi le pape ou les cardinaux vouloient en avoir pour
quelqu’un de leurs neveux , ils priroient inftamment
le roi de le trouver bon. Le pape accorda aufli à cc