
“ 82, H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q t / e .
N* 1 r-34- de Ia charité qui préféré l’utilité commune à l’intérêt
particulier : ilsattendroient jufqu’à la fin de Mars ,
le priant de faire le plus de diligence qu’il pourroit.
A la fin de Mars le patriarche leur manda : j ’ ai reçu
votre lettre* qui m’a fenfiblement affligé.. Je fuisfeul
àN-icée, &c ne puis rien vous répondre de décifif,,parr
ce que le traite d’union & l’examen de la foi eft une
affaire generale. Si vous vous retirez* nous croirons
que, vous n’êtes pas venus pour faire la paix, mais feulement
pour nous fonder.
Le patriarche écrivit auffi à deux freres Miheur s ,
qui-étoient alors à C. P. favoir,Benoiftd’Arezzo mi-
niftre de Romanie , & Jacques de. Roffane miifion-
naire de Geòrgie, lespriant dé perfuader aux nonces
ce qu’ il defiroit :.8ë promettant que s’ils venoient au
conc i le, ils retourneroient à Rome avec une grande
jpie. Les nonces reçurent aulfi une lettre de l ’em- J
pereur Vatace qui les prioit de le venir trouver à Lcf- ]
care fans y manquer : parce qu’il leur avoir préparé
un vaiffeau, avec tout ce qui étoit neceffaire pour
leur pafl’age & celui des ambaffadeurs qu’il vouloir
en voie r au pape*
Cependantles L at insdeC.P. étoient prefque def-
tituez de tout fecpurs. L’empereur Jean de Brienne
étoit pauvre: touslesrhevàliers qu’il avoir àfafolde
¿étoient retirez : les vaiffeauxdesVeniti'ens, desPi-
ians«, de ceux d’Ancone Sc des autres nations étoient
prêts.à pa r t ir , quelques-uns mêmedéja partis. Les
Latins étoient environnez d’ennemis de tous cotez :
c’eft pourquoi les noncesrefolurent de retourner chez
V a t a c e d e négocier une trêve d'un an entre lui
Sf.J.ean de Brienne. Mais pour ne pas prendre de leur
I L i v r e L X X X . 8 3 -
feule autorité une telle réfolution, ils confulterent le An -i z34‘
•chapitre de fainte Sophie, les prélats du pais & l’em-
I pereur Jean de Brienne lui-meme, qui tous leur con-
feill erent de retourner.
Ils partirent donc le troifiéme dimanche de Carê-
I m e , qui cette année i z 34. étoit le dernier dimanche
K du mois de Mars ; & aïant paiTéla mer ils arrivèrent
I le lundi à un lieu nommé Ghalongore , d'où ils en-
■ Yoïerent par differens couriersdeux copies de lamê-
I me lettre au patriarche Germain à N ic é e , le pr iant
I de^fe rendre au plutôt à Lefcare, où il les trouveroit
■ prêts, ils écrivirent aulfi à l’empereur Vatace, pour lui
■ f a‘ re favoir leur venue ; & arrivèrent à Lefeafe le lun-
I di de la quatrième femaine de Carême,troifiéme jour
d Avril. Le jeudi ils reçurent une lettre de l’empereur
■“qui les prioit de venir à Nymphée , où il les atten-
■ droit; ils attendirent des nouvelles du patriarche ,
■& en aïant reçu ils fe rendirent à Nymphée , où iî
■arriva le jeudi de la Paffion. Le vendredi quatorzième
■ A vnl Us l allerent trouver, lepriant delesexpedier
■au plutôt. Il répondit : Je fuis prêt, & voilà les prélats
jjallemblez qui demandent aulfi d'êtreexpediez , afin
■ e pouvoir être dans leurs églifes à ces jours folem-
•jnels. Les nonces comptant fur la parole du patriarche
retournèrent joïeux à leur logis.
L B Ü Üf *a iemaine voïant qu’on ne les
» a n 'd o i t point, ils envoïerent deux d'entre eux au
Patriarche en demander la raifon., il répondit quefes
p c la ts n’etoient pas encore aireinblez. Les nonces
■oiant qu'il cherchoit à traîner l ’affaire en longueur
c preffoient plus vivement de lesexpedier. Surquoi
■ répondu en colère : j e vous admire , nous avons
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