
A n . 1241
des Tartares.
x v. ep. 79. ap,
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262 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
goire, qui lui répondit par une lettre dufeiziémede
Juin 1241. ou après des lieux communs de confola-
tion il l’exhorte à fe défendre courageufement , lui
promettant du fecours en termes généraux ; ôc en même
tems il écrivit aux évêques de Hongrie d’y prêcher
la croiiade contre les Tartares, avec l'indulgence
delà terre fainte. Le roi Bela après fa défaite en-
vo yaenI talie Et ienneévêquedeVac ia avec des lettres
pour le pape ôc pour l’empereur ; & le pape lui
répondit encore par de grands complimens de condoléance
& des promefles générales de fecours, ajoutant
a la fin: Si Frideric qui fe dit empereur vouloir
s humilier ôc fe foumettre à l’églife, elle feroit prête
a faire lapaix avec lui, ôc ce feroit un moïen de vous
lecourir plus efficacement. La lettre eitdu premier de
Juillet.
Frideric de fon côté accufoit le pape d’être la cau-
fe de ce qu’il ne pouvoir fecourir la Hongrie, fomen -
tant la révolté des Lombards 6c des autres Italiens
fes fujets. C*efl: ce qui paroît dans la réponfe qu’il fit
au roi Bela, où il dit qu’il eft occupé à rétablir en Italie
les droits de l’empire, qu’il ne lui faut plus qu’un peu
de tems pour achever ce grand ouvrage;. & que toute
la peine & la dépenfe qu’il y a employées , deviendraient
inutiles s’il quittoic le païs. Que l’experience
du pafle lui fait craindre l’avenir; & que le pape ne
manquerait pas d’attaquer le roïaume de Sicile pendant
fon abfence, comme il fit pendant fon voïage
delà terre fainte. C ’efi: pourquoi, ajoute-t-il, j ’ai tout
quitté pour marcher vers Rome, dont je fuis déjà proche,
& je travaille continuellement à la paix, que j ’ef-
pere obtenir inceifamment, ôc marcher enfuite contre
les Tartares. Il écrivit dans le même fens au roi de An. 1241.
France ôc aux autres princes Chrétiens une lettre où il Rie» S. G crm»
dit en iubftance : Nous apprenons que les Tartares uep.
approchent des frontières de l’empire,ôc tendent à fa
r u i n e ô c à celle de l’églife Romaine. Mais quelque re-
folution que nous aïons faite de nous y oppofer, nous
fommes contraints de pourvoir aux maux prefens,
plutôt qu’àceux dont nous ne fommes que menacez.
C ’eft-à-dire, de foumettre l’Italie que le pape révolté
contre nous. C ’eft pourquoi nous vous exhortons tous
à vous oppofer à l’ennemi commun , pendant que
nous pourfuivons les droits de l’empire.
L’empereur fait les mêmes plaintes contre le pape
dans une grande lettre au roi d’Angleterre datée du M
troifiéme de Juillet, où après avoir repréfenté les progrès
desTartares ôc la deftruékion de la Hongrie,il dit:
Combien de fois avons-nous recherché le pape pour
l ’obliger à faire la paix , ôc ne plus foutenir nos fujets
rebelles î mais il n’a fuivi que fa paifion, ôc a
fait prêcher contre nous la croifade, qu’il devoir
(emploïer contre les- Tartares ou les Sarrafins. Or les
Tartares ont envoïé de tous cotez des efpions, parlef-
quels ils ont appris la divifion qui eft entre nous, ôc
elle les a encouragez à nous attaquer. Que s’ils entraient
fans obftacle dans l’Al lemagne, les autres
princes pourraient s’attendre à les voir bientôt chez p. 4s8;
eux. Cette lettre leur fut auffi envoïée, ôc dans celle
qui étoit pour le roi de France l’empereur ajourait :
Nous admirons que les François fi éclairez n’aient
pas mieux pénétré que les autres les artifices du pape,
dont l’ambition infatiable fe propofe de fe foumettre
tous les roïauines Chré t iens , ôc attaque l’empire