
4 i>é H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
------ Ions dans une lettre que l ’univerfité écrivit l’année
A n . i i ; 4 . fuivante à tous les prélats,& qui porte en fubftance:
Les freres Prêcheurs étant venus à Paris en petit
u-1- us. nombre , Si vivant fous une apparence de pieté &
d’utilité publique, font entrez avec nous dans l’étude
de la théologie avec ferveur Si modellie : c’eft
pourquoi nous les avons reçu avec une charité fin—
cere, &c leur avons donné une maifon qui nous ap-
partenoit , ôi où ils demeurent encore à prefent.
s*P. Uv.^iu. Ain li profitant de nos bienfaits ils fe font tellement
multipliez,qu’ils ont maintenant plufieurs collèges
par tout le monde. Ils avoient commencé par l’humilité,
mais touchez de l’ambition d’être doéteurs,
ils voulurent profiter de la difgrace qui arriva à l’école
de Paris , & qui en fit transférer à Angers la
plus grande partie. Ils parlent de la querelle qui
furvint entré les écoliers & les bourgeois en ixap.
Suf.liv, IXXIX. En cette rareté d etudians qui étoient demeurez à
Paris, Si en l’abfence des doéteurs, les freres Prêcheurs
obtinrent de l’évêque Si du chancelier une
chaire de profeffeur. Ils la conferverent après que
l’univerfité fut rétablie à Paris , & y en érigerent
d’eux-mêmes une fécondé, par la facilité que nous
eûmes à le fouffrir , n’étant point encore refferrez
par d’autres collèges des réguliers.
Dans la fuite du temps, nous avons confideré,
qu’il fe trouve à Paris fix collèges de religieux , fa-
voir de C la irv au x , de Premontré, du V a l des écolie
rs, des Trinitaires , des freres Prêcheurs Si des
freres Mineurs : outre les autres réguliers qui viennent
étudier à Paris fans y avoir de collèges ; que
quelques-uns font parvenus à la chaire do&orale,
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Si que d’autres y afpirent. De plus les chanoines de
l ’églife de Paris dont trois lont chez nous regents N’
en théologie, ontaccoûtumé de multiplier le nombre
félon qu’ils ont de fu jets. Enfin par rapport à ?• fff
l’état de la ville Si au règlement donné par le faint
fie g e , à peine pouvons - nous entretenir honnêtement
douze chaires'dans la faculté de théologie r
tantàcaufe du petit nombre de ceux qui l’étudient
chez nous ; qu a caufe que les freres Prêcheurs Si
d’autres l ’enfeignent en d’autres lieux.
Ainfi de ces douze chaires neuf étant occupées fans
retour par les réguliers, il n’en reliera que deux ou
trois pourlesfeculiersqui viennent de tous les pais
du monde étudier à Paris. Et fi les autres collèges
vouloientauifi doubler leurs chaires comme les freres
Prêcheurs, tous les étudians feculiers feroient à
jamais exclus des chaires de théologie, Si nous ferions
contraints d’abandonner la ville de Paris, où
nous nous fommes accommodez à grands frais depuis
long-temps,pour aller en d’autres lieux moins
commodes , ou nous appliquer tous aux fciences
feculieres: quoique la théologie foit plus necefTaire
aux clercs iecuhers qui font appliquez au foin des
ames & au gouvernement des églifes, qu’aux réguliers
que l’on en charge plus rarement. Par ces con-.
fiderations nous avons ordonné, après meure délibération
, qu’aucun couvent de réguliers ne puiife
avoir dans notre corps deux chaires de doéteurs régentant
enfemble, fans que nous prétendions les
empêcher de faire autant de leçons à leurs confrères
qu’ils le jugeront à propos. Or les freres Prêcheurs
s’oppofent de toutes leurs forces à ce ftatut,
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