
¿ j o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de défenfeur légitimé de fa p a r t , on n’a pas pu pro-
ceder juridiquement contre lui. C e qui montre que
ce prélat n’étoit pasencore en cour de R om e , mais
il y vint b ien-tô t après.
• m»- Y étant a r r iv é , il reprefenta au pape & aux car-,
dinaux, que ne pouvant demeurer fans péril en A n gleterre,
depuis les troubles qui y é toient Survenus,
il a voit été obligé d’en fo r t i r , & de s’abfenter de
fon églife à fon grand regret : ce qui lui faifoit
craindre d’être troublé dans l’adminiftration qu’il
en avoit comme évêque é lû ,tan t au fp ir itu e lq u ’au
tem p o r e l, &c d’être privé par violence de fes droits
& de fes revenus. Le pape touché de fes p la inte s,
éc r iv it en fa faveur au roi & aux feigneurs d’A n gleterre
, & chargea de fes lettres V alafque de
l’ordre des freres Mineurs fo n penitencier & fon
chapelain , avec ordre d’emploier les exhortations
les plus efficaces, pour obliger le roi & les feigneurs
- à recevoir le v ê q u e de V in c h e f t r e , comme élu ca-
f«t■ noniquement & approuvéparle faint fiege. A quoi
le pape ajoute : Et quant à nos conftitutions pour
fe faire facrer dans certain tems , nous l’en avons
difpenfé, &c lui-même s’eft offert devant nous pour
recevoir la prêtrife en tems conv en ab le , & enfuite
la confecration épifcopale. C ’e ft pourquoi nous
voulons & ordonnons que vous lui fa fuez rendre
entièrement fes revenus & tous fes b iens , meubles
& immeubles ufurpez depuis le commencement des
tro u b le s , cmploïant pour cet effet lescenfures ec-
clefiaftiques, nonobftant tout privilège quel qu’il
fo it. La commiifion eft du vingt-Jhuitiçme de Janvier
L i v r e Q U A T R E - V l N G Ï - C ï y ' A T R ' I E ’Ml Î
Frere V alafque étant arrivé en
Angleterre expo- A
meursaffemblez; N*
fa fa charge devant le roi & les feig
mais tous lui dirent unanimement comment les cho- r * 3 Veîmmti’
fes s’étoient paffees, & lui firent vo ir que le v êq u e
a vo it furpris le p a p e , en lui déguifant la vérité.
Ils fc portèrent appejlans de la com m iffion , & en-
vo ïerent au pape de nouveau , pour le mieux in--
former de l’affaire. A in fi frere Valafqüe fu t ob lig é
de fe r e tire r , & le v êq u e de Vincheftre fe trouva
plus éloigné de fes prétentions. Enfuite on s’info rma
comment frere V ala fque étoit entré en A n g le terre
, & on trouva que c ’étoit par la permiffion du
roi fans celle des feigneurs -, c’eft pourquoi le garde
du port de D o u v r e s , qui. l’a voit laiffé entrer *
fu t deftitué de fa charge.
La paix entre la France & l'Ang le terre fut con- l i i i .
cluë à Paris le vingt-h uitième de M a i, qui étoit le Lom^^'n” *
mardi après la quinzaine de la Pentecôte l’an 12 j8 . ,au‘
Par ce traité le roi Henri renonça à fes p rétentions p “ ™ '* 'A"'
fur la No rman d ie , l’A n jo u , le M a in e , le Poitou
laT ou rà ine ; & faint Louis lui laiffa tou t le duché
d ’A q u ita in e , compris les droits qu’il a voit dans les
trois évêchez de L im o g e s , de Cahors & de Péri--
gu eux , à condition de lui en faire hommage. L e
confeil d'e S. Louis s’oppofoit fortement au tra ité , Sc
lu id ifo it : Sire, nous iommestrès-éronnez que vous
vou lie z laiffer au roi d’Angleterre une fi grande partie
de votre ro ïaum e , que vous & vosprédecefleurs
avez acquife fur lui.par fa fau te , & d on til ne vous
faura point de gré. Le faint roi répondit : Je fai bien
que le roi d’Angleterre & fon prédeceffeur ont ju s tement
perdu les terres que je tien s , & que je ne