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1 1* H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
AN.12.31. retour ^ Paris, on ne leur rendît de mauvais offices
IV.
Concile de
Château- Gon-
thier. '
to. x i . p. 384.
C un* i . 34-
auprès du roi. Il y a une lettre femblable à la reine fa
mere.
La même année 1 i j 1. Juhel de Maïenne archevêque
de Tours , tint un concile provincial avec fes
luffragans à Château -Gont-hier en Anjou. Nous en
avons trente-fept canons, dont voici ceux que j’efti-
me les, plus importans. Les mariages clandeftins feront
déclarez nuls ; & pour les prévenir , il eft défendu
de contracter par paroles de prefent, fans avoir auparavant
publié les bans dans Téglife, fuivant la coutume.
Lesarchiprêtres, ni les doïens ruraux ne s’attribueront
poiht jurifdiétion pour les caufesde mariages,&
les archidiacres,les archiprêtres ni les autres
aïant juri fdiét ion, n’auront point d’officiaux hors la
ville épifcopale , mais ils feront leur charge en per-
fonne. On voit ici combien fe multiplioient les tribunaux
ecclefiaftiques ; & par les fermens que l’on ordonne
aux juges & aux avocats, il paroît que la corruption
étoit grande dans les jugemens. On défend
aux laïques de ceder leurs aétions à des clercs, pour
les faire paifer à la jurifdiétion ecclefiaftique.
Les reéteurs ou curez prefentez parles patrons feront
ferment de n’avoir rien donné ni promis pour
obtenir ia cure ; ôc après que l’évêque la leur aura
conférée, ils feront encore ferment de lui obéir &c
de conferver les droits de l’églife. Le patron qui au-,
ra prefentéun ignorant perdra fon droit pour cette
fois. On ne donnera une cure qu’à celui qui entend
& parle la langue du lieu : cette réglé regarde la baffe
Bretagne , où le peuple conferve encore fa langue
particulière. On ne pourvoira point à l’avenir
j j . 3«.
L i v r e L X X X. 13 ■
dans une eglife cathédrale de chanoine pour lapre- An. 1131.
miere prebende vacante. Les clercs débauchez, principalement
ceux que l’on nomme Goliards , c’étoit c'
des bouffons, feront entièrement rafez par ordre des
prélats, en forte qu il n y paroifTe plus de tonfure cléricale.
Les croifez convaincus d’homicide ou d’autre c‘
crime enorme feront dépouillez de la croix, & pr ivez c i;
de leurs privilèges par le juge ecclefiaftique. il y a ' 7 ^ ^ "
plufîeurs canons contre le relâchement qui s'introd
u i s i t chez les moines. On leur défend entre-autres
d etre folitaires, c eit-a-dire, de demeurer feuls dans
les prieurez ou la conventualité avoit ceiTé.
La province de Tours avoit alors un prélat d’une s. Gv uïn a u m e
grande v e r tu , Guillaume Pinchon , évêque de faint rincJ'°»-
Brieu. Il etoit de noble rac e , & occupoit déjà ce fie-
ge en 1113. Quoique bien fait de fa perfonne & d’une
converfation fort agreable , il vécut toujours dans
une grande purete, ôegardalavirginité nonobftant
deuxdangereufes épreuves où il fe trouva expofé. Ses
aumônes etoient abondantes, & dans une année de
difette, après avoir donne tout fon blé, il emprunta
encore celui des chanoines, afin de mettre les pauvres
en état d attendre la moifon. Outre l’office canonial,
il difoit tous les jours le pfeautier, mortifioic
fon corps, &couchoi te fou vntâ terre, quoiqu’il eût
un lit convenable à fa dignité.
Pendant la guerre entre les François & les Bretons,
la ville de S. Brieuétant attaquée, lefaint évêque
.alloit par les rues confolant les habitans ; &c fe
jetta memeiouvent au milieu des ennemis , pour arrêter
1-6 pillage au péril de fa vie. Si quelquefois pref-
fe par fon cierge, il fe croïoit oblige à excommunier
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