
■ à la mort. Nous avons l ’exemple de Jean fire de Join“-
A n . 1 14 7 . ville fénéchal de Champagne , qui fuivit S. Louisen
Hifi. s* Louis p. cette croifade, & qui dit qu avant Ton départ il manda
fes fujets, &_ dit aux gentilshommes du païs qui
l ’étoient venus trouver : Seigneurs, je m’en vais outremer
, je ne fai fi je reviendrai jamais ou non. C ’eft
pourquoi s’il y a quelqu’un à qui j’aie fait tort & qui
le veiiille plaindre de m o i, qu’il s’avance ; car je le*
veux réparer comme j’ai coûtume de faire. Et il sens
rapporta au jugement des gens du païs. On voit par
VHcange 'bfirv. plufieurs anciennes chartes, que fou vent en ces occa-
iîons les nobles reftituoient les biens ufurpez fur l’é-
g life , ou faifoient de nouvelles fondations.
Haquín roi de S. Louis aïant appris que Haquin roi de Norvège
m°«ÏT ctoifé‘ S etoit crol e i *U1 écrivit une lettre pleine d’amitié , le
*4}. priant qu ils fiflent enfemble le voïa ge , afin que ce
prince qui étoit puiifant fur m e r , gouvernât toute la
flotte. Haquin venoit d’être couronné par le légat du
pape, ce qui mérite d’être expliqué. Il étoit fils du roi
Haquin fon prédece/Teur, mais il n:’étoit pas légitime,
& c’eft ce qui l’obligea à avoir recours àu pape. Il demanda
donc un lé g a t, & le pape lui envoïa le cardinal
Guillaume évêque de Sabine, auparavant évêque
de Modene, & emploie dans les miflions du Nord. La
k2 :Pí 1%: lettrc par laquelle le pape le recommanda au roi eft
«.}« du trentième d’Oétobre 1146. & fa légation s’éten-
M«ttb. tarif.f. doit en Suede. Ca r il étoit encore chargé d’exciter
ces roïaumes contre Frideric, & d’en tirer des fub-
ventions pour lui faire la guerre. Par une autre lettre
&ain.n. 34. adreflee au roi H aqu in, le pape ufant de la plénitude
de fa puilFance , lui accorde difpenfe pour être élevé
a la dignité roíale & la tranfmettre â fes enfans
“L i v r e q u a t r e -v i n g t -d e u x i e ’m e . 379
légitimes nonobftant le vice de fa naiflance. T r
En effet le vingt-neuvième de Juillet 1 14 7 . jour de ' *
S. O la fro i de Norvège & martyr, Haquin fut cou- ' Par' *
ronné folemnellement à Bergue ville épifcopale de
fon roïaume par l’évêque de Sabine légat. En recon-
noilfance de ce bienfait le roi compta au pape quinze
mille marcs de Iterlins ; & le légat outre les grands
prefens qu’il r e ç û t , leva cinq cens marcs fur les égli-
fes du roïaume. Auflï le roi Haquin s’étant croifé obtint
du pape pour les frais de fon voïage le tiers des
revenus ecclefiaftiques de Norvège. C e fut donc a ce
roi que S. Louis propofa de s’aflbeier au voïage d’ou-
tre-mer -, & il chargea de cette négociation le moine
Anglois Matthieu Paris, qui a écrit l’hiitoire du rems-
Le roi Haquin aïant lû la lettre de S. Louis, dit à
Matthieu en qui il avoit confiance : Je rends beaucoup
de grâces à ce pieux r o i, mais je connais un peu
le naturel des François ; mes gens font impétueux ,
jn d ife re ts , & ne peuvent rien fouffrir. S’ils prennent
querelle avec une nation hautaine, nous en fouffri-
•rons l’un & l’autre un dommage irréparable ; c’eft
pourquoi il vaut mieux que nous allions chacun à part.
Il demanda feulement la permiflïon d’aborder aux
ports de France en cas de befdin , & y prendre des
v iv re s , ce que S. Louis lui accorda de bonne grâce.
C e roi de N o rv è g e , dit Matthieu Paris, eft un homme
fa g e , modefte &i bien lettré.
“En Allemagne le lésât Pierre Capoche affembla M i l 1- ,
O r • 1 1 • 1 ï /• A - ' G u i l l a u m e d e près de Cologne a la S. Michel un concile des eveques Hollande roi a,s
qui! put ramaifer ;•& le jeudi fuivanttroifiéme d’O c - fjNf.V.' m;
tobre Guillaume frere du comte de Hollande fut élu 1147-
roi des Romains à Nuis par quelques évêques & quel-
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